Empannage en skiff solo avec spi

Salut aux breizhskiffeurs confinés !

Ces heures sans embruns donnent l'occasion de rappeler en mémoire nos derniers bords plus ou moins salés. J'en appelle donc à vos meilleurs souvenirs pour me dire de quelle manière passer un empannage en 700. Les aficionados du Musto peuvent évidemment partager leurs techniques qui, je l'imagine, fonctionnent également sur le 700.

Voilà le topo, je viens de passer au 700 après trois ans de 600. Sur le 600, l'empannage passait sans soucis, souvent bien plus facilement que le virement de bord ! Il "suffisait" d'accélérer, puis de profiter de la vitesse pour engager l'empannage. La grand-voile, déventée par la vitesse passait alors sur le bord opposé et c'était reparti.
Seulement voilà, l'arrivée d'une bulle de 16 m² change la donne.

Disons que par vent léger, l'empannage ne pose pas trop de difficultés, mes interrogations portent davantage sur le vent plus soutenu (ce qui arrive vite avec ces engins). Voici trois procédures, j'aimerais connaître vos préférences et vos suggestions :

n°1
1-Accélérer
2-Descendre du trapèze
3-Attraper la contre-écoute
4-Abattre
5-Passer sur le bord opposé en tirant sur la contre-écoute (qui devient écoute)
6-Repartir au trapèze.
Là, la GV passe toute seule sans s'en occuper (peut-être faut-il mieux la choquer au préalable ? )

n°2
1-Accélérer
2-Descendre du trapèze
3-Abattre
4-Passer sur le bord opposé en accompagnant la GV
5-Récupérer l'écoute du spi et border
6-Repartir au trapèze.

n°3
1-Accélérer
2-Descendre du trapèze
3-Border le spi à fond
4-Abattre en lâchant l'écoute pour saisir la contre écoute du spi
5-Passer sur le bord opposé en tirant sur la contre-écoute (qui devient écoute)
6-Repartir au trapèze.

D'avance merci pour vos éclairages avisés.

Modeste contribution de ma pomme :
En Musto , le Spi ne fait que 15m2 donc moins grand qu’en 700 .
La manœuvre passe dans du vent , condition sine qua none => bateau à plat et choquer de la GV avant le gybe.
Remonter sur écoute de Spi pour tendre écoute et contre-écoute au contact dans une main. Déclencher le gybe avec légère contre-gite, passer sur le rack opposé et tirer un peu la barre , le stick dans le dos pour garder le lit du vent, ajuster l’écoute de Spi et la GVles pieds sur le liston puis pousser sur les cuisses et c’est reparti ....

Jusqu’à 12 nds tu restes debout de trap à trap ( LarDon dirait à la R.Stenhouse), au dessus tu mets ton poids en t’asseyant sur l’échelle avant de sortir ( surtout avec des vagues) c’est quasi obligé...

Pour moi , c’est de bien remonter sur les deux écoutes de Spi pour ramener le point d’écoute un peu vers l’étai juste avant la manœuvre , puis de te déplacer avec, tout en changeant de main . En revanche jamais fait de 600 pour comparer...:dry:

Bonjour Corentin,

la grande différence entre le RS600 et les bateaux planants à spi asymétriques, c'est que le vent dont on parle est le vent apparent. La variable vagues, la notion d'accélération dont tu parles, on ne sait d'ou elle vient sinon d'une auloffée ou d'une vague en fait), ça devient un complément, un bruit par rapport à une à peu près constante: un vmg rapide, loffé par rapport au vent, et encore plus par rapport au vent apparent. La conséquence sur tes paramètres d'ajustement sont : la gv est bcp plus bordée et ta position est beaucoup plus sortie, par rapport à un sans spi, à force de vent égale. C'est un équilibre assez stable in fine, mais plus engagé en terme d'angles et de forces latérales au bateau.

Quitter ce vmg loffé signifie tout perdre, le cap du vent apparent, l'écoulement laminaire, et in fine la vitesse. Tu devras donc adapter ta gv (choquer), et adapter ta osition ( rentrer). Si ensuite tu abordes l'empannage, le passage de l'axe du vent arrière aura lieu avec une puissance conséquente dans la gv qui sera par ailleurs vrillée. En plus, le spi fait que tu auras beaucoup de choses à faire précisément.

Au final, chercher à décomposer l'empannage en actions successives est donc une erreur. Si tu rentres, tu dois abattre, si tu abats, tu ralentis, et tu choques la gv, si tu choques la gv, l'empannage sera brutal. Impossible à automatiser, pas safe, et en plus une fois l'empannage passé par chance, tu dois reborder la gv, le spi, te raccrocher, et reloffer en ressortant, toutes ces actions sur de fortes amplitudes alors qu'il faut les faire de manière coordonnée. C'est une erreur.

Il est préférable de ne rentrer que pour aller de l'autre coté. Pas de transition, pas de séquençage, pas de perte de vitesse, pas de choqué de gv.
Oui il faut préparer sa contre écoute de spi pour regonfler le spi le plus rapidement sur la nouvelle amure pour alléger la charge dans la gv.
Oui il faut abattre (tirer la barre), alors qu'on tire sur la poignée de trapèze de l'autre main. Difficile.
Oui il faut contregiter comme sur un dériveur sans spi, pour initier l'abattée et le passage de la bôme, mais beaucoup moins.
Oui il faut moduler l'angle d'abattée dans un second temps car comme on va vite, peu d'angle d'abattée va nous faire arriver sur la nouvelle amure. On doit rapidement arrêter la rotation.... alors qu'on est en train de traverser le bateau. C'est peut-être ca le plus dur.
Ensuite, oui il faut changer le stick et l'écoute de spi de main, remettre le crochet de trapèze, et repousser sur ses jambes en choquant le spi et en reloffant (pousser la barre).

Exercices:
*E1: Empannages sans spi debout, pas au trapèze, en tenant sa poignée de trapèze.De largue à largue. Objectif, coordonner tirer sur sa poignée de trap, debout, petite contregite, et gestion de l'angle de barre en début et milieu d'empannage. Niveau 2: ne pas s'asseoir en sortie d'empannage. Tu pourrais avoir déja fait cet exercice avec le 600 mais c'est plus dur en 600 de rester debout du fait de la coque et du cockpit rond. Plus facile en 700.

*E2: Empannages sans spi du trapèze. De travers à travers. Objectif, coordonner les acquis du premier exercice avec l'ensemble de l'abattée, et l'ensemble de l'auloffée: initier l'abattée à la barre, trouver le moment de se relever du trapèze, ensuite idem exercice 1, ensuite, se raccrocher assis ou debout, et repousser sa barre en poussant sur les jambes.

*E3: Pas d'empannage mais avec spi, exercice de sortie et rentrée du trapèze en restant debout. Objectif: coordonner barre et déplacement en trouvant le timing et l'équilibre pour passer de zero vitesse à vmax trap et inversément. Ne pas oublier de le faire sur les deux amures.

*E4: Empannages sans gv. On règle la gv, on la jette au milieu et on se fait des empannages toutes les 30 secondes sur un très long bord.

Voila. J'espère que ca t'aide!

Pour moi, Ça reste une manœuvre difficile quand le vent monte. Le choix 1 est parfait avec entre le 4 et le 5 je choque la gv en passant.

d abord s y approcher modestement et se dire qu au dessus de 20 noeuds un empannage réussi en 700 est déjà un bon empannage même si l esthétique n y est pas encore;

Le phasage et la technique de l empannage qu on apprend dans des conditions modérées est le bon mais pour reussir les premiers empannages dans du vent il y a à mon avis 3 points cléfs

Mon approche n est pas très puriste

1)essayer de garder de la vitesse même en devant décomposer la manoeuvre parce que la technique manque ( choquer beaucoup la gv pour faciliter la sortie d empannage mais la choquer très tard )

2)controler le moment du passage de la bôme par n importe quelle technique

3) controler ce moment est savoir mettre le petit coup de barre à contre pas trop brutal au bon moment et au bon dosage quand la bôme passe pour éviter que le passage de la bôme force la gite et le lof

puis ca peut être utile d essayer les premiers empannages avec un un hale-bas très relâché

Je mets une vidéo d’une époque où j’étais encore jeune :

??

C'est indécent. Salopard.

Et aussi celle -ci sur le site MSCA , sans choquer GV mais assez ouverte initialement tout de même :

Nice Cédric.

Le type faché c’est le petit bateau sous le vent?

ça fait partie des videos mythiques ou quoi ?

Rssaintjean wrote: Nice Cédric.

Le type faché c’est le petit bateau sous le vent?

Je pense que c'est plutôt Cédric...

La Marmotte wrote:

Rssaintjean wrote: Nice Cédric.

Le type faché c’est le petit bateau sous le vent?

Je pense que c'est plutôt Cédric...

+1 !

Les chicanes mobiles tu veux dire? :evil:

Bon sinon j'aurai pleins de trucs à dire sur le sujet mais pas trop le courage pour faire un pavé par écrit...
Contactes moi, on s'appelle.
On synthétisera ici ensuite si besoin.

Quelques pistes quand même... Pour les légers...

Je reste sur l'option 1.

Corentin wrote: n°1
1-Accélérer
2-Descendre du trapèze => Non! Comme dit Lardon ce n'est pas une étape. Si tu descends tu traverses quoi... Donc disons que tu lances l'empannage (tu coordonnes ta rentrée et ton abattée pour garder la bateau bien à plat).
3-Attraper la contre-écoute => Alors oui et non... Dis toi que c'est ta variable d'ajustement (suivant les conditions, ta maitrise, ta confiance, etc.). Si tu peux oui pour la performance, mais si il y a une étape à sauter c'est celle-la! Par ailleurs ce n'est pas vraiment une étape, c'est un geste hyper rapide à faire en traversant. Par contre c'est vrai que ça "amorti" le passage de la GV.
4-Abattre=> Non non l'abattée est déjà lancée ( à partir du moment ou tu descends ou tu plies les jambes tu devras abattre (Cf étape 2)).
5-Passer sur le bord opposé en tirant sur la contre-écoute (qui devient écoute) => Je dirai se jeter et s'assoir sur l'échelle. En fait tu fais "le geste de superman" avec la contre écoute qui doit se finir assis sur l'échelle.
C'est très important qu'il y ait suffisamment de couple de rappel quand la GV passe. Et la meilleure solution (compromis immédiateté/force) est de poser ses fesses sur l'échelle.
6-Repartir au trapèze. => alors ça c'est bien gentil mais en fait il y a X étapes et solutions pour en arriver la...
Là, la GV passe toute seule sans s'en occuper (peut-être faut-il mieux la choquer au préalable ? )=> Oui la GV passe toute seule avant le spi. Et plus tu as de hâle-bas plus ça passera vite (et bien).
Au moment ou la bôme passe de l'autre côté il faudra que ta GV soit choquée (un peu dans le petit temps, complément dans la brise) : le 700 n'est pas un Musto il ralenti beaucoup plus dans la manœuvre donc le passage est plus violent. Par ailleurs une GV trop dans l'axe ne va pas permettre de bien relancer sur la nouvelle amure (d'autant qu'avec nos grandes échelles nous aurons aussi plus à relofer qu'en Musto).

Il y a tout sur la vidéo de Cédric!

Au creux du confinement, là où les embruns se résumaient à un vague souvenir, j'avais lancé ce sujet sur les empannages en solitaire. À l'époque, cette manoeuvre me paraissait complexe et mes tentatives se soldaient par une situation scabreuse. Le confinement rimant avec vidéo youtube et introspection sous forme de mise en condition mentale, j'ai essayé de percer les arcanes du mouvement. Pour m'aider, j'en ai donc fait appel à la communauté et plusieurs voix ont répondu.
Voici venu le temps du retour d'expérience. Tardif, j'en conviens, mais un événement familial m'a partiellement éloigné des plans d'eau. Toutefois, j'ai pu m'arracher à ma nouvelle condition pour effectuer quelques brèves sorties, cinq au total, au cours desquelles tous les empannages sont passés sans anicroches. Faisant la synthèse de vos conseils, je procède désormais de la manière suivante (puisse Lardon ne pas s'offusquer de mon penchant tenace pour la décomposition ) :1-accélération;
2-décrochage du trapèze;
3-abattée, saisie de la GV pour la faire passer et transfert du corps sur l'autre bord (comme en 600);
4-récupération de l'écoute de spi pour le border avec, en même temps, une légère abattée;
5- loffe et accrochage au trap.
On dit qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs, je crois désormais avoir compris qu'il ne faut pas mettre le spi avant la GV !

Relativisons cependant. Lors de mes navigations il n'y avait pas :
-trop de vent (11/12 noeuds avec rafale à 15/18);
-de vagues (merci la Rance);

Néanmoins, je me sentais suffisamment à l'aise pour engager la manoeuvre même dans la rafale.

Le résultat laissera probablement les puristes prompts à suggérer moult améliorations. Il est vrai par exemple que je ne reste pas debout durant toute la manoeuvre. Quoi qu'il en soit, je me sens sur la bonne voie. Reste à confirmer dans la brise et les vagues.

Merci aux contributeurs et pardons à Déous de ne pas avoir pris le temps de l'appeler (j'espère pouvoir échanger avec lui lors d'une prochaine BSP).

Dans le Medium sans vagues la méthode décomposée aboutie , même si le bateau ralenti trop d'une amure à l'autre tu peux sortir de la manoeuvre . C'est le mode qui marche en nav libre dans les premiers temps. C’est une habitude qui finit par devoir évoluer en flotte. , les manœuvres longues coûtent cher et je le vois bien pour ma part en solo . Les copains relancent plus vite et lorsque les vitesses sont équivalentes sur un bord, c'est à la manœuvre qui m’enterre entre autre....

Dans la brise + vagues le ralentissement est un gybe loupé d'avance ( c'est ce que disais Lardon) . Expérience vécue cette semaine vers Kerguelen à Larmor-Plage. Chute de GV tenue au portant pour éviter les tea-bag dans la houle, impossible d'abattre sans piquer du nez /enfourner, même reculé à fond. => Décomposer impose de lâcher du hale-bas avant d'abattre et donc de choquer aussi un peu de GV pour éviter un départ au loff, provoquer une instabilité latérale et risque de déclencher du roulis si pas de gybe immédiat...ralentissement, la GV colle au vent, fausse panne et plouffff !

Planning pleine balle, remonter sur écoute et conte écoute de Spi dans une main ( celle du stick) , stabiliser l'affaire en choisissant le moment le moins chaotique sur l'eau, puis amorcer contregite et se jeter coté opposé pour stopper la manœuvre. De là , si ça passe, vite reprendre contact avec le spi et souffler en poussant sur les jambes au trap sur la nouvelle amure.

Sans vagues , on est moins secoué et les angles sont moins critiques. il est plus aisé de lancer la manœuvre a l’entraînement sur eau plate .