[7-8 mai 2005] Teignouse's cup à Quiberon

Hello,
J'ai posté mes impressions sur le forum de VS, je les rebalance ici (attention, c'est long) :

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Vendredi, je suis allé à Quiberon naviguer sur ces fameux skiffs !

J'ai d'abord fait un tour avec Ghislain sur son 14 pieds. Il y en avait trois sur le parking - je dois avouer qu'à première vue, à froid, ces canotes m'ont un peu rendu fébrile, mais plus motivé que jamais ! D'autant plus que le vent se levait petit à petit sur la baie, les prévisions étaient à 4 Bft.

Donc on se change, on grée le bateau. Le 14 pieds, c'est un paradis pour les amateurs de tuning boats à la fireball ou cinquo - par exemple voyez sur ces photos . Perso j'adore. On descend sur la plage, on envoie les voiles (jusque ici le bateau est sanglé sur sa mise à l'eau !). Une fois que le bateau est à l'eau, obligation de le tenir sur le côté, par les échelles, bien face au vent. Si on le tient par l'avant, le bateau est intenable, il part dans tous les sens.

On s'éloigne un peu de la plage, vent de terre décalé vers l'est, jusque là tout va bien. Après quelques ajustements et explications sur le fonctionnement de l'engin, on se cale pour partir au près. Sur le 14 pieds de Ghislain, le renvoi de l'écoute de GV se fait au niveau de la bôme. Etant équipier, je m'empare donc de cette écoute. Il y avait pas mal de vent, et j'ai été étonné par la stabilité de l'engin, dès qu'il prend de la vitesse ! Avec cette répartition des rôles, le bateau se manie très bien et reste accessible physiquement s'il est correctement réglé. Je n'ai pas eu l'occasion de border complètement la grand-voile, en raison du poids un peu léger de notre équipage.

Les virements furent un peu plus délicats :lol: Un gros manque de coordination, trop reculés je pense, de plus je passais trop tôt de l'autre côté. Plusieurs manques à virer, plusieurs dessallages, un peu la galère quoi. Je ne pensais pas avoir du mal à ce niveau. Mais sur le i14, le manque d'expérience de ma part, le manque de coordination, ajouté à un clapot court caractérisque du vent de terre, ça ne pardonne pas l'approximation. Bon, je précise, on a quand même réussi à virer Au bout de quelques échecs, on y est allé plus safe, en rentrant dans le bateau petit à petit, plus doucement, et ça passe.

Passé ces bords de près, on s'est décidés à envoyer le pépin (enfin, cette voile n'a rien d'un pépin quand on regarde ses dimensions...). Bon, là aussi, pas trop de réussite :oops: . Une fois l'abattée effectuée bien campés sur nos appuis, je me dirige vers la drisse de spi au pied de mat pour envoyer l'engin. Waaaah ! la drisse est longue ! Eeeeeh ! le bateau bouge dans tous les sens ! Aaaargh, le spi chalute ! Plouf, à la flotte... :lol: .

Le ressalage... C'est plus facile que sur un dériveur classique : d'une part, le spi n'est pas irrémédiablement destiné à nous empêcher de ressaler, car il suffit de le rentrer via l'avaleur. D'autre part, une personne sur la dérive, avec un bout de ressalage, cela suffit pour redresser le bateau - si celui-ci est face au vent, pour cela il faut que le coéquipier tienne l'étrave. On ressale, on repart au près. On retente un envoi : la même, en moins pire ; mais régime eau de mer pour tous quand même. Dommage, ça progresse !

Par la suite on est rentré, pour que Guytoon puisse naviguer avec son équipier habituel.

Ensuite, environ 1h plus tard, Alain Cadre m'a accueilli à bord de son 29er, à la fin de sa nav'. Très didactique, il m'a enseigné les bases de ce skiff. On est parti assez rapidement sous spi. L'envoi n'a pas présenté de difficulté, c'est la conduite qui fut plus rude. En effet, le bateau est assez instable, il faut être très raide sur sa jambe avant, surtout ne pas la fléchir, si on ne veut pas être contraint à embrasser l'étrave. L'écoute de spi tire modérément, pas beaucoup plus que sur un 420. En fait, c'est plus régulier, il y a moins d'à-coups, en raison du spi asymétrique. Et ça va beaucoup plus vite, bien sûr. L'empannage diffère pas mal d'un dériveur classique : les effets de carène sont flagrants, un peu comme en planche. L'équilibre est primordial, bien plus que le passage du spi.

L'affalage passe bien, avaleur de spi également. On part au près, au bout d'un moment je prends en charge l'écoute de grand-voile. C'est le même système que sur le i14 de Guytoon. Et bien c'était plus dur ! Bateau plus instable, l'écoute tirait plus fort. C'est peut-être dû à mon gabarit, 74kg ça doit faire beaucoup sur un twenty, il fallait border presque entiètement. Le bateau va très vite au près, mais on ne s'en pas trop compte : l'étrave est fine et passe très bien le clapot, ça ne fait pas de bruit. On a enchaîné quelques virements, ça passe assez bien. Par contre les poignées en plastique "à l'ancienne" m'ont un peu gêné, et avec mes habitudes d'équipier de 420, j'avais trop tendance à bondir de l'autre côté. Tout doux Emilien, tout doux... On est rentré sur un bord bon plein, à bonne allure.

Enfin, last but not least ! Fred m'a embarqué sur son i14 - orné du fameux croco. Celui-ci est gréé différemment : la corne de la grand-voile est moins imposante, la bôme est plus basse et l'écoute de grand-voile revient au barreur, au fond du bateau, avec un taquet.

Les départs de plage sont toujours un peu périlleux sur ces bateaux, en raison de leur instabilité lorsqu'ils n'ont pas de vitesse. On en a fait les frais à faible vitesse, sous le vent du port, en se faisant surprendre par une risée. Ressalage rapide, on se dégage un peu du dévent de la côte, et on envoie les gaz au près/bon plein. Le gabarit plus imposant de Fred nous a permis de pas mal écraser, par contre le système de GV de Guytoon m'a un peu manqué. Sur le i14 de Fred, la régulation se fait plutôt à la barre.

Et le meilleur pour la fin : ce fameux envoi de spi. Enfin réussi !!! A partir de ce moment, je suis entré dans une nouvelle dimension... La sensation de faire planner une cathédrale, un truc immense, ça glisse, c'est majestueux, et ça tire pas tant que ça à l'écoute. Il faut dire que l'écoute est démultipliée. On a longé la presqu'île à une vitesse grisante. On n'a pas tenté le diable, pas d'empannage, il commençait à se faire tard. Affalage, bord de près puis bord de travers pour rentrer.

En conclusion : à ne pas essayer le skiff, on passe vraiment à côté de quelque chose d'inoubliable... On ne peut pas déclarer savoir faire du dériveur si on n'a pas navigué en skiff. Bien sûr, le dériveur "classique" garde quelques avantages, notemment pour l'apprentissage de la tactique. Mais ne nous cantonons pas au dériveur classique...

A un niveau plus technique, j'ai beaucoup apprécié le système de renvoi de l'écoute de GV sur la bôme à l'équipier, au trapèze. Ca répartit mieux les rôles, on est plus efficace pour garder le bateau à plat. Le barreur peut sortir la tête du bateau, l'équipier participe plus à la vitesse du bateau : que du positif. Les vitesses sont grisantes, enivrantes, les sensations au rendez-vous. Le fireball m'avait mis sur le cul au largue sous spi par 30 noeuds, au stage de Brest, là je suis sur orbite !

Merci à Ghislain, Alain et Fred de m'avoir embarqué et de m'avoir accordé un peu de votre temps. C'était génial !

Mon objectif à moyen terme, dès que mon banquier est d'accord, et que je trouve un équipier adéquat : je monte un équipage de i14. Promis.

Récit très intéressant ! Ca fait rêver ...
C'était ta première sortie sur ce genre de bateaux ? Je suis étonné qu'on puisse apprendre à conduire sur une Ferrari :o
Belle réussite, donc. Peut-être que les envois de spi du 29er t'ont-ils aidés pour la dernière session sur le croco ?

Oui, l'envoi sur 29er, ça m'a aidé. Et mine de rien, l'expérience de la compétition en dériveur, ça aide pas mal. Le fossé n'est pas si grand que ça ("le skiff c'est pas sorcier ).

Sinon, première sortie oui.

Enfin bon, j'étais loin de maitriser hein ! Mais ça le faisait assez pour bien s'amuser

Trés beau témoignage Emilien!!!!

On espère que ton banquier sera vite disposé à réliser tes envies!!! Ghislain et Fred on du te convaincre que l'angleterre est une source quasi innépuisable pour tout amateur de skiff!!!

D'ailleurs nos amis GB viennent en France pour un championnat d'i14... peut-être certains voudront repartir à vide??

Bien rentré, bien cramé, bien bronzé, bienheureux. Bref super vacances, WE et régate.
Je rentrerai un peu plus dans les détails quand j'aurai dépilé les quelques centaines de mails qui m'attendent

Pour le dépilage de mail, c'est fait de mon côté ! Seulement 300 nouveaux ()... dont 200 spams !!! Pour le retour, les crampes et le bronzage, tout pareil, j'ajouterais les jambes et surtout les genoux tout bleus ! Mais ça devrait théoriquement virer au jaune dans les prochains jours...
Merci, Milo, pour son beau témoignage ! :-* Il faudra que l'on fasse quelque chose pour toi, dès que tu auras pu réunir 3 000 à 4 000 ¤, les bonnes occases d'i14 commencent sur ce type de budget en Angleterre...
Pour le reste, merci à tous les membres de l'ASNQ pour l'organisation et l'ambiance, c'était vraiment TRES sympa ! Merci aussi à tous les équipages français d'i14 qui étaient réunis sur tout le week-end, un première à renouveler dans un mois à Pornic ! : Et enfin merci à tout les Breizh Skiffeurs que j'ai eu l'occasion de rencontrer et donc, forcément, d'apprécier ! :-* Dommage que Cédric ait été retenu sur Carnac, dommage aussi que l'on n'ait pas pu voir les grands frères des 14 pieds, ça m'aurait bien plu, surtout dans la brise de samedi :o.
Seule ombre au tableau, de mon point de vue, j'ai trouvé que la locale de l'étape (Florence LEBRUN, note du rédacteur) n'était pas à la hauteur de son statut, avec un esprit un peu trop "compet'" dans notre petit monde de skiffeurs. Mais on n'est pas là pour balancer, alors je me tais ! :-X

Fréd.

PS : le photographe, présent sur l'eau le samedi, m'a parlé de plus de 400 photos !!! :o J'ai hate de les voir en ligne...

Moi aussi j'étais déçu de ne pas avoir pu me joindre à vous mais je ne pouvais pas laisser Patrick ne pas venir à Carnac pour la régate de 18.
Mais c'est promis, c'était ma dernière compétition en 18 Ce bateau fournit des moments de bonheur extraordinaire, mais parfois c'est un tout petit peu trop...
Pour Florence, c'est une compétitrice née... Il faut la prendre comme elle est, et même si nous ne sommes pas tous dans le même état d'esprit, en retirer les aspects positifs. Regarder naviguer Florence, apprendre d'elle de son approche de la régate, c'est aussi la certitude d'avoir plus de plaisir après parce qu'on naviguera mieux.
Maintenant Breizhskiff, c'est aussi la régate. Par contre Julien, je ne suis pas d'accord avec toi : le Lac du Der devient une vraie régate et Carnac le sera cette année, avec même c'est presque officiel, tout le comité de course qui officiait sur les 18. Maintenant, il y a aussi l'à côté de la régate... Ce que voulait sans doute dire Fred par rapport à Florence.
Pour Emilien : prends le temps d'oublier si tant est que ce soit possible, tes navs sur skiff avant de remonter sur un 420...

Pour Emilien : prends le temps d'oublier si tant est que ce soit possible, tes navs sur skiff avant de remonter sur un 420...

420, il y a peu de chances, probablement plus du fireball... j'espère, avec celui de l'asso (en attendant de pouvoir me payer un i14 - d'ici 3/4 ans minimum).

Quelqu'un a récupéré le classement ? Qu'on mette en ligne celui du Der et de la Teignouse ?

Quelqu'un a récupéré le classement ? Qu'on mette en ligne celui du Der et de la Teignouse ?

J'ai tout ca, il faut que je m'en occupe mais à condition que quelqu'un rédige un compte rendu

à condition que quelqu'un rédige un compte rendu 

Il doit bien y avoir quelques enseignants, parmi nous, qui ont un peu de temps pour s'en occuper... angel4;

Fréd.

420, il y a peu de chances, probablement plus du fireball... j'espère, avec celui de l'asso (en attendant de pouvoir me payer un i14 - d'ici 3/4 ans minimum).

Ou trouve toi une place d'équipier fixe sur un skiff

Oui, mais j'ai envie d'être rôdé à la barre en dériveur, avant de passer définitivement du côté obscur de la force

Hello,

A partir de ce moment, je suis entré dans une nouvelle dimension... La sensation de faire planner une cathédrale, un truc immense, ça glisse, c'est majestueux,

Bravo, le sens de la formule Pourquoi pas un cycle de conférences en direction des écoles de voiles, ça pourrait s'appeler par exemple: "Pourquoi il faut bruler votre 420"

En attendant un compte rendu et la mise en ligne des résultats qui en dépend , je vais quand même donner le podium :
1 Cadre/Cadre 29er
2 Lebrun/Delhaye Laser 4000
3 Obelianne/Michon ISO

Et même les résultats complets, d'abord en temps réel, puis en compensé (podium identique !) :

Fréd.

Beaucoup de DNC/DNS pour les I14 (2 sur les 3)... Qu'est-ce qui s'est passé?

Je pense (je suis sur en fait), qu'il y avait pas mal de zef ...

Pas mal de vent + pas mal de problèmes matériels plus ou moins importants (bome cassée pour Benji, écoute de GV coincée et drisse de spi coincée par un elastique pour moi).
Effectivement un grand bravo au croc qui a su passer outre tous ses problemes et surtout qui a fait preuve d'une belle détermination pour continuer à naviguer dans des conditions difficiles.