Review d'une deuxième saison en 29er

Moi et mon frère avont la chance de disposer d'un 29er neuf (FRA612) depuis maintenant un an et demi. Parisiens pendant l'année scolaire, nous naviguons une soixantaine de jours par an, essentiellement l'été, dans les Côtes d'Armor (au CV Bréhec, entre Paimpol et Saint-Quay Portrieux).
Nous naviguons tous les deux depuis environ 6/7 ans, et sommes passé par des bateaux comme l'Equipe, le 420, le Laser 2 Regatta (premières vraies émotions au largue sous spi), avant de tenter l'expérience skiff.
Et bien je dois dire que nous n'avons pas regretté ce choix : je ne vais surprendre personne ici en disant que le 29er est un bateau qui apporte des sensations hors du commun, sans commune mesure avec ce qu'un dériveur classique, voire nouveau type Buzz ou ISO, ne pourra jamais vous apporter. Au près on bat les 470 dans la plupart des conditions, notre vitesse est sensiblement la même que celle des Fireball de niveau national navigant dans notre baie. Plus le vent monte, plus la confrontation tourne en notre faveur, on lâche même tout le monde dans la baston. Au portant, dès qu'il y a un peu d'air (2/3 beaufort), tous les bateaux cités précédemment nous regardent de loin... derrière bien sûr
Contrairement à ce qui a parfois été dit ici, le 29er est un bateau qui se révèle extrêmement fin, pour peu que l'on se donne la peine de comprendre que la finesse qu'il exige n'est pas exactement la même que sur un 420. Alors quand je lis qu'il est lourd, voire bourrin à la barre... Au près, l'équipier joue un rôle primordial, puisqu'en gérant équilibres latéraux et longitudinaux, mais aussi la grand-voile (ce qui est finalement si logique) il doit insufler la vitesse au bateau qui devra être correctement exploitée par le barreur. Au portant sous spi c'est la finesse du barreur qui va être déterminante : il va devoir faire partir au mieux le bateau au planning, tout en ayant la charge quasi-exclusive de l'assiette latérale (l'équipier reste pendu au trap, savoure les belles sensations qu'il a de là haut et gère l'assiette longitudinale s'il y a des vagues).
En fait, être rapide sur ce bateau tient à deux choses : conserver l'assiette la plus plate possible (facile à dire, mais...) et surtout être parfatement coordonné avec son barreur/équipier, tout cela ne s'obtient qu'avec de l'entraînement
Sinon question matos, le bateau a l'air plutôt solide et très bien pensé, hormis quelques points faibles :
- l'éternel problème de la moquette du puit de dérive qui se décolle
- les trous dans le mat par lesquels les drisses passent, qui imposent des frottements importants aux cordages
- attention à recouvrir TOUS les anneaux brisés du bateau, des jolis petis trous sur notre spi nous ont puni de notre négligeance
- en nav, le ressalage est vraiment pénible, même avec mes 72kg sur la dérive il prend son temps pour revenir. La solution : un bête boot de ressalage qui entoure le bas du mat (sur notre bateau il y avait des petits anneaux inutilisés fixés autour du bas du mat par lesquels on passe le boot). Le barreur dans l'eau le passe à l'équipier debout sur la dérive et le ressalage devient alors un vrai jeu d'enfant.
- dans le tout petit temps, il est vraiment dur à faire marcher : le réglage et surtout le placement dans le bateau (l'équipier ne doit pas hésiter à s'asseoir sur l'étembrai) ont une importance capitale !

En conclusion ce bateau est tout simplement exceptionnel... Je suis remonté cette année à l'occasion des 24h de Trégastel sur un 420, c'était intéressant car ça m'a permit de voir à quel point le mode de navigation sur ces bateaux est loin et différent de ce qu'on doit mettre en oeuvre sur un skiff. Tout ça pour dire à tous ceux qui se lancent dans la série de ne pas hésiter à remettre fondamentalement en question sa manière de naviguer... mais au final ça en vaut vraiment, vraiment le coup !

Bon vent à tous
Tristan

On en voudrait plus souvent de tel témoignages...
Bravo pour vos début sur nouveaux dériveurs !

Par contre, je suis étonné de vos propos concernant le ressalage: j'aurais imaginé que pour un bateau si legé, ressaler n'était qu'une formailté...

Maintetant, il faut passer à l'étape suivante
- puisque vous êtes en région Parisienne, venez donc à Moisson le 13/10 et à Orléans le 20/10 pour 2 petites régates...
- et surtout, venez gonfler les rangs des participants au Grand Prix de l'Armistice à Hourtin(33) du 1er au novembre.

Car.. on va toujours très vite tout seul !

Encore bravo et à bientôt j'éspère sur une ligne de départ.

Bon pour ne pas tomber dans la parano, il va falloir que je précise ce que j'ai écrit sur le 29er.
Quand on lit la présentation que j'ai faite sur ce site du 29er je n'en dis que du bien ! Le bateau est super va vite et tout et tout. Mis à part quelques détails (genre cockpit qui met du temps à se vider), ce bateau est formidable pour des équipages très légers. Je confirme que selon moi (je prends mes précautions) il n'a pas la finesse de barre d'un 4000 et que je le trouve lourd à la barre (je l'ai essayer dans tous les types de temps). Les explications que j'avance sont de plusieurs ordres : mon poids excessif pour un bateau qui s'adresse à un équipage léger pourrait rendre le bateau lourd à la barre. Deuxièmement un bateau mal réglé mais à priori il n'y avait rien d'abérrant dans nos réglages. Enfin relativement à un Laser 4000, les appendices sont petits et en survitesse cela ne m'étonnerait pas que la barre devienne lourde. Lorsque j'ai trouvé la barre lourde, il y avait entre 25 et trente noeuds de vent !
Sinon le propriétaire du 29er est venu sur mon 4000 et à trouvé effectivement la barre plus fine que celle du 29er. Ceci étant dit je trouve que le 29ER est un super bateau et j'ajouterai que le 18 Pieds Australien est aussi super camion à la barre comparé à d'autre bateau. Pourtant ça reste le dériveur le plus fabuleux qui existe !
A plus