Bonjour, nouveau sur le forum (un chouïa moins sur le circuit) j'ai pris plaisir à lire les 19 pages de publications et notamment le match racing entre Cédric et Remi.
Je souhaiterais revenir sur quelques sujets abordés et donner mon avis parce qu'apparemment ici ça peut intéresser des gens :cheer:
Intersérie VS monotypie.
Je suis étonné que l'intersérie dériveur soit autant sujet à polémique. Pour faire également un peu d'habitable, où réside une très grande diversité de modèles, il me semble que l'intersérie ne pose pas autant problème. En faisant des groupes à ratings proches, les flottes peuvent jouer aussi bien qu'avec un bateau identique. Même avec des ratings plus éloignés les uns des autres, le plaisir demeure intact. Il suffit de savoir où son embarcation se situe par rapport au reste de la flotte en terme de potentiel de vitesse. Si bateau lent petit rating, alors il faut coller au maximum la queue de flotte. Au contraire, bateau rapide gros rating il faut distancer le peloton. En définitive, on se fixe un objectif qui est tout aussi excitant que de courir en temps réel. Le but reste le même : faire marcher le bateau au mieux de ses capacités. J'ajouterais qu'il existe un plaisir supplémentaire à attendre les résultats pour vérifier que la place acquise correspond à celle que l'on croyait acquérir. L'intersérie me semble une bonne formule car elle n'impose pas un bateau et offre la liberté de naviguer sur l'engin qui correspond le mieux à chacun. Par ailleurs, la monotypie existe-elle réellement ? Je n'en suis pas convaincu au vu des différences cachées qui créent des écarts entre les bateaux. C'est assez drôle de constater que les pros du monotype mettent un point d'honneur à avoir le bateau le plus récent car jugé plus rapide. Ils engagent une course à l'armement en renouvelant très régulièrement leur matériel. Ils biaisent le jeu en donnant une importance fondamentale à leur équipement, alors que normalement en monotypie, c'est le bonhomme qui fait la différence. On notera aussi, que le poids du marin n'est pas monotype donc chacun navigue avec des chances différentes. De même, peut-on parler de monotypie lorsque deux individus naviguent sur un modèle identique mais que l'un pratique 3 fois par semaine avec un coach (présent sur une sécu aux régates) tandis que l'autre navigue de temps en temps quand il le peut et sans entraineur ? A l'occasion de la solitaire du figaro, les journalistes (ou personnages politiques essayant de se faire passer pour des connaisseurs) m'exaspèrent à affirmer que les concurrents sont à armes égales. C'est complètement faux. D'abord parce que si la coque est monotype, les voiles ne le sont pas (en forme en tout cas). Puis, parce que le budget diffère d'un concurrent à l'autre. Certain peuvent s'offrir les services des préparateurs pendant qu'ils dorment, d'autres non. Comme la fraîcheur physique représente un facteur de victoire, surtout en figaro, on peut sur ce point dire qu'il n'y a pas de monotypie. Pour terminer sur le sujet, prenons le Vendée Globe qui a finalement une bonne formule de jauge. Chacun court en temps réel avec des bateaux différents. Si les opens dernières générations ont plus de chances de l'emporter, je ne crois pas que ceux qui partent avec des bateaux âgés font une plus mauvaise course, ou qu'ils font de la figuration. La c'est une nouvelle fois une histoire d'objectif que l'on se fixe. Ce n'est pas pour rien si cette course est aussi populaire, elle fait rêver et tout le monde y trouve son compte.
Le concept easy sailing.
Je trouve dommage que le prétexte pour ne pas aller naviguer c'est de dire qu'il y a des contraintes. Oui, la voile implique des contraintes, comme dans la vie quotidienne en somme. Or, pour moi aller naviguer c'est pas seulement tirer des bords sur le plan d'eau, c'est aussi préparer son bateau. J'ai toujours trouvé ça plaisant, car cela permet d'admirer son voilier, de le connaitre, de se préparer mentalement en observant ce qui se passe autour etc. Si j'ose un parallèle, le easy sailing c'est un peu l'amour sans les préliminaires, on rate quelque chose. Sans tomber dans le zizi sailing (désolé je n'ai pas pu résister :whistle: ), je suis d'accord, il ne faut pas que ça dure trop longtemps car le but c'est d'aller sur l'eau, mais pour moi l'argument contrainte est une fausse excuse à l'absence de motivation. C'est aussi le reflet de la société de consommation, il faut tout tout de suite, et puis on passe à autre chose. C'est dommage.
Enfin, puisque le sujet portait sur les dériveurs solitaires sans spi ni trapèze je souhaitais rendre hommage au Laser EPS qui a été cité trop brièvement. J'en possède un depuis près de 4 ans et je dois dire que ce bateau procure un plaisir immense tant d'un point de vue esthétique que des sensations sur l'eau. Il ne laisse personne insensible sur un parking vu le nombre de questions auxquelles j'ai eu à répondre. Dommage qu'il n'ait pas connu plus de succès car il est très performant, équilibré et confortable. Effectivement je suis un peu seul sur l'eau avec mais je m'amuse quand même. Je dois à ce super canot de m'avoir fait beaucoup progresser. Quand je l'ai acheté l'Aero n'existait pas encore, sinon il correspondait à ce que je recherchais à l'époque. Aujourd'hui je veux poursuivre ma progression, en évoluant vers un autre bateau plus technique et davantage skiff. Après plusieurs essais j'envisage de passer au RS 600 qui outre ses performances, fait preuve d'une mise en oeuvre ultra rapide.
