Hydrodynamique

Depuis que j'ai repeint ma dérive, elle " chante ".
Quelqu'un aurait-il une explication ?
La seule différence est qu'elle est lisse, voir brillante, alors qu' elle était plutôt mate auparavant.
Y a de quoi relancer le débat sur l'état de surface des appendices ......

tu l'as repeinte avec quoi ? Perso j'avais essayé à la toplac et c'était une catastrophe

je dirai que c'est plus lié à la nouvelle couche de peinture sur le bord de fuite qu'à l'état de surface de la dérive.
Le vortex créé par le profil part soit à gauche soit à droite et crée des vibrations. Sur une certaine plage de vitesse, la fréquence de vibration devient la même que la fréquence propre de la dérive et celle ci rentre en résonance (Et chante)
Tu pourrai essayer de poncer le nouveau bord de fuite qui doit être un peu plus rond et moins effilé qu'auparavant

Pour la texture, ça influence peut être sur l'adherence des filets d'eau sur la dérive mais j'en sais pas plus...

on a dit : safran brillant et dérive matte, passée au 600.
pour arêter les sifflements, poncer le bord de fuite au 120, de haut en bas, comme en planche

Sur notre B14 la dérive chante a partir de 13 Knts, ça a toujours fait ça et pourtant on a changé de dérive ( profil différent) et je l'ai regelcoaté et reponcé mais rien n'y fait, c'est pratique ça sert de speedo
En mini on a eu le même problème suite à un antifouling et ça chantait à partir de 10 noeuds en changeant de note tout les 2 noeuds. A l’intérieur c'était intenable, on aurait dit les trompettes de jéricho et on a mis ça sur le compte d'une coulure sur le bord de fuite qui aurait fait entrer la quille en résonance mais on a jamais été surs
Par contre c'était chouette, ça attirait les dauphins

Je me demandais si les sifflements, plutôt sympa au demeurant, étaient aussi nocifs que ça pour la vitesse, ou la portance de la dérive.
Ceci étant si ça doit attirer les dauphins, je les garde .....

Idem sur notre micro proto, un nouveau safran "chantait" à partir d'une certaine vitesse, on nous avait conseillé de biseauter légèrement le bord de fuite afin d'éviter les résonances (en orientant les filets d'eau dans une direction), mais ça n'avait rien fait. comme dit Phylou ça sert de speedo

pj47000 wrote: Idem sur notre micro proto, un nouveau safran "chantait" à partir d'une certaine vitesse, on nous avait conseillé de biseauter légèrement le bord de fuite afin d'éviter les résonances (en orientant les filets d'eau dans une direction), mais ça n'avait rien fait. comme dit Phylou ça sert de speedo

De mon côté, en Laser 4000, on avait ce souci qui finalement n'en est pas un. C'est finalement un excellent repère de vitesse comme cela a été dit. Par contre après ponçage et nouvelle peinture (en restant dans les limites de ce que disait les règles), le bruit avait disparu. Ce qui me fait penser qu'en Laser 4000, il y a parfois des dérives qui n'ont plus rien à voir avec les dérives originales côté bord de fuite...

Sur mes autres bateaux, je n'ai jamais eu ce bruit... Sur l'Aero, les bords de fuite de la dérive et du safran sont très très légèrement biseautés. Au départ je me suis dit que cela était un très léger défaut de fabrication ou le résultat d'une contrainte de fabrication mais j'ai depuis vu une vidéo du dinghy show dans laquelle il est fait référence à cela :

A partir de 5 minutes 10, si j'entends bien car le son n'est pas bon, il explique qu'il y ait un côté plus fin que l'autre permet d'éviter que cela vibre...

Je sais que sur les pogos 2 les bords de fuites de quilles étaient asymétriques mais je ne sais pas dans quel but.
J'ai eu aussi le plaisir de parler avec Sam Manuard archi naval et on parlait de marsouinage des quilles pendulaire, phénomène de résonance qui s'apparente à notre souci et il me disait que c'était parmi les problèmes les plus difficiles à résoudre et que bien souvent ils (les archis) devaient le solutionner d'une manière empirique

Oui le biseau ou le profil asymetrique permet d'orienter le vortex du bord de fuite toujours du même côté et d'éviter les vibrations (et donc le sifflement )
On ne crée rien sans rien donc qui dit vibration dit perte de vitesse (sûrement minime )

à l'époque de Manfred Curry on parlait de condition de kutta quand on réglait les voiles, en gros même vitesse de sortie des flux de l'extrados et de l'intrados sur la chute de gv
Du coup les voiles vrombissaient et on en concluait qu'elles étaient bien réglées
Ne serait-on pas en face d'un tel phénomène et est-on sur que cette vibration soit néfaste?

Sur mon ancien 4000, la dérive sifflait dès que le bateau commençait à planer, je trouvais ça génial, ça donnait une impression de vitesse.

Il y a quelques années, lorsque j'avais plus de temps libre, je pratiquais l'aéromodélisme. Nous étions parfois confrontés à des problèmes de Flutter (on est très au délà du sujet) qui est une vibration appelée aéroélastique dont la source est une vibration cumulée à la vitesse relative. Le bruit généré est très caractéristique. Plutôt sourd et basse fréquence. En navigation, j'ai aussi entendu souvent mon ancien bateau "chanter". Le bruit n'est pas ressemblant mais c'est peut être juste une histoire de fréquence liée au profil, à la rigidité de la voilure et à la densité du fluide dans laquelle elle évolue.
J'ai vu une fois, sur un planeur de compétition les fameux turbulateurs (extrait ci-dessous). Le gars qui les avait posé affirmait que les caractéristiques de performance de sa machine étaient bien meilleures avec ces turbulateurs.

Je déduis de ces quelques lignes que peut être, la couche limite des profils ne doit pas être trop parfaite au risque de générer du bruit ou de la traînée supplémentaire. La dérive de mon bateau actuel ne fait pas de bruit (ou n'est pas audible). Sa surface est très endommagée.

Extrait du site : techniquemodelisme.free.fr/Modelisme/aerodynamique.htm
On peut aussi améliorer fortement un profil classique en redonnant de l’énergie à la couche limite à l’aide d’un « turbulateur ». Un turbulateur est typiquement une bande adhésive de faible largeur et 0,4 mm d’épaisseur placée aux environs de 20 % à 30 % de la corde après le bord d’attaque. Dans ce domaine, les imperfections générant des turbulences ont un effet positif. L’hélice, grande génératrice de turbulence devant l’éternel, soufflant sur l’aile, protège en général du passage dans le domaine subcritique.