Compucourse Simplifié

Pré - en - Bulles :whistle:

J'ai hésité avant de poster ce sujet, devant les inévitables commentaires qui risquent de déferler ...
Donc en préambule, je précise que si vous êtes skiff-groove-feeling qui gère à la pression, avec 10 ans d'expérience, ou allergique à la technique, ou doté d'un bateau qui n'a pas 100cm² pour coller quelque chose :whistle: etc etc .... le mieux est de passer votre chemin, et de ne pas perdre votre temps.

Le Compucourse :
Inventé par Keith Musto qui fut médaille d'argent aux JO de 1964 en FD (auxquels participait notre ami Marcel Buffet, qui termina 6eme si je ne me trompe pas).
Ce compucourse ressemblait à çà


Il permettait de donner, les caps des différentes branches du triangle olympique, de déterminer le côté favorable de la ligne de départ, de déterminer le bord de près adonnant, et le bord de portant refusant.
Il fut un temps ou quasiment tout dériveur de régate en avait un à bord

Aujourd'hui avec les parcours qui raccourcissent, on voit généralement les bouées, plus besoin de partir au cap.
Avec les parcours bananes, les caps sont aussi grandement simplifiés.
Enfin, avec les portants qui ne sont plus "plein cul", en particulier avec les asymétriques, la recherche de la pression et du vent apparent, le compucourse a quasiment disparu des cockpits, où il n'y a bien souvent même plus de place pour le fixer. :whistle:

Alors qu'est ce qu'il vient nous faire C....
Dans les premières régates de l'année couruent pas petit temps, je me suis aperçu que je passais une partie de mon temps à faire des calculs d'angles ... position de la ligne, suis-je sur le bon bord de près ?, à la bouée Jybe Set, ou Bear-away Set, au portant à la recherche de la pression de combien je m'écarte de la route directe, la variation détectée au près et elle une bascule progressive ou une oscillation qui est en train de revenir ?

Bref, comme je suis plutôt occupé à tenir le bateau, à le relancer ... et que je ne rajeunis pas, le temps de cerveau disponible pour les calculs n'est plus ce qu'il était. J'ai donc cherché à retrouver un compucourse Musto, mais impossible à trouver :woohoo:

Donc j'ai décidé de m'en faire un simplifié (avec une seule couronne, à ajuster par rapport au vent moyen), il vient maintenant trouver sa place dans le "coin navigateur" du D-One à côté du Velocitek.


Il consiste en deux disques (une rosace graduée, et un cadran interne à ajuster).
Je les ai imprimé en couleur sur papier, avant de les plastifier chacun séparément, et de les assembler avec une vis inox 5mm
Fixé dans le bateau comme le Velocitek grâce au velcro autocollant de 3M

Depuis la première version, j'ai un peu retravaillé la lisibilité
Donc si certain sont intéressés, voici les deux fichiers.



Je vous recommande avant plastification de découper le rond noir central, de la rosace (comme çà c'est soudé au centre et l'eau ne s'infiltre pas)
Pour le cadran, il faut bien sur juste découper la partie centrale (au bout des flèches).
Une taille de 150mm pour la rosace est bien lisible, le cadran après découpage fera 115mm

Voici les deux pièces plastifiée, juste avant d'être assemblées (percer au foret de 5mm, et vis inox)
On peut monter sur un petit socle en plastic (PP)





"Pas que" en Navigation :
Même si l'on ne l'utilise pas sur l'eau, c'est néanmoins aussi instructif pour expliquer aux enfants (ou aux débutants) à terre les notions de bords favorables au près et au portant, de ligne favorable, etc etc ....

A titre perso. , je l'ai maintenant imprimé sur un papier un peu plus grand pour pouvoir écrire des info. dessus avec un crayon gras.
Sinon, à par çà, je vais aussi m'imprimer un petit tableau avec les principaux temps compensés des autres séries

Si certains veulent des précisions sur le montage ou l'utilisation, je suis à votre disposition.

Have Fun

Je ne connaissais pas mais une nouvelle version du compucourse existe

www.proust-sailing.com/accessoire/instru...rostrat/wot-tac.html

Oui Philippe, j'avais regardé, mais uniquement utilisable en quillard.
C'est un bout de plastique, à pendre autour du cou, cassant, petit et illisible à distance.
Ca ressemble à un compas de relèvement en fait.

Et çà n'a pas les angles de portant des skiffs
(J'ai utilisé 38°, soir la bosse de polaire pour 10-12kts des 29er, 49er etc etc ...)

Plutôt sympa ton compucourse
Moi j'ai la version fédé je vais essayer de vous le copier

C'est un truc pour les gros bateaux ou les coachs.

Je préfère le compucourse, plus beau et donne plus envie de l'utiliser. :oops:

Et oui, si un truc est pas beau, je préfère calculer dans ma tête qu'en le regardant, il y a des plus beau paysages.

LarDon wrote: Je préfère le compucourse, plus beau et donne plus envie de l'utiliser. :oops:

Le problème c'est que le Musto n'est plus fabriqué
Et les angles de portant sont faux, et il y a deux cadrans (galère) pour les vents pas dans l'axe et c'est les angles du triangle olympique...
Et il est pas super lisible à 2m50 de distance :lol:
... et çà coutait 35€ :woohoo:

Pour l’esthétique çà peut s'arranger si vous avez des idées de design

Pour ceux que çà intéresse, le petit tableau rating temps





Vous pouvez changer les nom de bateaux, et entrer le rating, les calculs seront mis à jour.

Sinon, si vous n'avez pas d'imprimante ou de plastifieuse, dites moi quels bateaux vous voulez, et je vous fais une petite carte.
Livrable au Der ou à Vitrolles contre une Bière

Je suis peut être un peu naïf mais un compas tactik ne suffit pas?

Quelles différences, avantages / inconvénients entre les deux ?

Euhh :dry: .... le compucourse vient en complément du Tactic, il évite de faire les calculs d'angles pour la ligne, les bords (en particulier portant), et permet de visualiser facilement les évolutions du vent.

Le tactic te donne tes caps instantanés en fonction du vent du moment.
Le compu-course une fois réglé manuellement, te donne les caps prévus en fonction du vent moyen mesuré par le comité.

C'est la comparaison des deux qui est intéressante : un compu-course (qui n'est qu'un bout de papier) sans compas instantané ne sert à rien. Sachant que le compucourse peut (et doit) être ajusté, quand on a le sentiment que le vent moyen a tourné (cas de la bascule progressive).

Perso, je l'utilise ainsi :

0> Avant le départ, je règle le cadran sur le vent moyen affiché par le comité

1> Avant les 5mn (ou plus suivant les jours), je teste en naviguant au près (et en relevant les cap indiqués par le tactic) et je les compare avec les caps prévus babord et tribord (donnés par le compucourse).
Pendant cette période, j'observe si le vent est stable, s'il oscille, l'amplitude, la période (toujours par rapport à la référence moyenne clairement indiquée par le compucourse).

2> Quand la ligne est mouillée, je prend un relèvement de la ligne et le compare avec la valeur indiquée sur le compucourse.
Ca me donne une idée de la façon dont la ligne est mouillée par le comité par rapport au vent moyen indiqué.
Bien sur, çà ne dispense pas d'observer les évolutions (du vent instantané) visuellement dans les 5mn.

3> Je fais un test de passage de ligne, et compare avec le cap du près, ce qui me donne également une idée de l'orientation de la ligne.

4> Pendant le près, je compare l'indication du tactic avec les caps prévus sur le compucourse :
- soit c'est oscillant et je vire au refus
- soit çà évolue continument, et je joue la bascule

5> En arrivant à la bouée au vent, je compare l'orientation du vent avec la valeur moyenne, pour déterminer le type d'envoi du spi (jybe ou bear away) (en prenant en compte bien sur la tactique vs les autres bateaux).

6> Sur le portant, j'empanne à l'adonnante ... ou je joue la bascule

7> Pour le dernier bord vers l'arrivée, j'ai une indication si je peux porter le spi, ou si je dois affaler.

Bien sur tout cela peut être fait de tête, en se souvenant du vent moyen indiqué, en calculant +/-45° pour le près, et +/-140-145° pour le portant. En double on peut partager la tâche, mais c'est plus simple d'avoir tout indiqué instantanément.
Par ailleurs, en ce moment je cherche encore à bien sentir le bateau au portant, pour ne pas trop remonter et chercher la pression (sur le B14 avec les 30m² de pépin c'était beaucoup plus facile).
Ca m'est arrivé à Hyères d'empanner et de me retrouver complètement paumé, bateau arrêté, de le relancer pour me rendre finalement compte que j'avais une VMG quasiment nulle ... le vent ayant tourné presque en même temps que mon empannage. Avec le compucourse, j'aurais tout de suite vu : "c'est pas bon, je ré-empanne"
Là entre l'incompréhension, les calculs qui se mélangent, le visuel qui ne correspondait pas, et Baptiste qui était en train de me passer sur l'autre amure, sous le vent, j'ai eu un moment de panique qui m'a couté de précieuses secondes.

Comme je le disais en préambule, le régatier aguerri qui fait 20 régates par an, qui "sent" les variations, qui calcul rapidement, ou qui navigue sur un petit plan d'eau où l'on a des repères à terre, ou qui est plus mode vitesse que tactique, n'a probablement pas besoin de cet aide mémoire :dry: ... ceci dit même les pilotes de chasse ont des check lists

Ca m'a l'air intéressant ton truc.
J'ai plutôt du mal à mettre des repères sur mes sensations et vu le côté hyper vivant du RS700 je me faits souvent noyer par les infos.
De plus, j'ai pas trop le temps et la disponibilité intellectuelle pour faire des calculs de cap en nav et les repères à terre je trouve ça aussi compliqué à gérer.
Du coup, j'essayerai bien, la pratique me dira tout de suite si c'est une bonne piste ou si ce n'est pas adapté à mon bateau ou à mon niveau de régatier.

Merci de nous l'avoir fait partagé!

Si seulement j'avais un équipier qui connaissait sa droite de sa gauche...

Rémi P wrote: ceci dit même les pilotes de chasse ont des check lists

Avant d'engager le combat quand même :evil:

~ jB ~ wrote: Si seulement j'avais un équipier qui connaissait sa droite de sa gauche...

Vous parlez d'or, sire... :whistle:

Intéressant ton workflow Rémi.

C'est plus ou moins l'approche que j'avais quand je faisais du 420.

En RS700, en ce qui me concerne ce n'est pas la même approche, la stratégie passe en second plan par rapport à la tactique et la vitesse.
Le plus important c'est de partir du bon coté de la ligne par rapport aux autres bateaux, après le premier virement les dés sont plus ou moins jetés jusqu’à la bouée au vent.
Vu la perte de temps dans un virement, on ne peux pas virer à chaque oscillation.
C'est peut etre moins pénalisant en D-one

Pareil pour le portant.
Je choisi le coté en fonction des bateaux à rattraper ou à semer, rarement en fonction de l'anticipation d'un bascule hypothétique ( sauf en cas d'anomalie locale favorable sans ambiguïté comme avec des effets de cote ou de courant)

Je suis un peu d'accord avec deous. quand tu es seul pour gérer tout ses paramètres , tu es noyé pas beaucoup d’informations.
Plus la pratique augmente et plus on a le temps de lever la tête des penons ou du spi pour aller chercher des informations supplémentaires et les analyser, mais je pense qu'en gardant pour objectif principal le départ, la vitesse du bateau et le placement tactique on fait 80% du boulot pour arriver premier.

Menfin, la stratégie de la régate pourrait faire un autre topic

Oui Philippe, j'avais regardé, mais uniquement utilisable en quillard.
C'est un bout de plastique, à pendre autour du cou, cassant, petit et illisible à distance.
Ca ressemble à un compas de relèvement en fait.

On utilise le wot-tac depuis environ 5 mois. J'ai collé du velcro dessous et je le place à droite du pied de mât, fixé au fond du bateau.
Il nous sert uniquement à relever les départs et comme pense-bête pour la direction du vent au moment de la procédure.
Ensuite, on ne joue les oscillations/bascules qu'avec le compas.
Cela dit, lorsque l'on relève le vent au début de la manche suivante, on peut quantifier la variation générale du vent en ayant garder afficher l'orientation lors de la course précédente.

Pour l'instant, il est toujours en un seul morceau, même après avoir marcher quelques fois dessus !

Merci Manu, pour le feedback sur le wot-tac.
Une question côté visi, c'est assez gros pour le voir un nav ?

@Froggy : Pour le workflow, je dois en fait faire un article sur le veli-passion wiki, sur les gestions oscillations vs bascules, maintenant que le site D-one est démarré, j'espère trouver un peu de temps..
Mais je partage ton point de vue, la pénalité de virement est surement moins pénalisante sur un bateau plus lent comme le D.
Il s’arrête vite mais repart très vite aussi.
Au portant, par contre je trouve que sur les régates BSP, on voit rarement de jybe-set ... pas toujours cohérent avec le vent observé

tu est sur de ça sur les jybe set??? :evil:

Sans polémiquer, la tendance naturelle est de partir Tribord amure, virer au bout d'un long moment Babord amure, pour aller chercher la layline tribord, puis le train train jusqu'à la bouée au vent, suivi de bear away set, et de nouveau long bord tribord jusqu'à la layline, avec un seul empannage, et affalage babord amure avant d'enrouler la bouée sous le vent.

Ca se comprend quand les manoeuvres coutent cher en distance (bateau rapide, équipage pas forcément au top), ou quand le vent souffle et que chaque manœuvre peut se terminer au bouillon (bateau à "boat handling" exigeant).

Résultat, Jybe Set, Kiwi drop, (qui imposent des empannages délicats) sont plutôt rares, même quand le vent a manifestement basculé.
Le jeu pour les bateaux (plus) lents est d'utiliser leur maniabilité pour optimiser le parcours et donc réduire l'écart temps.
J'avoue bien volontiers aussi, que la partie "navigation" est un des aspects "cérébraux" qui me plait dans le jeu de la régate. :kiss:
Suivant le type de bateau il a une pondération plus ou moins importante dans le résultat final, et c'est d'ailleurs une des raisons qui a motivé mon choix de bateau actuel.

Rémi P wrote: Sans polémiquer, la tendance naturelle est de partir Tribord amure, virer au bout d'un long moment Babord amure, pour aller chercher la layline tribord, puis le train train jusqu'à la bouée au vent, suivi de bear away set, et de nouveau long bord tribord jusqu'à la layline, avec un seul empannage, et affalage babord amure avant d'enrouler la bouée sous le vent.

Ca se comprend quand les manoeuvres coutent cher en distance (bateau rapide, équipage pas forcément au top), ou quand le vent souffle et que chaque manœuvre peut se terminer au bouillon (bateau à "boat handling" exigeant).

Résultat, Jybe Set, Kiwi drop, (qui imposent des empannages délicats) sont plutôt rares, même quand le vent a manifestement basculé.
Le jeu pour les bateaux (plus) lents est d'utiliser leur maniabilité pour optimiser le parcours et donc réduire l'écart temps.
J'avoue bien volontiers aussi, que la partie "navigation" est un des aspects "cérébraux" qui me plait dans le jeu de la régate. :kiss:
Suivant le type de bateau il a une pondération plus ou moins importante dans le résultat final, et c'est d'ailleurs une des raisons qui a motivé mon choix de bateau actuel.

C'est pas le cas à la Ganguise, pour remonter le lac cet aprem, nous devions faire au moins une vingtaine de virement

Effectivement GG,

D'ailleurs Vendredi, on discutait de "jeu" possible en voile (ou format d'animation).
Je me souvenais en Australie, dans mon club, l'entraineur organisait une sorte de slalom géant, au portant en mouillant deux parcours de 5 bouées dans l'axe du vent, que l'on devait faire avec empannage à chaque bouée et arrivée sous le vent.
C'était super fun, surtout au dessus de 15kts.

J'imagine qu'à la Guangise, çà peut donner çà, un bel entrainement
Vous avez eu quel vent aujourd'hui ?