tout sur la réalisation de P'tit Coyotte

Bonjour a tous les skiffeurs!

J'ai achevé cet hiver la réalisation de mon propre skiff.

C'est en lisant les aventures passionnantes des autres skiffeurs/bricoleurs et autres cherubistes que j'ai eu envie de relever le défi!
Les infos que j'ai pu dénicher sur ce forum m'ont rendu de grands services!

Du coup, à mon tour de partager mon expérience de constructeur amateur qui pourrait servir à certains... et donner à d'autres l'envie de se lancer dans l'aventure!

J'ai aussi très envie de montrer mon bébé qui m'a demandé 3 ans de travail (avec de nombreuses coupures) et dont je suis très fier!

Je voulais partir d'une page blanche et jouer l'archi naval en herbe... Commençons par la conception par ordinateur.

Je voulais une carène planante, plus stable et moins exigeante qu'un 29er. Un redan pour lui donner de l'allure et rigidifier la coque.
Un franc bord raisonnable, pas trop important pour lui donner une silouhette elegante.
D'importants volume a l'arriere pour soutenir les allures portantes, des entrées d'eau fine mais un volume suffisant a dessus de la flottaison pour eviter l'enfournement.
La carène est concu pour planner entre 0 et 10 degrés de gite. La stabilité de forme est importante grace au redan positionné très bas. La largeur a la flottaison est reduite au maximum afin de réduire la surface mouillée.

longueur : 14 pieds
baut maxi : 135 cm
franc bord max : 35cm

Le devis de poids était de 200 kg (equipage compris)





Pour la réalisation du moule femelle j'ai voulu innover pour ne pas trop investir et gagner du temps...
Mais je me suis planté! Mon moule pas assez rigide n'a pas résisté au retrait de la résine polyester et le revétement en platre s'est morcelé.

finalement ca ma couté une fortune en mastic de réparation et en matière pour refaire tout le gel coat qui état totalement raté!


Voici donc la méthode à ne PAS suivre!
j'ai découpé des couples en OSB, positionnés tous les 50cm et fixés a une armature bois.
Puis j'ai fais découper des fines lames de cédre rouge (tres souples) qui m'ont permit de faire le fond de la coque en forme.
Ensuite j'ai revêtu l'ensemble avec de l'enduit platre mural basique.

pour gagner du temps j'ai réalisé les flancs du moule avec des plaque de plan de travail en faux marbre acheté chez brico dépot. C'est la seule partie qui a tres bien marché mais ca m'aurais obligé a avoir une coque a bouchain si j'avais voulu tout faire avec ca.

Moule trop souple, enduit trop cassant...
Au final ca m'aurait pris moins de temps et autant d'argent de réaliser ma coque sur mannequin male (comme les kiwis et les australiens)

Le point positif c'est l'utilisation de Nidaplast de 10mm pour l'âme de mon sandwich. Produit que j'ai découvert sur le site d'un constructeur amateur australien et qui est fabriqué... à Valenciennes à 50 bornes de chez moi! Je me suis approvisionné directement à la sortie de l'usine... La matériau forme un complexe bien homogene avec la resine et se travaille facilement. Je l'ai appliqué en remplissant la coque de boites de conserves pendant le collage pour faire du poid!

Pour des raisons de cout, j'ai tout réalisé en fibre de verre et matrice polyester, Les 2 couches (supérieures et inférieures) sont composées de 1 tissu Rovimat 600g/m2 de mémoire.
Avec des renfort au niveau du puit de derive et des reprises de haubans.

Pour ce qui est du gel coat j'ai suivi le dosage conseillé dans le mode d'emploi c'était complétement insuffisant.
.
Ci l'opération était a refaire je tenterai bien l'infusion sous vide, mais c'est vrai que ca demande pas mal d'investissements et ca reste une opération risqué.

bref voici le moule, l'opération de moulage... et le démoulage.












Dès le départ, j'ai fais le choix de réaliser un pont intégral en bois pour pas avoir a faire un systeme d'autovideur. Et puis le cokpit autovideur c'est bien plus moderne!

La réalisation en bois, samba traité a la résine époxy pour la structure, et contreplaqué marine 100% okoumé pour les panneaux de 6mm d’épaisseur, a été longue et parfois m'a paru interminable...

Mais je crois que c'était une solution crédible pour une construction amateur plutôt que réaliser un moule complexe a réaliser.

Résultat en photos :






Mille mercis à mon copain Fabien et a mes frères et soeur qui m'ont donné des sérieux coups de mains pour les grandes opérations de stratification et de collage!





Et merci a mes grands parents qui m'ont gentillement prêté leur atelier pendant plus d'un an!

Une fois que le travail d'ébénisterie fut terminé, j'ai réalisé l’étrave en stratifiant des tissus de verre biaxiaux sur un bloc de mousse polyuréthane. Je n'avais pas réalisé l'étrave dans le moule a cause des problèmes de contre-dépouille d'une étrave droite et d'accessibilité dans un moule femelle.



Enfin j'ai pu commencé a refaire tout le gel coat en bouchant les aspérités au mastic, ponçage, gel coat, ponçage, primaire d'accrochage, ponçage, peinture laqué. 2 couleurs: blanc et gris

Au moins 100 heures de ponçage en tout, une rude épreuve! Mais le résultat en valait la peine : une belle carène toute rutilante!








Pour la finition, j'ai ajouté un liston en teck de birmanie taillé en U a l'aide d'une défonceuse, j'ai également mis des cale pieds en teck. Je vois déjà le pures skiffeurs hurler pour le poids superflu que ça représente mais bon je voulais aussi faire un joli bateau!

Un grand merci a mon oncle Arnaud, ébéniste de m'avoir aidé à débiter a la perfection les madriers de teck.

La dérive est en contreplaqué revêtu de 2 tissus de carbone : problème, elle est trop légère est remonte sans arrêt en navigation. du coup je vais rajouter une partie en plomb que je stratifierais. En tout cas, elle tiens la route, même quand il faut resaler.

Je me suis meme payé un rocher a pleine vitesse dans le golf du morbihan, la dérive n'a pas bougé et le puit non plus! Mais ca ma pas fait rigoler!








Ajoutez lui un gréement de B14 de 7,10 de hauteur, une grand voile de 12m2, un foc de 5 m2 et un spi de 16M2 et vous aurez PETIT COYOTE, mon bateau!

Merci à JB Perié qui navigue en B14, qui ma proposé ce gréement grâce à la section petites annonces de breizh skiff... et à tous les autres skiffeurs qui m'ont proposé leurs services.







Après un premier galop d'essais en itinérance dans le golf du Morbihan, j'ai fais quelques modifications cet hiver, réduction du mat et de la surface des voiles, augmentation de la tension des haubans, quelque joints congé qui avaient pas tenus, amélioration du gréement et ajout de quelques bouteilles de chouchen dans les cales en cas de coup dur!

j'attend mon retour en france ( actuellement au canada ) pour valider ces modifs...

Et peux-etre ajouter des échelles de trapeze, mais c'est pas un bricolage pas facile a faire donc je me presse pas.




Mais quel bonheur infini de naviguer sur un bateau construit de ses mains!

Je peux répondre a toutes vos questions sur la construction de mon bateau et je suis ouvert a tous vos conseils de skiffeurs!

A bientot sur les ligne de départs des prochains trophées BreizhSkiff!

Augustin

Un grand bravo à toi! J'ai envie de dire merci Breizhsiff pour les échanges et ta transmission du résultat !

Trois questions pour moi:

Poids?
Force de vent maxi naviguée?
Solidité du support de safran?

Mais pitié ne leste pas ta dérive. Il faut soit améliorer le calage du puit soit créer un couple en tirant vers l'avant avec un bout la dérive.

Bravo encore!

Gilles Carnac

bravo, belle réalisation thumbsup;

,

Salut Gus, bienvenue à toi ici et bravo pour ce beau reportage et surtout ce beau projet ! thumbsup; Vien vite t'amuser avec nous sur le circuit de régate BSP, ce sera certainement l'occasion de progresser à la fois dans la pratique et sans doute aussi sur l'optimisation de la bête.
Enfin, je plussois (et c'est un euphémisme !) sur LarDon au sujet de la dérive !!! ;rolleyes;

Un grand bravo thumbsup; thumbsup; thumbsup;

Quel courage, et résultat

Quelques questions :
1> Tu parles d'installer plus tard des trap ... mais il me semble les apercevoir sur les photos ?

2> Pour le spi tu fais comment (je n'ai pas vu d'avaleur ou de baille) ?

3> Pour la dérive : +1 avec Gilles, tu peux mettre de la moquette sur le haut du puit de dérive pour ajouter un peu de friction. Une poignée réalisée en cordage tressé pour la relever (voir système B14 , si tu veux je te fais des photos), et soit un élastique à l'avant qui la maintient abaissée, comme proposé par Gilles (système Laser), soit tout simplement un élastique vissé sur les rails de fond en teck que j’aperçois, et qui passe au dessus de la dérive abaissée.
Dans tous les cas le plus simple sera le mieux.

4> Tu l'as pesé (prèt à naviguer ?)

5> Une recommandation pour ton hâle bas, remplace le bout avec un noeud de chaise, qui passe autour de ta bôme, par un manchon en tissus qui réparti bien mieux l'effort (là aussi système B-14, je peux te faire une photo). Tel qu'est ton système, çà va plier ta bôme.

6> 135cm de bau maxi, c'est très étroit, au rappel çà te fait un couple de 80kg * (1.35/2 + 0.30) = 80 kgm par équipier , 160 kgm à deux.

Pour info. un RS700 (solo) fait 160 kgm , un 29er : 195kgm , un B14 : 273 kgm

Je te mets ici les données des skiffs existants

Tu pourras rentrer tes valeurs dans la feuille et comparer.

N'hésite pas à nous mettre d'autres photos des détails d'accastillage, si tu veux plus de feed-back.

Encore bravo thumbsup;
Rémi

Merci pour vos messages!

Pour répondre a Gilles :

Ca m'interesse ton conseil sur la dérive. En regardant ce qui se faisait j'ai vu que les derives de 29er ou de RS500 sont très denses pour éviter ce problème. Du coup je pensais faire pareil.
Mais un système de bout tirant l'avant de la dérive serait peut être efficace, en plus c'est plus simple a réaliser!

Il pèse autour de 90kg sans le gréement, c'est difficile de bien jauger entre légèreté et solidité!

Le support de safran tiens bien la route parce que très armé en fibre de verre ( le bois n'est qu'un habillage).

Mes premiers essais était en solo par force 4 maxi et sans spi, ca ma permis de voir les défauts évidents. (tension du greement). Il devrait etre nettement plus abouti cet été!

Rémi,

1 Au départ de la conception j'avais prévu de mettre des échelles de trapèze en alu surle meme pricipe que sur les RS800, laser 4000, etc ... du coup j'ai pas jugé nécessaire de déporter le liston au maximum comme sur les 29er pour augmenter le couple de redressement.
Mais finalement j'ai laissé l'idée de coté car pas facile a faire, soudage aluminium compliqué, embase... mais ca reste une des améliorations que je prévois de faire l'hiver prochain.

En réalité, le bau avec les listons, qui sont en débord, est de 143 cm
Avec des échelles de trapèze de 30 cm, la largeur totale sera de 203 cm, on arrivera donc a un moment de redressement de 216 kg/m.

Le spi viens d'etre installé(pas encore de photos) C'est le meme systeme que B14, seulement une baille au pied de mat. J'ai aussi installé un avaleur de drisse de spi (avec des sandows) selon le systeme que JB Perie a publié sur breizhskiff.

Je prend bonne note de ton conseil pour le hale-bas, si tu as une photo, ca m’intéresse car il y a un oeillet sur ma bome de B14 et je ne vois pas comment fixer un manchon en tissu sans qu'il coulisse.

Bravo pour la réalisation!! Quel courage!!

Je vois que tu as construit le bateau dans le Nord, où?

Tu seras dans le Golfe cet été?

Je suis a Lille, je viendrais certainement dans le Morbihan cet été, je sais pas encore quand...

Lillois également

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