Comment choisir le Moth qui nous faut ?

Je commence à regarder pour acheter un Moth.

Le programme : débuter, se faire plaisir, plutôt passer du temps sur la machine plutôt qu’à terre pour réparer. Et dans un second temps faire quelques régates.
En conséquence les critères principaux pour le choix d’un bateau devrait être bateau « tolérant » « stable » « solide » et au « budget modéré » même si ces critères doivent être à relativiser pour un Moth !

Ne connaissant pas encore cet engin « extra-terrestre », je me retourne vers vous pour définir le cahier des charges du bateau à acquérir.

Je suis supris par le nombre de modèles: Mach2, Ninja, Bladerider, Prowler Zero, Prowler, Maîtresse, Axiom, Hungry Tiger, Low rider upgradé voir même auto construction.
Le seul critère objectif que j’ai actuellement est X8, en effet il y en a déjà 3 à la Ganguise, et avoir des sister ships proche est toujours appréciable. Mais ce critère est insuffisant pour être sûr de faire le bon choix.

D’après les premières lectures Il semble que les points à vérifier sont :
• un bon système de contrôle => quel sont les repères pour savoir si le système est valable ?
o modèle
o année
o défaut type …

• une coque solide
o celles en fibre de verre ont l’avantage d’être moins chère est-ce que cette techno est rédhibitoire ?
o points à surveiller

• un bon jeu de foil
o quel type/ marque de foil
o critère d’usure
o points à surveiller

• un bon jeu de voile
o quelle marque de voile favoriser ?

• Génération : Les annonces évoquent des
o Moth low Rider upgradé => Est-ce valable ? pas trop lourd ? pas trop instable
o Première / Seconde génération : Il y a combien de génération ? à partir de quelle génération le moth est un produit abouti ?
-
Question pratique dans le cadre de l’établissement de mon budget : les Moth peuvent être transporté sur un toit d’une voiture.
Est-ce la galère ou c’est relativement pratique?
Si je trouve une occasion avec remorque, Est-ce que les remorques se vendent facilement ?

Merci de vos réponses éclairées

réponse rapide :

C'est le budget, et le choix sur le marché de l'occasion qui va devenir le citrere principal .
Il y a deux modèles qui sont intéressants :
- le bladerider X8
- le ninja

les autres modèles plus récents sont très cher et/ou très rare : ( mach 2, exocet)

et les modèles plus anciens sont trop proche du prototype pour être achetés en toute sérénité ( axiom, assassin, prowler , ...)

Je ne pense pas que tu auras beaucoup de réponse sur Breizhskiff, j'ai l'impression que les mothistes ont désertés ce forum.
Il suffit de voir la vivacité du topic IMCA pour t'en rendre compte.

Le mieux c'est de poser des questions sur le forum de sailing anarchy
ce topic est tres interessant par exemple :
Difference between Bladerider and Mach 2

il y a aussi les groupes facebook
- moth class UK
- International Moth Sailing

merci Laurent

coté logistique : je met mon bateau sur le toit à chaque fois que je vais naviguer ( tout les WE), ca se fait facilement. avec des rouleaux sur les barres et toits et un rouleau de chargement de kayak comme celui la sur la vitre

Je le fais tout seul, et pourtant il est lourd le bladerider FX ...

cool..

Excellente l'idée du rouleau de kayak ! Je ne connaissais pas

Bonjour,
Le moth est une série à développement, et les coureurs et fabricants en profitent pour développer de nouveaux modèles, d'où leur nombre. Cependant le Mach2 domine la compétition depuis 6 ans. Je te donne mon avis, sachant que je vends Little Wing comme tu as peut être remarqué.
• un bon système de contrôle => quel sont les repères pour savoir si le système est valable ?
o Plus que la notion de modèle et d'année, il faut voir les différents moyens de réglage à disposition s'ils le sont au sol ou en vol
1 réglage de la "tare" : quand le palpeur est à la verticale, à quel angle est le volet de foil?
1 réglage de la démultiplication : quand le palpeur bouge de 1° de combien bouge le volet
1 réglage de tension de l'élastique
1 réglage de la longueur du palpeur : permet de choisir la hauteur de vol sans influencer la démultiplication
1 réglage de l’incidence du safran
o défaut type : jeu ou dureté de transmission

• une coque solide
o celles en fibre de verre ont l’avantage d’être moins chère est-ce que cette techno est rédhibitoire ? => pas rédhibitoire (cf Froggy), le carbone doit quand même être mieux dans l’absolu.
o points à surveiller : enfoncement des flancs (là où on mets les coudes pour remonter sur la coque), fixation des barres de rappel et des trampolines, puits de dérive, chaise de safran (gantry). les ailes fixes sont plus fiables ou plus facilement réparables, mais moins pratiques pour le transport

• un bon jeu de foil
o quel type/ marque de foil : les plus anciens sont Fastacraft plutôt épais mais assez rigides, BR relativement souples, Mach2 et Aardvark sont les plus réputés
o critère d’usure : rayures

• un bon jeu de voile
o quelle marque de voile favoriser ?
la plus connue est Ka Sail, mais North en fait aussi
Les goussets de lattes vieillissent à la mise à l'eau sur cale mais ça se répare
• Génération :
o Moth low Rider upgradé => Valable pour le loisir, permet de se faire plaisir sans se ruiner. Attention tout de même à vérifier que le bateau vol effectivement : les premiers réglages peuvent être fastidieux. (implantation des foils, calage de l'incidence, réglage des bielles...)
Stabilité : Peut-être plus stable grâce au volume d'étrave lorsque le bateau n'a pas décollé?.
Poids : peut être légèrement supérieur en raison du volume ? à voir au cas par cas
o Pas vraiment de notion de génération : ça se développe, même si le Mach2 tient le haut du pavé depuis 6 ans. A noter que même le Mach2 évolue (foils plus fin)
Est-ce la galère ou c’est relativement pratique? => voir réponse de Froggy. Je le fais aussi de temps en temps.

En complément, n'hésite pas à contacter l'association française, ils ont eu plusieurs bateaux (Little Wing, Blade Rider, Ninja, Mach2) et te donneront, je pense, un avis éclairé et complet.
En tous cas, le moth est vraiment un bateau très attachant et les sensations sont franchement fabuleuses. Et j'ai eu beaucoup moins de tracas qu'envisagés initialement !

Merci erriep,

Je te remercie pour tes explications.

Effectivement j'ai vu que tu vendais little wing. Il comporte certains avantages.
Je ne sais pas encore si "little wing"serait le bateau qu'il me faut.
Je dois d'abord me faire une opinion.

Par contre si tu as déjà des photos de détail toutes prêtes, n'hésite pas a me les envoyer. ou les poster sur le forum.

Merci pour ces posts hyper utiles pour des personnes intéressées par l'achat d'un Moth et qui qu'on le veuille ou non ne trouvent pas véritablement toutes les réponses aux questions qu'elles peuvent se poser. Un peu le sentiment parfois que les Mothistes ont un côté geek et que le moth apple (le imach :dry: ) n'existe malheureusement pas. Et que tout un public effrayé par la dimension technique se barre, dimension très technique et technologique dont je me demande si elle n'est finalement pas entretenue par la classe Moth. On remarquera d'ailleurs que la monotypie n'arrive pas à se développer dans l'univers des foils. Avec le catamaran peut être ?

Si je n'avais aucune contrainte et que je décidais d'acheter un Moth, je serais quand même refroidi parce que je n'arrive à me représenter la réelle difficulté ou non des réglages de tout l'ensemble du système de contrôle. En gros passer du temps à barboter à essayer de passer les manoeuvres etc, quelque part ce n'est pas un souci en soi mais l'idée même de passer des heures à trouver le réglage de tout le système de contrôle à coup de quart de tour de vis m'effraie au plus haut point. Et finalement, peut être que je me trompe, je n'ai vu personne démystifier ce point là...

Cédric F wrote: tout un public effrayé par la dimension technique se barre [...]
Si je n'avais aucune contrainte et que je décidais d'acheter un Moth, je serais quand même refroidi parce que je n'arrive à me représenter la réelle difficulté ou non des réglages de tout l'ensemble du système de contrôle.

Avant d'avoir le moth je pensais aussi que la phase de réglage allait être difficile , et qu'il y aurait toujours un truc qui déconne sur le bateau sans que je puisse en comprendre la cause.
Apres un an de moth, je peux dire que c'est plus simple que ce que je pensais.
Il faut dissocier la pratique loisir de la compétition ou on va chercher le 1/2 noeud.
En mode loisir, on peux faire abstraction de tout les réglages de palpeurs dont parle erriep plus haut.

Si le bateau volait avant, il volera tout le temps.

Il suffit d'avoir 8 nœud de se mettre au travers, au rappel, de border, et ça décolle, c'est aussi simple que ça.
pas de besoin de toucher au palpeur ou a quoi que ce soit d'autre. ( à la limite juste prendre du hale bas)
J’étais inquiet aussi d’être en survie dans plus de 20kts, mais finalement le moth se gère mieux que le RS700 dans de l'air, il n'y a que 8m², on peut toujours rentrer ( modulo quelques dessalages)
La complexité technique vient plus tard quand on cherche a être efficace sur un parcours , a avoir la meilleur VMG, avec faire des foiling gybe , décoller tôt, voler haut, etc..
La on est bien obligé de lire un peu la littérature sur le foil pour comprendre les mécanismes du vol.

Sur le mien par exemple , le bateau était très cabré et ne volait pas très haut.
après avoir lu un peu tout ce que j'ai pu trouvé sur le moth, j'en ai conclu qu'il fallait régler l'incidence en modifiant l'angle d'attaque du foil arrière ( en ajoutant des mini cale entre la partie horizontale et verticale), j'ai gagné en VMG et en vitesse.

@erriep : et ce que tu peux mettre plus de photos de ton bateau sur un site de partage d'image ? ( flickr ou google photos par exemple

Cédric F wrote: Et finalement, peut être que je me trompe, je n'ai vu personne démystifier ce point là...

C'est pour pouvoir vendre un bateau d'occasion plus cher en indiquant dans l'annonce "bateau réglé" :lol:

froggy wrote: coté logistique : je met mon bateau sur le toit à chaque fois que je vais naviguer ( tout les WE), ca se fait facilement. avec des rouleaux sur les barres et toits et un rouleau de chargement de kayak comme celui la sur la vitre

Je le fais tout seul, et pourtant il est lourd le bladerider FX ...

Une question combien de temps mets tu pour préparer le bateau? (du toit de la voiture à la mise à l'eau ?)

j'ai pas mal optimisé le système d'attache , et entre le moment ou je sors le bateau du garage et je le pose sur l'eau j'en ai pour environ 1 heure :
- 10 min pour charger la voiture
- 12 min de trajet pour aller sur le spot
- 20 min pour décharger et gréer
- 18 min pour mettre la combi, remplir la bouteille d'eau , démarrer le GPS, ne pas oublier le bouchon, etc., mettre les foils et aller sur l'eau

C'est un peu plus long pour le retour, il faut tout rincer, manger un choco BN, admirer la pétole qui nous a obligé à rentrer ( ou les nenettes en bikini selon l’époque)

Un esprit sain dans un corps sain

Merci Laurent pour les précisions.
Je comprends bien que la complexité technique vient plus tard mais j'ai beaucoup de mal à dissocier l'aspect compétition de l'aspect loisir. Je passe sur l'abus de langage d'opposer le loisir à a compétition (ce n'est pas le même registre de vocabulaire) mais le plaisir (et les progrès) doit quand même être beaucoup plus fort avec un bateau bien réglé, qui vole bien etc même dans une pratique non compétitive. Or ce que je voulais dire, mais peut être que je me plante et que j'ai mal cherché, c'est que j'ai quand même le sentiment que la mise au point du système de vol demande du temps, un état d'esprit particulier. Ce que je conçois parfaitement mais se pose le problème de pouvoir inclure des personnes qui n'ont pas ni cet état d'esprit ni les compétences pour assimiler la dimension théorique du vol sur un foiler. Et parfois, et la présence erratique des mothistes sur BSP depuis Nicolas Bessec qui a été le premier finalement à réellement jouer en France, traduit cette dimension quelque peu autiste des Mothistes.
Tout cela pour dire que je suis persuadé qu'il y a plein de gens qui pourraient être intéressés mais ont sans doute l'impression de se heurter à un mur. Et de ce point de vue là tes messages et ceux d'Erriep sont intéressants et rassurants.

Je pense que ça se rapproche un peu du i14 : ça fait peur, mais c'est pas si terrible que ça, avec un peu de pratique on trouve vite ses repères. Probablement un défaut de communication.

Emilien wrote: Je pense que ça se rapproche un peu du i14 : ça fait peur, mais c'est pas si terrible que ça, avec un peu de pratique on trouve vite ses repères. Probablement un défaut de communication.

Je ne sais pas. Si je raisonne à partir de mon cas personnel mais je pense que je suis pas le seul dans ce cas : je n'aurais aucune appréhension à naviguer en I14. Je sais que sur le plan des réglages, je trouverais le mode d'emploi parce qu'il existe. En Moth je me dis que sur le plan du réglage du système de vol on est dans un autre univers et que le mode d'emploi n'existe pas et ou n'est pas montré vis à vis d'un public comme moi. C'est ce que je disais en évoquant l'hypothèse qu'on pouvait aussi être dans un problème de com.

froggy wrote: j'ai pas mal optimisé le système d'attache , et entre le moment ou je sors le bateau du garage et je le pose sur l'eau j'en ai pour environ 1 heure :
- 10 min pour charger la voiture
- 12 min de trajet pour aller sur le spot
- 20 min pour décharger et gréer
- 18 min pour mettre la combi, remplir la bouteille d'eau , démarrer le GPS, ne pas oublier le bouchon, etc., mettre les foils et aller sur l'eau

C'est un peu plus long pour le retour, il faut tout rincer, manger un choco BN, admirer la pétole qui nous a obligé à rentrer ( ou les nenettes en bikini selon l’époque)

Je suis surpris je pensais que c'était plus long que ça...

Je confirme tout à fait les dires de Froggy : le vol en mode loisir est très accessible. :woohoo:
Pour Cédric, le loisir c'est : je vole,je vais là où je veux pour m'amuser sans chercher l'optimum, et je m'en fiche de chavirer car le bateau se redresse facilement sans trop de fatigue.
Perso, j'ai plutôt une forte expérience de la régate en monotype habitable, et j'ai essayé le laser à St Quentin en Yvelines pour naviguer plus près de Paris. ça ne m'a pas plu pour diverses raisons (je n'avais pas le niveau et parfois, au passage de bouées, je me serais cru porte maillot un vendredi à 20h :S )
Bref, le moth me faisait rêver, j'ai hésité 2 ans, je me suis jeté à l'eau et je ne l'ai pas regretté. J'ai volé dès la 2ème navigation en moth, et un bon RS700iste (Deous) a volé dès le premier essai à Moissons. (A contrario, le RS 700 avec tous ses bouts, le spi et le trapèze m'impressionne !)
Je pensais acheter le moth pour 6 mois juste pour essayer et faire du loisir et au final je l'ai gardé 4 ans, j'ai participé une fois au Der (hors de mon programme initial) et j'avais l'intention de participer à Carnac et La Baule cette année, mais j'ai dû annuler pour des raisons personnelles (et puis finalement il n'y avait pas de vent ...).

@AntoineTolosane : peux tu me passer ton adresse mail pour que je t'envoie le lien des photos et un petit film (oui, il vole ! )

je veux bien les photos et le film aussi :

froggy.laurent _AT_ gmail.com