Salut

Cédric F écrit:

Roger, on fait café anthropologie !
La notion du perturbateur chez Balandier :
Georges Balandier part du principe que “la société ne “tient” pas au seul moyen de la coercition et des rapports de force légitimés. Elle “tient” aussi par l’ensemble des transfigurations dont elle est, à la fois, l’objet et le réalisateur” . L’ordre des sociétés est porteur de perturbation et de désordre qui font ressortir le pouvoir en négatif. Partant de ce postulat, il cherche à montrer comment dans les sociétés se mettent en place des jeux de pouvoir qui tiennent de la théâtralité et qui, en jouant sur cette dialectique de l’ordre et du désordre, permettent à l’ordre de s’installer en fin de compte. Pour Balandier, la figure du trisker, du bouffon, du perturbateur ou bien encore du décepteur participe ces jeux de pouvoir et à cette théâtralisation de l’espace politique; elle est au centre de cette dialectique de l’ordre et du désordre qui permet aux société de “tenir”. “L’ordre des sociétés différencie, classe, hiérarchise, trace des limites défendues par des interdits. Il enferme, dans des conditions, des rôles et des modèles de conduites. Il peut être brouillé, moqué, symboliquement inversé, à défaut d’être renversé” . L’observation anthropologique montre que dans les sociétés, il existe des agents, des groupes qui jouent le rôle de perturbateur, qui brouillent, moquent et inversent symboliquement l’ordre des sociétés, participant paradoxalement ainsi au maintien de l’ordre et à la cohésion sociale. Ce personnage du trisker se retrouve dans de nombreuses sociétés traditionnelles mais aussi dans les sociétés modernes. “Tout, par lui, va être brouillé et remis en cause; les limites s’effacent, les catégories se mêlent, les règles et obligations perdent leur force” . Le personnage du décepteur remet l’ordre des sociétés en cause sur le ton de l’ironie et du ridicule: “le héros perturbateur provoque l’incident ou la transgression, et il en rit dans une totale impunité [...] les mythes du trisker [...] rapportent les faits (et méfaits) et gestes d’un héros mal identifiables, divin par certains aspects, toujours errant, ignorant les limites du bien et du mal, puissamment sexué, engagé dans des aventures caractérisées par l’astuce et la tromperie. C’est par l’indéfini, l’inattendu, le mouvement qui brouille les distinctions que s’exprime imaginairement cet irrespect de l’ordre; en leur donnant l’apparence d’une figure capable de transformations et de facéties sacrilèges” . Ainsi, toujours en reprenant Balandier, “dans les débats engageant l’homme et la société, qui lui impose un ordre, le décepteur permet d’exprimer par le mythe des incertitudes et des refus, d’introduire imaginairement de la turbulence dans un univers de codes et de contraintes” . Cette figure du décepteur se retrouve aussi dans l’univers religieux du Dâhomé ancien où Legba est tour à tour un perturbateur de l’ordre établi, un destructeur, mais aussi un constructeur de l’ordre social. Il joue des tours, embrouille, est sujet à la colère. Avec lui les limites entre le bien et le mal s’effacent, il pratique la ruse et “l’ironie qui brise les apparences et ravage les illusions” . Dans l’imaginaire de cette société, la figure de Legba est aussi liée à la dimension politique de la vie en société. “En ayant la possibilité de partout intervenir, d’être par savoir et calcul maître de toutes les situations, Legba a celle de ruser avec les contraintes qui définissent l’ordre du monde et de la société. Il provoque l’action d’une part de liberté, il introduit la possibilité de ne pas être totalement assujetti à la nécessité du destin et à la force des pouvoirs” . Il est donc en relation imaginaire avec le roi, agit à la fois comme un conseiller et comme un opposant et s’exprime sous trois formes: “l’ironie qui dévalue le pouvoir et ses hiérarchies, la rébellion qui montre que le pouvoir n’est pas intangible, le mouvement qui introduit la perturbation du changement au sein de l’ordre” . En reprenant les travaux d’un autre anthropologue sur les indiens d’Amérique, Balandier évoque ensuite les thèmes par lesquels s’organisent ce qu’il appelle les “drames de la rupture sociale”. Il en distingue trois : “le traitement sacré du Burlesque”, “la sexualité et l’obscénité” et “la mauvaise fortune”. Le premier renvoie à cet irrespect total du bouffon envers l’ordre légitime des sociétés, le second traduit ce traitement sexuel et burlesque du sacré, le troisième renvoyant à la mise en scène par le bouffon de son histoire: il se présente alors comme quelqu’un de sale, de misérable faisant ainsi de ses malchances un “drame dérisoire” . Pour Balandier, ces figures du bouffon, du trisker et du décepteur ne se rencontrent pas uniquement dans les sociétés dites traditionnelles ou exotiques. Les sociétés européennes et occidentales ont aussi connu ou connaissent des décepteurs sous une forme modernisée. Ainsi, le personnage du fou du roi dans les monarchies européennes est en bien des points comparables aux figures du décepteur des sociétés traditionnelles, notamment parce que le “fou de cours enseigne le Prince. Il lui révèle les limites et les artifices du pouvoir. C’est par lui que les palais s’ouvrent aux informations que cache l’entourage, que les fautes du souverain sont dépouillées de l’hypocrisie qui les voile, que l’ironie et la farce tempèrent la certitude des puissants” . Dans nos sociétés modernes, des émissions ou des journaux satiriques, les caricaturistes, des acteurs etc... jouent parfois ce rôle de décepteur. Il ne faut cependant pas s’arrêter à la dimension perturbatrice du décepteur. Il s’agit d’un personnage ambiguë: contestant l’ordre en place, se moquant des apparences et des conventions sociales, il est aussi facteur d’ordre en provoquant le désordre par le discours. Sa force désacralisante doit être comprise comme une dimension cathartique: ayant l’espace d’une fête ou d’un rite désacralisé la société et ses jeux de pouvoir, il participe également à la reconstruction de l’ordre social. Porteur de la révolte et de “l’antisocial” selon Balandier, sa transgression “reste tenue par le rituel” dans laquelle elle prend place et notamment la fête comme le carnaval ou les festoù-noz bretons que Balandier évoque.

zzz; zzz; zzz; zzz;

C'est terrible les copier-coller....

Thierry écrit:

C'est terrible les copier-coller....

N'empêche qu'il y a des choses intéressantes...
Y serait-il soudoyé par C pour occuper le rôle du fou du roi?
C ne serait-il pas un bouffon lui-même ?

Quelqu'un pour rétablir les retours à la ligne ? :

BenoitF écrit:

C ne serait-il pas un bouffon lui-même ?

BI-CHON pas bouffon BI-CHON ;rolleyes;

Balandier dit que...etc...blabla...sans truchements avec la pensée par le commentaire et l'explication, la pensée d'un tel ou de tel autre n'est rien de plus que l'expression triviale d'une forme d'encyclopédisme qui peut faire illusion sur certains esprits...mais qui, in fine, reste sans consistance ...même si j'aime beaucoup les travaux de Balandier!!! ;rolleyes; c'est triste si Balandier, au lieu d'éclairer ma pensée, se met à lui donner une épaisseur qu'elle n'a pas intrinsèquement; c'est triste si Balandier pense à ma place, non?! :_(

Ouss écrit:

Balandier dit que...etc...blabla...sans truchements avec la pensée par le commentaire et l'explication, la pensée d'un tel ou de tel autre n'est rien de plus que l'expression triviale d'une forme d'encyclopédisme qui peut faire illusion sur certains esprits...mais qui, in fine, reste sans consistance ...même si j'aime beaucoup les travaux de Balandier!!! ;rolleyes; c'est triste si Balandier, au lieu d'éclairer ma pensée, se met à lui donner une épaisseur qu'elle n'a pas intrinsèquement; c'est triste si Balandier pense à ma place, non?! :_(

Je serais ravi de faire parvenir l'ensemble du document duquel est issue cette citation mais je pense que cela n'intéressera pas grand monde.
Appelle cela de l'encyclopédisme si tu veux mais cette figure théorique décrite par Balandier a beaucoup de formes modernes notamment dans les communautés web.

Et pour Yann un petit lien toujours en rapport avec cette figure du décepteur, en l'occurence un décepteur breizh !

Yann,

Cédric n'est pas là alors je me permets de répondre à sa place :

Salut Roger ! Alors ces vacances, sympa ? En tout cas, ça fait plaisir de te retrouver et je prendrais bien un grand noir pour fêter ça, moi !

Un demi après cette petit nav de deux heures à Carnac sous le soleil et un thermique que l'on qualifiera de léger...
Je vais aller le boire en terrasse et regarder un Moth qui part sur l'eau.

Salut Roger, première régate de l'année ce WE ! Et on ne rentrera pas sec le soir !

thumbsup;

Roger, tu ne veux pas me mettre tous ces ploucs qui racontent leur nav' du week-end dans le mauvais topic dehors et me faire un gros triple café pour ma nuit ?!

Ces 2 énergumènes de Boris et Maikol on dégoté la version cycliste du skiff :



Presque aussi instable, on passe plus de temps à côté de l'engin que dessus aux débuts, mais quand on tient dessus et qu'on commence à avancer, quelle joie ! Là aussi, vitesse = stabilité !

Puis le resto qu'on s'est fait après.. oualala dantesque !

Petit quizz pour les connaisseurs : saurez-vous localiser ce cliché ?

Même à Paris, on peut profiter des soirées d'été, dans des endroits calmes et agréables, qui l'eu cru !

olivier écrit:

Petit quizz pour les connaisseurs : saurez-vous localiser ce cliché ?

Même à Paris, on peut profiter des soirées d'été, dans des endroits calmes et agréables, qui l'eu cru !

C'est à Montreuil? ;rolleyes;

bravo au couche tard, Lolo semble avoir repéré ce lieu parisien assez particulier, mais bien connu des voileux

Effectivement, ça n'a pas l'air d'avoir trop changé depuis la dernière fois que je suis passé par là il y a quelques années maintenant

J'arrive un peu tard (putain de prez' pour ma réunion de 9h30 !), mais il me semble effectivement bien connaître cette cour, presqu'à cheval entre Montreuil et Vincennes et où il m'est arrivé de traîner plus d'une fois... D'ailleurs, il serait temps de lui refaire une beauté, à l'image du site Internet qui s'est pris un sacré coup de jeune !!! thumbsup;

Oula non malheureux ! déjà que tout le quartier se métamorphose chaque semaine avec un vrai quartier d'affaire qui sort de terre dans ce bas Montreuil. Mais cette cour qui garde une atmosphère emprunte d'un passé ouvrier sans digicode, air conditionné et double vitrage, c'est bien agréable.

Le site internet c'est autre chose !