Le décès de Marcel BUFFET

Hier soir Marcel Buffet est décédé à la suite d'une attaque cardiaque sévère à l'hopital Ambroise Paré à Boulogne Billancourt. Toute la famille du cinquo et de la voile légère est triste d'apprendre sa disparition si soudaine alors qu'il n'avait en tête qu'une idée, remonter sur son "Ya Za" dans les jours qui viennent.
Marcel est, tout le monde le sait, un champion tant par ses résultats que par son exceptionnelle longévité sportive qui a forcé le respect de nous tous.
J'ai aussi perdu un ami formidable qui va me manquer terriblement.
merci Marcel pour tout ce que tu nous a donné.
Jean-Baptiste

Pas connu personnellement le Monsieur, mais beaucoup entendu parler de son envie permanente de naviguer et d'apprendre à naviguer. Bon courage à ses proches.

François

Sans aucun doute l'une des plus emblématiques personnalités de la voile légère française. Plus de 50 ans de passion et d'enthousiasme pour son sport, son bateau et une formidable animateur de la classe des 505. Salut champion.

Cédric F écrit:

Sans aucun doute l'une des plus emblématiques personnalités de la voile légère française. Plus de 50 ans de passion et d'enthousiasme pour son sport, son bateau et une formidable animateur de la classe des 505. Salut champion.

+1 .

Respect et condoléances aux proches

Derviche

Salut Marcel, bon vent.
T'étais vraiment chiant quand tu te lavais les dents à 5 heures du mat' les matins de régates et surtout quand tu tirais la chasse d'eau mais tu vas rejoindre ta super petite femme , on t'aime
A bientôt
Eric Anne

J'ai eu l'occasion de discuter 5 minutes avec lui,
devant le club de voile à Lyon, il y a 2 ans...
Respect... C'était quelqu'un de très sympathique,
son absence se remarquera longtemps, sur les lignes de départ des cinquo...
Bon voyage, Marcel ! On ne t'oubliera pas...

Oh, triste nouvelle...
Un grand monsieur qui va beaucoup manquer.
Bon courage à la famille et aux proches.

,

Retour d'une semaine de croisière en Manche, entre l'Aber Wrac'h, la Cornouaille anglaise et Bréhat... Allumage de l'ordi, lancement de Firefox, clic sur le favori des dernières discussions de Breizhskiff et... vlan, dans la gueule, tout en haut de première page !!!
Alors, évidemment, plein de tristesse qui monte d'un coup, pour le départ de ce grand monsieur du Cinquo et de toute la voile légère, qui aura navigué jusqu'au bout, ou quasi. On se connaissait bien, avec Marcel, même si nous n'avions navigué ensemble qu'une fois, au Festival de l'Île aux Moines de 2001. La pétole ne nous avais pas vraiment aidé pour les résultats, mais on avait bien rigolé et apprécié, je crois tous les deux, ces quelques moments sur l'eau. En conclusion, Marcel avait d'ailleurs affirmé : "On a bandé... mais on n'a pas jouit !" Marcel tout craché ! Et je sais que nous sommes très, très nombreux, équipiers d'un jour, comme moi, à avoir connu ces très bons moments !
Bon vent à toi, Marcel, tu vivras encore très longtemps dans la mémoire de tous ceux qui t'ont connu !

:_(

Fréd écrit:

Et je sais que nous sommes très, très nombreux, équipiers d'un jour, comme moi, à avoir connu ces très bons moments !

+100000

J'ai équipé Marcel pour 2 régates l'anné dernière, on ne s'ennuyait pas une minute en sa compagnie, toujours une anecdote ou une blague!
Quand il a su que je retapais un cinquo, il m'a fait parvenir un de ses Focs sans que je ne demande rien!

Sa disparition soudaine me laisse comme un goût d'OCS

marinou écrit:

Sa disparition soudaine me laisse comme un goût d'OCS[/quote]


tu veux dire DCD ?! :o ;evil;

Une trés triste nouvelle que j'apprend bien tard....

Un charme un humour et qui plus est une trés grande modestie. Il a consacré sa vie au cinquo
ce que sans doute aucun autre régatier n'a fait dans sa propre série.

Et pour autant aucun sectarisme de sa part et il a toujours témoigné
d'une ouverture d'esprit qui manque déjà beaucoup.

Sincérement trés attristé par sa disparition.....

Merci pour tous vos mots sympas. Marcel ne laisse pour ainsi pas de famille, mais que des amis.
Pour lui faire un hommage à la hauteur du champion qu'il a été toute sa vie, nous nous retrouverons au Cercle de la Voile de Paris le 26 septembre vers 16h30. Certains viendront en bateau, d'autres seront sur la rive au moment où ses cendres seront dispersées sur le plan d'eau qui l'a vu naître et se former à la voile (il habitait en face du club, lorsqu'il était gamin).
Le Cercle de la Voile de Paris accueillera tous ceux qui viendront participer à cet hommage. Vous êtes donc tous invités.
Pour des raisons pratiques, merci de prévenir de votre présence à cvparis@club-internet.fr
Le lendemain, nous régaterons - la coupe YA-ZA du nom de son bateau que Marcel tenait beaucoup à organiser au cours du mois de septembre. Car c'est comme cela que Marcel souhaitait que nous agissions - en pensant à la prochaine régate... comme il l'a toujours fait lui-même, ainsi qu'il me l'a demandé.

A bientôt pour cet hommage et encore merci pour lui,
Jean-Baptiste

De retour du break estival, j'ai un peu plus de temps pour revenir sur cet triste nouvelle qui a marqué l'ensemble de la voile légère.
Beaucoup de choses ont déjà été dites sur cette personnalité emblématique de la voile légère française, sa gouaille de titi parisien, son engagement de toujours dans le développement de la classe des 505, son amour pour ce bateau. Toutes proportions gardées, il était à la voile légère ce que Tabarly était à la course au large et dans ce petit milieu des régatiers, quelque soit la pratique ou le support de prédilecttion de chacun, il était l'une des rares références qui transcendait les générations.
Je laisse aux spécialistes nous éclairer sur les apports techniques de Marcel au 505 et à la voile légère et de la régate. Ils sont assurément nombreux mais son héritage ira sans doute plus loin que ces considérations techniques. Marcel Buffet restera dans les mémoires parce qu'il est le symbole du développement d'une pratique de masse de la voile légère française pendant la période des 30 glorieuses. Avec quelques autres figures, notamment des personnalités de certains clubs parisiens à forte tradition "yachting", ils ont accompagné et favorisé ce passage du Yachting à la voile sportive. D'un sport élitiste né sur les bords de la Seine à la fin du 19ème des gens comme Marcel Buffet en ont fait un sport de masse, ouvert et moderne et accompagné le développement d'une génération de dériveurs notamment français ou issu de la sphère francophone (420, 470, 505, Moth Europe...) C'était une époque bénie ou la pratique de club, l'intersérie, le mélange des générations, la convivialité étaient à leur sommet. La voile légère n'était pas seulement un sport mais un mode de vie. Cette période magique pour la voile légère française durera jusqu'à la fin des années 70 et au début des années 80. L'évolution sociologique, le déclin des clubs et des structures associatives, la percée de la planche auront en partie contribué à mettre fin à cet âge d'or de la voile légère française. La disparition de Marcel survient à un moment où la voile légère française connait un léger renouveau, où la volonté des responsables de la FFV est de s'inspirer de l'esprit des années 60-70, de remettre au centre du système le club, l'intersérie et la pratique conviviale de la voile légère, bref de s'inspirer de l'héritage que nous lèguent des gens comme Marcel. Alors bien sur, concernant la classe 505, il faut avoir des objectifs de haut niveau mais ils me semblent bien secondaires par rapport au développement de la pratique dans les clubs. C'est parce que fidèle à l'esprit de Marcel, les responsables de la classe essaieront de développer la pratique de leur bateau dans les clubs que la classe 505 continuera à se développer au profit de tous et pas seulement de quelques uns ayant des velléités de très haut niveau et coupés de la pratique de base et qui finiront par appauvrir ce qu'ils prétendent défendre.

Tu parles plusieurs fois d'intersérie,
j'ajouterais un gros BEMOL

je pense plutot que Marcel ne jurait que par la pratique de la régate en flotte... de 505.
S'il pratiquait parfois l'interserie, c'etait par défaut à l'open de France ou à l'ile aux Moines. d'ailleurs, tu remarqueras, qu'a cet occasion, Pour Marcel , et pour d'autres la seule reférence est leur résultat au sein de leur propre flotte au sein de ces régates - les aléas des rating font que le resultat final scratch compte finalement assez peu.

d'ailleurs, dans les 60-70's il y avait assez de pratiquants dans chaque série pour ne pas se réduire à pratiquer la régate sous la coupe de coefficients plus ou moins justifiés. on ne peut refaire l'histoire.


à ceux qui s'interessent à ces pages historiques, je conseille la lecture des bulletins de la classe 505, amoureusement préparés et rédigés par Marcel et sa femme Huguette (et bien d'autres contributeurs).
On y retrouve bien l'esprit de ces années fastes du dériveur.
(les bulletins sont scannés depuis quelques mois par Eric Verplanken et mis en ligne sur le site de la classe cinquo.

les commentaires de Marcel sont succulents !!! thumbsup; wav; vin; (allusion à un entrainement d'hiver sur la cote du Calvados...)

Je ne partage pas la même analyse historique...
Que Marcel n'ait juré que par la régate en flotte, admettons, mais il n'était pas le dernier de la classe 505 à participer à des régates interséries. Je disais juste que l'âge d'or de la voile légère française dont il était l'une des figures les plus marquantes correspondait à une période où les clubs étaient des lieux de vie avec une véritable activité régatière qui mélangeat toutes les différentes séries présentes dans le club. Et le déclin de la pratique du dériveur est plus lié à l'autonomisation des classes par rapport aux clubs qu'à l'idée couramment admise que le déclin serait lié à la percée de la planche au début des années 80. En segmentant, en voulant à tout prix avoir leur propre régate, leur propre circuit, en laissant de côté la pratique locale et de bassin au profit des régates nationales de chaque classe, en opposant une pratique jeune et une pratique adulte, on a complètement réduit le réservoir des pratiquants. Les choses sont aujourd'hui doucement en train de changer et la classe 505 a été récemment confrontée à cette problématique lorsque JBD a abandonné la Présidence au profit de qui on sait, de quelqu'un qui pense d'abord pour les tout meilleurs, les régatiers purs et durs en oubliant la base, le pratiquant qui est plus dans une approche loisir.

Cédric F écrit:

Et le déclin de la pratique du dériveur est plus lié à l'autonomisation des classes par rapport aux clubs qu'à l'idée couramment admise que le déclin serait lié à la percée de la planche au début des années 80.

Dans les années 70, la plupart des gens qui avaient des dériveurs les utilisaient seulement pendant les vacances d'été et naviguaient en dehors des clubs et des associations de classe. Ces gens là ont délaissé le dériveur pour la planche, puis pour d'autres loisirs de vacances.

flebas écrit:

Cédric F écrit:

Et le déclin de la pratique du dériveur est plus lié à l'autonomisation des classes par rapport aux clubs qu'à l'idée couramment admise que le déclin serait lié à la percée de la planche au début des années 80.

Dans les années 70, la plupart des gens qui avaient des dériveurs les utilisaient seulement pendant les vacances d'été et naviguaient en dehors des clubs et des associations de classe. Ces gens là ont délaissé le dériveur pour la planche, puis pour d'autres loisirs de vacances.

Des historiens comme Daniel Charles et les analyses de la pratique dériveur/voile légère ont bien montré que le déclin de la pratique du dériveur commence avant l'explosion de la planche (et du cata d'ailleurs). Mais il était plus facile pour certains de trouver dans la planche un bouc émissaire pour masquer leurs propres erreurs.
Alors oui peut être que beaucoup pratiquaient le dériveur pendant leur vacances en dehors des associations de classe et des clubs (moins vrai pour les clubs) mais en ne regardant pas la réalité, on a complètement asséché le réservoir global de pratiquants voile légère : d'où la difficulté aujourd'hui de relancer la machine.
Et cela ne passera que si les clubs sont capables de remettre de l'animation locale en place, en collaboration avec les associations de classe qui doivent jouer leur rôle dans la pratique locale et de club à travers l'intersérie.
Nous avons lancé depuis cette année, un classement coureurs interséries dériveur qui alimente le classement des clubs. Intéressant de noter à quel point le nombre de régatier classé sur la pratique interséries est largement supérieur au cumul des coureurs classés dans les classements de classe... La majorité des licenciés se contentent des régates interséries dans leur clubs et c'est en valorisant cette pratique que les classes pourront bénéficier d'un renouveau...

Cédric F écrit:

Mais il était plus facile pour certains de trouver dans la planche un bouc émissaire pour masquer leurs propres erreurs.

Pourquoi vouloir des erreurs et des boucs émissaires. Parmi les gens qui faisaient du dériveur dans les années 70, 10% ou 20% étaient des passionnés qui en font encore s'ils peuvent, le reste faisait ça parce que c'était l'activité de loisir "à la mode".

Intéressant de noter à quel point le nombre de régatier classé sur la pratique interséries est largement supérieur au cumul des coureurs classés dans les classements de classe...

Pour apparaitre un classement de classe, il faut :
1) être membre de la classe
2) se déplacer (en général) sur une régate comptant pour ce classement

C'est donc plus facile de participer aux régates interséries de son club, faut pas chercher plus loin.

flebas écrit:

Cédric F écrit:

Mais il était plus facile pour certains de trouver dans la planche un bouc émissaire pour masquer leurs propres erreurs.

Pourquoi vouloir des erreurs et des boucs émissaires. Parmi les gens qui faisaient du dériveur dans les années 70, 10% ou 20% étaient des passionnés qui en font encore s'ils peuvent, le reste faisait ça parce que c'était l'activité de loisir "à la mode".

Intéressant de noter à quel point le nombre de régatier classé sur la pratique interséries est largement supérieur au cumul des coureurs classés dans les classements de classe...

Pour apparaitre un classement de classe, il faut :
1) être membre de la classe
2) se déplacer (en général) sur une régate comptant pour ce classement

C'est donc plus facile de participer aux régates interséries de son club, faut pas chercher plus loin.

Ho si on peut chercher plus loin encore parce que ce classement est en plus sous-estimé dans la mesure ou beaucoup de régate interséries ne remontent pas à la FFV... L'écart serait encore plus important.
C'est donc bien le problème des classes qui peu à peu se coupent des pratiquants parce qu'elles sont dans une approche un peu trop élitiste et peu ancrée dans la pratique réelle et locale. Mais ce faisant elles font une erreur monumentale. A moins que sciemment elles cherchent à se couper de ceux qui font la pratique de la voile légère et qui pourraient leur permettre, si l'approche était bonne, se développer encore plus...
La mise en place de classement intersérie dériveur se justifie donc plus que jamais parce qu'il permet de prendre en compte la réalité de la pratique de la voile légère en France qui a été longtemps laissé de côté alors qu'elle représente la majorité de l'activité... S'il ne s'agit donc pas de casser les classes, il va falloir rééquilibrer les choses...