Les équipages, c'est comme les mariages...

...ça peut mal finir. Cet hiver je viens de subir une expérience particulièrement désagréable, un désaccord profond sur les engagements financiers d'un équipage. Sans rentrer dans le détail, voici quelques conseils pour éviter ces écueils, un “retour d’expérience” comme on dit dans les open-space :

* Indispensable de poser par écrit les conditions financières, prises de parts, etc de votre équipage. Si une participation financière est attendu, décidez d’une date butoir et n’ayez pas peur de la tenir : si elle n’est pas respectée sans explication claire c’est que la confiance n’est pas de mise.

* Dans le cas d'un bateau qui a besoin d'entretien, décider en amont si (et comment) le temps passé par chacun à bricoler doit être comptabilisé.

* Ne pas laisser un déséquilibre se creuser si vous décidez de faire dépense commune. Idéalement, mettez en place un compte bancaire commun si c’est un équipage fait pour durer. Et si malgré tout un déséquilibre s’est creusé, comblez-le rapidement.

La déception peut emmener les gens sur des terrains qu’on ne soupçonnait pas quand tout allait bien. L'arrêt d'un équipage peut être conflictuel, en cadrant bien en amont on s'offre de la sérénité.

dur dur tout ça...:huh: :S
bon courage à vous deux...

Aïe.... c'est fort dommage tout ça.

Complètement d'accord avec toi Emilien
Je crois qu'avec Walter on fait partie des équipages stables les plus anciens du circuit.
Dès le départ on a posé les bases :
- mise en place d'un fichier Excel partagé ou chacun note les frais engagés
- en cas de différence importante, on fait attention de combler
- pour les grosses dépenses (jeux de voile, grosse régate...), on fait valider tout ça par la kommandantur (nos épouses)

~ jB ~ wrote: Aïe.... c'est fort dommage tout ça.

Je crois qu'avec Walter on fait partie des équipages stables les plus anciens du circuit.
- pour les grosses dépenses (jeux de voile, grosse régate...), on fait valider tout ça par la kommandantur (nos épouses)

Vous faites donc mariage plus équipage, respect à vous 2 !

Emilien, la nature humaine est pleine de surprises souvent agréables et parfois très désagréables. Le moment n'est pas facile à passer, tu le fais sans renier tes valeurs, bravo à toi !

Edit: Mon post peut porter à confusion, la dernière phrase se rapporte à la méthode de présentation/ partage et non d'un jugement de la situation

Le solitaire, quand même...

Naviguer en équipage c'est génial, pour ne pas avoir de problème, j'achète mes bateaux et en assument les frais comme ça pas de problèmes lors des séparations d'équipages.
Autre point; ma femme n'est au courant de rien.....déjà que ça l'ennuie que je fasse du bateau, motus, bouche cousu :lol:

Bon on le tient le sujet de l'hiver... Si on arrive à prendre un peu de hauteur par rapport à l'histoire singulière d'Emilien et donc si on essaye de généraliser un peu sans tomber dans le bashing alors que les choses sont complexes. Cela me fait d'autant plus ch... cette histoire qu'elle concerne deux personnes que je respecte énormément et que cela me fait chier qu'on en soit arrivés là.

La première chose à dire c'est que oui, faire vivre un équipage c'est compliqué quand les choses ne sont pas suffisamment contractualisées entre les parties. J'ai l'impression de revivre des situations où, dirigeant de club, tu règles les histoires d'école de sport dans les équipages et les parents. Et à mon sens la première chose à contractualiser, c'est finalement de mettre une durée d'engagement entre les parties. Et là ce n'était manifestement pas le cas puisqu'il y en a un qui voulait arrêter et l'autre non et que rien n'avait été évoqué sur ce sujet. Après dans la contractualisation, au delà de la fin du contrat, il importe de bien définir les rôles de chacun et tout ce qui peut avoir une valeur.

Personnellement quand je naviguais en double, mon équipier ne payait strictement rien sur le bateau, les voiles, les travaux... A la limite les frais d'engagement sur les épreuves, la bouffe sur les régates et l'hébergement.

Le fait que dès le départ la fin de l'engagement n'ait pas été définie a créé une énorme frustration chez celui qui s'est du coup retrouvé sans projet pour la saison 2017 quasiment du jour au lendemain.
Dans le cas présent la frustration était d'autant plus importante que l'équipier s'était profondément investi dans la rénovation lourde du bateau. Il y a passé un temps fou pour au final quelque chose dont il ne profitera pas puisque la collaboration s'arrête un peu du jour au lendemain. Or du coup dans une série à développement comme le I14, ces travaux qui ont un coût sont difficilement valorisables à la revente du bateau sauf à tomber sur un acheteur pour qui un bateau en parfait état à une vraie valeur, est une source de plaisir, quasiment plus que la performance en elle même.
Il n'empêche que ces travaux ont été faits et qu'ils ont une valeur qui devrait être évaluée et intégrée dans les "comptes communs"... Sur quelle base et à quel prix , C'est tout le problème.

C'est donc la deuxième chose à dire c'est que lorsqu'il y a un apport non financier par une des parties prenantes il faut forcément le valoriser sauf si la partie qui fait l'apport non financier mentionne le contraire... Généralement ces apports non financiers dans le cadre de projet comme celui-ci sont du temps et du travail. Comment le valoriser ? Si tous les travaux qui ont été pris en charge et réalisés par l'équipier avaient été faits par un professionnel à combien se seraient-ils montés ?

Bref l'équipage est une source de plaisir énorme mais aussi d'emmerdes. D'où comme dans un mariage, l'idée de contractualiser correctement la relation dès le départ... Au moins le contrat d'équipage n'a pas besoin d'être déposé chez un notaire...

@JB, la Kommandantur, est-ce que c'est ce que j'appelle un commissaire aux comptes ou un contrôleur de gestion ?

Cédric, en suivant ce principe, il ne faut pas oublier d'ajouter le cout financier, la décote de l'engin, les frais de stockage, transport etc. Il est aussi important de noter qu'un équipage peut se séparer suite à une blessure, une raison pro ou autre et prévoir l'éventuel rachat de part pour qu'un des copropriétaire puisse toujours en profiter.

Le principe de JB Walter aurait tendance à plus me convenir : répartition des factures d'entretiens/investissements et le temps passé fait parti du plaisir !

Au final les 2 équipiers se sentent lésés est s'est bien dommage ! L' approche d'Emilien d'aborder le sujet au delà de la déception pour éviter que la situation ne se reproduise pour d'autres est plus que louable.

Sinon le CAC ne fait que regarder l'histoire une fois finie, il ne décide rien

@La Marmotte, je suis d'accord avec toi : la contractualisation doit prévoir tout ce qui peut arriver. C'est la différence entre un bon contrat et un mauvais...
Et oui le temps passé fait partie du plaisir mais dans le cas présent, il n'était pas seulement question de bricole... C'est pour cela que la situation est pourrie actuellement et que la porte de sortie va être difficile à trouver malheureusement...

Comme dans les histoires de couple, il faut surtout pas intervenir dans les histoires d'équipage.....Par contre, j'ai également vécu cette situation quand je faisais du double. Avec le recul, je partage qu' il faut que les choses soient claires et actées ce que je n'ai pas fait. Au début tout est rose mais avec le temps, les dispos de l'un ne collent plus avec celles de l'autre; il faut faire des réparations etc...et là commence les difficultés. Si un jour , je repars vers de la nav à deux je me mettrai d'accord avec mon coéquipier, partenaire, associé.... (le statut à également son importance) sur le programme, la répartition des frais, l'investissement en temps et la durée du contrat sauf évidemment événement de force majeur ( maladie etc...) afin que cette collaboration ne tourne pas un jus de boudin.

Cédric F wrote: @JB, la Kommandantur, est-ce que c'est ce que j'appelle un commissaire aux comptes ou un contrôleur de gestion ?

Pas que pour l'aspect financier.
Il y a aussi le temps passé en régate, en dehors du foyer (à la limite plus important que les € dans notre cas).
Car expliquer qu'on part 3 jours en Angleterre, et qu'au retour on annonce qu'on a navigué 2h max à cause du baston, ben c'est pas compréhensible par tout le monde...

Les contrats, le papier c'est bien car ça marque les esprits. Mais dans ce genre de cas, je ne pense pas que grand monde s'embête à aller chez le médiateur ou même en justice... Dans mon cas le problème c'est le déséquilibre qui s'est creusé, j'ai été trop conciliant et confiant.
Dans notre contexte amateur j'ai la même vision que Marmotte, le temps passé fait partie du plaisir, surtout sur un 14 qui est excitant intellectuellement et techniquement.

Nous faisons un sport "amateur" et je pense qu'il est illusoire de croire que l'association sera parfaite. Le temps, l'argent, c'est difficile a organiser. Il y a toujours un qui doit en faire plus que l'autre, c'est comme ça. :woohoo:
Ayant toujours des difficultés à trouver des équipiers, j'ai trouvé un équilibre à ne jamais trop en demander. Quand je trouve quelqu'un, je suis heureux et en général cela dure quelques régates ciblées, c'est vrai que l'on ne peut pas être très performant, mais je l'accepte et navigue à fond pour le plaisir.
En 2017, j'ai déjà 3 programmes avec 3 équipiers différents et je serai en recherche d'autres pour compléter ma saison. Et je ne parle pas des entraînements où là il faut jongler à la mode ganguigoise, avec le 4000 c'est assez difficile à trouver, beaucoup plus qu'avec le 49er. En fait, mon partenaire le plus disponible à l'entrainement c'est Alain, pas le plus désagréable.....mais il ne veux pas monter sur le 4000, surement à cause de son rating. :evil:

je pense que cela a un vrai intérêt de discuter de la manière dont un équipage se construit et se maintient ou non avec le temps.


Bref avant d'engager de très gros travaux sur un bateau, il faut véritablement se demander si le jeu en vaut la chandelle surtout sur des bateaux dont la décote est très forte comme en I14.

N'y vois aucune prise de position de ma part Emilien, mais laver son linge sale en public n'est pas une bonne idée et le prétexte du retour d'expérience ne fait pas illusion...

A++

Je pense qu'Emilien avait besoin de faire cette démarche car la situation n'est pas facile. C'est fait et essayons quand même d'en tirer des choses positives sur ce que cela nous dit sur les équipages.

Le double c'est juste fabuleux et il manquera toujours quelque chose au solitaire. Mais le double est beaucoup plus exigeant à tout point de vue.

Si on résume il faut que les choses soient claires sur a minima :
-Le programme : quel calendrier de régates et d'entrainement, à quel rythme. Et bien sur la durée de l'engagement.
-l'ensemble des frais engendrés par la pratique en double : ce sont la propriété du bateau, les modifications, les réparations, l'achat de jeux de voile, les déplacements, l'hébergement, la nourriture, l'assurance, le stockage du bateau, les cotisations dans un club.
-La question de la main d'oeuvre dans le cas de grosses réparations, modifications qui ne sont pas réalisées par des professionnels avec paiement d'une facture.
-La revente du bateau en cas de copropriété.

Vous voyez d'autres choses ?

Le tribunal compétent en cas de litige.

C'est moche pour vous deux!
Malheureusement on ne peut pas tout contractualiser. Et même si on le faisait ça ne résoudrait pas tout.

Cédric F wrote: Bref avant d'engager de très gros travaux sur un bateau, il faut véritablement se demander si le jeu en vaut la chandelle surtout sur des bateaux dont la décote est très forte comme en I14.

Une connerie que je ne suis pas prêt de refaire :ohmy:

Emilien wrote: Une connerie que je ne suis pas prêt de refaire :ohmy:

Mais non. Vous avez bien bricolé, vous avez mis au point un bon bateau, et vous vous êtes bien éclatés au mondial.
Ne jamais oublier : pour devenir millionnaire en faisant de la voile, il faut commencer milliardaire.