C'est Vendredi

" Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.
> Avec cette pleine puissance,
> en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France,
> de l'Europe peut-être.
> Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire.
> Dieu sait pourtant que le Président se démène :
> il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant
> créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est
> le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.
> L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère
> est un carriériste avantageux.
> Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui
> brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent,
> l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut
> qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit
> et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est
> impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y
> ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au
> nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui
> du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé ".

J'aime bien, surtout la fin joliment tournée, mais c'est un peu réducteur, il y en aurait tant d'autres à sabrer de la même manière ces derniers temps... Je pense notammment à notre cher Xavier Darcos qui hier encore affirmait que "ceux (les enseignants) qui défendent l'école Française, ce ne sont pas ceux qui sont descendus dans la rue mais ceux qui sont restés en classe pour faire cours". C'est fantastique de se sentir à ce point écouté, ce n'est pas du despotisme mais ça y ressemble un peu.
J'ai relu Animal Farm, de George Orwell, il y a peu de temps, l'Histoire est un perpétuel recommencement. Désolant de dépendre de gens souffrant simultanément de cécité, surdité, stupidité (?), et tellement certains de savoir ce qu'ils font bien que tout le monde autour d'eux ait les deux pieds sur le frein.
Bon, allez, je vais peut-être me lancer à mon tour dans l'art très casse-gueule du pamphlet politique.

Oui mais que fait l'opposition ???
Ils ne sont même pas capable de se mettre d'accord pour élire un 1er secrétaire.
Les pamphlets politiques pourquoi pas, mais ou est l’alternative ?

Le_marquis écrit:

Oui mais que fait l'opposition ???
Ils ne sont même pas capable de se mettre d'accord pour élire un 1er secrétaire.
Les pamphlets politiques pourquoi pas, mais ou est l’alternative ?

Le Roi! bien sûr.

~ jB ~ écrit:

Le_marquis écrit:

Oui mais que fait l'opposition ???
Ils ne sont même pas capable de se mettre d'accord pour élire un 1er secrétaire.
Les pamphlets politiques pourquoi pas, mais ou est l’alternative ?

Le Roi! bien sûr.

Ah oui, je n'y avait pas pensé
Vive le Roi:P

Trouvez autre chose, nous avons déjà un roi: Sarko

Il est clair que le spectacle proposé par le PS est affligeant, limite surréaliste, parfois. Et je ne sais pas comment font les militants pour s'y retrouver dans tout ça...
En même temps, ce n'est pas parce que l'opposition est déplorable que cela doit justifier pour autant le fond et la forme de la politique du gouvernement depuis un an et demi. Mais rien n'est simple en politique, dans notre beau pays de France et l'histoire nous montre que nous n'avons jamais réussi à nous réformer en profondeur autrement que dans la souffrance, pour ne pas dire la violence. C'est ce qui me rend très, très inquiet pour l'avenir proche ou à moyen terme, car je sens la cocotte minute qui monte en pression. Les signes sont concrets, mais c'est impossible de savoir quand et d'où cela va partir. Les banlieues, les ouvriers des secteurs automobiles et du bâtiment dont l'avenir n'est pas rose, les petits employés de bureau, les étudiants/lycéens...

Fréd écrit:

car je sens la cocotte minute qui monte en pression. Les signes sont concrets, mais c'est impossible de savoir quand et d'où cela va partir. Les banlieues, les ouvriers des secteurs automobiles et du bâtiment dont l'avenir n'est pas rose, les petits employés de bureau, les étudiants/lycéens...

tu oublies ceux dont le rating a été honteusement truqué (depuis mai 2007, quelle coincidence.... :-X :-X )

Ce qui s'est passé hier avec la grève des enseignants est très grave à mon sens. Aucune écoute de la part de Darcos, et une volonté très ferme de monter 2 camps les uns contre les autres. D'un côté, les gentils profs qui travaillent (pas tous hostiles à la grève, loin de là), contre les très très vilains qui sont à la ramasse parcequ'il parait que la grève, c'est pas tendance... oui oui, c'est bien ce qu'il a dit!!!
Quant à la cause de la grève.... complètement passée sous silence avec la complicité des médias!

Franchement, quelle école pour nos enfants demain? Moins d'heures de cours pour des programmes toujours aussi chargés et des classes supprimées et d'autres surchargées. Les écarts ne cessent de se creuser entre ceux qui ont tout (parents ayant les moyens de payer des écoles privées et de vivre dans des beaux quartiers ou l'école publique n'a rien à voir avec les écoles classées en ZEP) et ceux qui n'ont pas grand chose et qui n'auront bientôt plus rien.

Soyons clair, il est temps de changer de slogan pour notre pays, et de se séparer des mots "liberté, égalité, fraternité", déjà bien amochés et qui ont perdu tout leur sens, au profit de "pauvreté, ignorance, et exploitation"

En ce qui concerne l'absence d'opposition, attendons de voir ce soir les résultats du second tour des élections internes du PS. Quant à ceux qui s'inquiètent d'y voir une telle cacophonie, je trouve que c'est plutôt sain moi. Il y a du débat, des idées et des tendances, ce n'est pas un parti lisse à la botte d'un seul chef tout puissant si vous voyez à qui je fais allusion. Il faut choisir un premier secrétaire, c'est la bataille pour le poste, normal qu'il y ait des tensions. Ensuite, ce sera l'heure du rassemblement. J'avais une large préférence pour le finistérien Benoit Hamon, un vrai défenseur des valeurs de gauche, sans concession à l'ultra libéralisme ambiant. Espérons qu'il trouvera une place importante au sein du PS dans les années qui viennent, et que les anciens laisseront la place à cette nouvelle garde. Il y a vraiment des gens très intéressants dans l'opposition, espérons qu'ils émergeront vite, la France en a besoin.

Au fait j'avais juste "omis" de préciser que ce texte était de:

Victor HUGO, dans " Napoléon, le petit "




Ce qui explique que c'était joliment écrit...

Pourtant on aurait juré que cela pouvait s'adresser à quelqu'un d'autre... Mais qui?? Franchement je vois pas....

Thierry écrit:

Au fait j'avais juste "omis" de préciser que ce texte était de:

Victor HUGO, dans " Napoléon, le petit "




Ce qui explique que c'était joliment écrit...

Pourtant on aurait juré que cela pouvait s'adresser à quelqu'un d'autre... Mais qui?? Franchement je vois pas....

Alors ça, c'est vraiment excellent!!!! Incroyablement actuel en effet!thumbsup;

Thierry écrit:

Au fait j'avais juste "omis" de préciser que ce texte était de:

Victor HUGO, dans " Napoléon, le petit "

C'est génial! thumbsup;

Donc je confirme, l'histoire tourne en boucle...

Mouhai, pour la grève des enseignants, j'ai toujours pas compris les revendications, du moins ce qui change depuis les dernières revendications.
Mais se faire entendre dire, hier matin devant la grille de l'école "écoutez, je veux bien accepter vos enfants, mais je ne ferai RIEN de la journée pour les occuper, ils n'auront qu'à rester assis dans la classe".

Du coup j'ai pris ma journée (je fais partie des privilégiers qui peuvent le faire au dernier moment) et j'ai rempli ma voiture de copains de mon fils pour les occuper toute la journée.
Le point positif : on fait des rencontre, on discute avec les parents d'élève. Mon fils (4 ans) a passé une super journée.
Merci les enseigants de participer au retour des valeurs humaines et de l'esprit de famille.

Nirvelli écrit:

Quant à la cause de la grève.... complètement passée sous silence avec la complicité des médias!

Et c'était quoi la cause de la grêve? ??? ??? ???

L'instit de ma gamine n'a pas su nous expliquer la cause sauf que les enseignants étaient contre la régression proposée par Darcos ;rolleyes; ;rolleyes; ;rolleyes; ;rolleyes;

Qui a vu le reportage sur la comparaison entre le Public et le Privé dans le 93?

Quelle analyse objective basée sur une expérience personnelle... :o

~ jB ~ écrit:

Mouhai, pour la grève des enseignants, j'ai toujours pas compris les revendications, du moins ce qui change depuis les dernières revendications.

Rien ne change dans leurs revendications en effet. Ils réclament plus de moyens, plus d'effectifs et des programmes réfléchis en concertation. Mon voisin est instituteur dans l'école ou va ma fille et ce qui le dérange vraiment lui, c'est qu'on a supprimé le samedi matin sans que ces heures d'apprentissage perdues ne soient rattrapées à un autre moment (rognées sur des vacances d'été trop longues par exemple)... et surtout ce qui dérange par dessus tout, c'est que tout soit fait en dépit du bon sens par des bureaucrates qui n'ont pas mis les pieds dans une école depuis qu'ils y usaient leurs propres fonds de culotte.

Enfin tout ça pour dire que les enseignants en grève hier sont tous sauf des feignants qui cherchaient a se prendre une journée de rabe. Il y a une réelle inquiétude de leur part et mon voisin s'est même excusé auprès de moi d'avoir fait grève hier... il s'est cru obligé de s'excuser d'avoir exercé son droit, et je trouve vraiment cela très grave d'en être arrivé là... et ce n'est que le début.

La grève était motivée par:

La suppression de 13000 postes, pour la rentrée prochaine, alors que comme tu le soulignais, JB, les enseignants se plaignaient déjà d'être en sous-effectifs.

La suppression des RASED, les Réseaux d'aide spécialisée, qui ont pour vocation de proposer des enseignements adaptés aux élèves les plus en difficultés (ZEP, handicap), en gros c'est une remise en question de l'égalité des chances, puisque rien n'a été proposé en contrepartie pour pallier l'absence de ce type d'aide.

En tant que futur professeur des écoles, je me suis joint à cette manifestation, avec un sujet de mécontentement supplémentaire: je suis en 1ère année d'IUFM. Le parcours traditionnel est: une première année de préparation au coucours, passage du concours, deuxième année de formation, en partie sur le terrain, puis titularisation. L'année prochaine, les IUFM sont censés disparaître au profit de Masters sans lien nécessaire avec l'éducatio. Le problème pour moi c'est que si j'ai mon concours, je ne suis même pas certain de pouvoir continuer en 2e année (il n'y a absolument aucune info à ce sujet), si je ne l'ai pas, il faudrait que je reprenne mes études d'anglais pendant 2 ans pour valider un master, puis passer un concours nouvelle version, et là magie, je serais titularisé et apte à enseigner sans même avoir suivi de formation adaptée. Il y a de quoi se poser des questions. Personne n'a d'informations fiables et tout est possible à ce sujet, chaque académie est à un niveau de transition différent, il n'y a aucune uniformisation, c'est que du bonheur...

En même temps, d'après Darcos, il fait juste ce que les français ont demandés... j'ignore de quels français il parle... j'ai vraiment l'impression de ne pas vivre dans le pays dont ce monsieur parle.

Nirvelli écrit:

Rien ne change dans leurs revendications en effet. Ils réclament plus de moyens, plus d'effectifs et des programmes réfléchis en concertation.

Toujours plus thumbsup; thumbsup; thumbsup;
junky1; junky1;

Un parallèle entre Nicolas Sarkozy et Napoléon III par l'intermédiaire d'un superbe texte de Hugo.... On peut être un immense écrivain mais un piètre historien ou plutôt ne pas sentir le sens de l'histoire... Je vous invite a vous intéresser aux derniers travaux historiques sur le règne de Napoléon III : les historiens tendent très largement à montrer que cette période historique a été une période d'extrême modernisation de la France. Contrairement à ce que voudrait nous faire croire une mythologie toujours active, c'est moins dans les débuts de la 3ème république qu'il faut chercher le moment où la France entre dans la modernité.
Enfin, la comparaison Sarko-Napoléon III est d'autant plus évidente que contrairement à ce que certains pensent, il est moins un libéral qu'un interventionniste. Pour reprendre les distinctions essentielles de René Rémond, Sarko s'inscrit plus du côté de la tradition bonapartiste de la droite française que dans la tradition orléaniste.

Pour l'école, des réformes sont faites par Darcos et vont dans le bon sens, ne serait-ce parce qu'elles rompent avec le "toujours plus", vieille rangaine des syndicats depuis 20 ans. Sauf que cela a montré ses limites : nous sommes le pays où il y a le plus d'enseignants par enfant, le plus de budget par enfant mais les études et les comparaisons internationales montrent que la France ne fait que de dégringoler... Passons sur le drame des étudiants dont on sait que chaque année environ 100 000 sortiront de la fac sans aucun diplôme et où formation valable. On vante le mérite du modèle scandinave. Soit... Et bien cette réforme (notamment celle des lycées) proposée par Darcos s'inspire de ce modèle.
C'est moins les gens du Ministère qu'il faut aujourd'hui changer mais bien les gens des IUFM qui sont un scandale absolu : une structure totalement conservatrice et réactionnaire, nostalgiqued'un modèle d'enseignement datant de la IIIème république qui a été une révolution à son épqoue mais a également montré ses limites en 1968... Et c'est ceux là même qui étaient aux avant postes en 1968 contre ce système qui en sont aujourd'hui les plus farouches défenseurs.