Questions sur deux manœuvres en RS800 et Musto Skiff

Bonjour,

Je reviens de mon habituelle semaine annuelle de voile à Minorca Sailing (toujours aussi bien mais toujours aussi cher... voire encore plus cher qu'avant).

J'ai entre autres navigué en RS800 dans des conditions plutôt tranquilles en tant qu'équipier et j'ai aussi fait mes deux premières sorties en Musto Skiff, toujours dans des conditions assez maniables (moins sur la deuxième, avec pas mal de temps passé dans l'eau d'où ma question ci-dessous).

Concernant le RS800, ma question porte sur l'empannage sous spi. Mes approximations ne portaient pas à conséquences dans les conditions que nous avons eu mais il est assez évident qu'avec plus de vent l'empannage ne serait pas toujours passé. Existe-t-il une chronologie de la manoeuvre d'empannage quelque part (en français ou en anglais, écrit ou vidéo), surtout pour l'équipier ?

Concernant le Musto Skiff, ma question porte sur la technique pour remonter dans le bateau après un dessalage. Je n'en suis pas encore à l'empannage sous spi  . En effet, j'ai eu beaucoup de mal avec ça lors de ma seconde sortie, qui a fini par devenir une quasi galère avec beaucoup de fatigue pour peu de temps sur l'eau au final : chaque tentative de remonter se terminait avec le bateau de nouveau dans l'eau (sauf aide du zodiac de sécurité). Passer directement de la dérive dans le bateau ne me semble pas possible à cause des échelles. Remonter depuis l'eau par le côté me semble impossible vu la stabilité initiale réduite (et essayer de passer à l'intérieur des échelles me semble aussi exclu car pas assez large). Il semble que le mieux est de remonter depuis l'arrière mais cela reste galère et on pas la main sur la barre pour gérer l'orientation du bateau (barre que l'on perturbe en remontant). Quelle est la bonne technique et existe-t-il une sorte de chronologie établie du ressalage d'un Musto Skiff ?

Merci !

Salut ! Bienvenu sur le forum .
C'est cool Minorca Sailing ! Il n'est pas rare de rencontrer des nouveaux skiffeurs qui sont passés par les Baléares pour leur premières navs en Skiffs.
Je vais rester très breff même si les deux sujets méritent des réponses assez complètes .
De mon simple avis, le fait de naviguer sur des bateaux différents permet de globaliser les comportements et la manière d'opérer sur un skiff. 
Le RS800 a de l'inertie sur l'eau. Sa vitesse et sa longue dérive lui permettent d'être assez tolérent à l'empannage. La GV va finalement passer doucement grâce à un vent relatif modéré . Plus le vent est fort , plus l'angle nécéssaire pour changer d'amure est faible. L'action de barre a tendance à freiner , créer une embardée , deséquilibrer l'équipier, etc... Utiliser la carène pour déclencher la manoeuvre semble plus saint . De plus le mouvement du gréement permet au spi d'empanner par sa gravité. Cela consiste à déclencher une contre-gite en rapport avec sa vitesse et accompagner simplement à la barre. l'équipage décide de stopper la rotation par le fait de contrebalancer avec son poids sur la nouvelle amure , ou simplement en redressant la barre pour finir de dessiner un sillage en S.

Le mieux en Musto-Skiff est de ne pas dessaler. Une fois sur la dérive et le mat sous le vent, tu souffles un bon coup ; J'ai plutôt un grand gabarit et je passe entre l'echelle et le liston en me hissant vers le haut avec une main sur le pont et l'autre sur le rack. Veiller à éventuelement se procurer de l'appui en reprenant un peu d'écoute de GV pour compenser le latéral..
Monter par l'arrière est trop long , sauf dans du vent fort où parfois celà permet de placer le bateau bout au vent en enfonçant l'arirère dans l'eau. Certains athlètes parviennent à enjamber les échelles depuis la dérive mais c'est un coup de bôme dans le front assuré en retour si il y a de la mer.
Allez... on va lire ce que les copains écrivent .
 

Un grand merci pour ces réponses et la vidéo de la technique d'empannage très détaillée !

Le mieux en Musto-Skiff est de ne pas dessaler. Une fois sur la dérive et le mat sous le vent, tu souffles un bon coup ; J'ai plutôt un grand gabarit et je passe entre l'echelle et le liston en me hissant vers le haut avec une main sur le pont et l'autre sur le rack. Veiller à éventuelement se procurer de l'appui en reprenant un peu d'écoute de GV pour compenser le latéral..
Monter par l'arrière est trop long , sauf dans du vent fort où parfois celà permet de placer le bateau bout au vent en enfonçant l'arirère dans l'eau. Certains athlètes parviennent à enjamber les échelles depuis la dérive mais c'est un coup de bôme dans le front assuré en retour si il y a de la mer.
 

J'ai assez vite intériorisé par la pratique le fait qu'il était préférable de ne pas dessaler , mais à ce stade de mon apprentissage difficile d'y échapper. Et je ne veux justement pas être inquiet à l'idée de dessaler, ce qui finit par faire naviguer "avec le frein à main" ce qui est sans doute encore pire sur ce type d'engin (si tant est que ce soit même possible).

Je comprends que une fois le bateau redressé, tu remontes de l'eau dans le bateau en passant entre l'échelle et le liston : c'est bien ça ? En te hissant avec une main sur l'échelle et une main sur le liston ? J'avais essayé mais avec la combi, le gilet et le harnais j'avais la sensation de ne pas avoir la place (je suis un gabarit standard).

Bien noté sur les autres techniques qui ne semblent pas les plus efficaces... ou un peu trop périlleuses.

 

Kumpelka wrote:

Un grand merci pour ces réponses et la vidéo de la technique d'empannage très détaillée !

Le mieux en Musto-Skiff est de ne pas dessaler. Une fois sur la dérive et le mat sous le vent, tu souffles un bon coup ; J'ai plutôt un grand gabarit et je passe entre l'echelle et le liston en me hissant vers le haut avec une main sur le pont et l'autre sur le rack. Veiller à éventuelement se procurer de l'appui en reprenant un peu d'écoute de GV pour compenser le latéral..
Monter par l'arrière est trop long , sauf dans du vent fort où parfois celà permet de placer le bateau bout au vent en enfonçant l'arirère dans l'eau. Certains athlètes parviennent à enjamber les échelles depuis la dérive mais c'est un coup de bôme dans le front assuré en retour si il y a de la mer.
 

J'ai assez vite intériorisé par la pratique le fait qu'il était préférable de ne pas dessaler

, mais à ce stade de mon apprentissage difficile d'y échapper. Et je ne veux justement pas être inquiet à l'idée de dessaler, ce qui finit par faire naviguer "avec le frein à main" ce qui est sans doute encore pire sur ce type d'engin (si tant est que ce soit même possible).

Je comprends que une fois le MUSTO redressé, tu remontes de l'eau dans le bateau en passant entre l'échelle et le liston : c'est bien ça ? En te hissant avec une main sur l'échelle et une main sur le liston ? J'avais essayé mais avec la combi, le gilet et le harnais j'avais la sensation de ne pas avoir la place (je suis un gabarit standard).

Bien noté sur les autres techniques qui ne semblent pas les plus efficaces... ou un peu trop périlleuses.



 

C'est bien cela en MUSTO, depuis la surface de l'eau, entre le liston et l'échelle (en mode barre parallèles), propulsion vers le haut à la force des bras, puis tu poses un genoux ou une fesse sur le bateau et c'est reparti. Ca marche super à condition d'être au vent du bateau ! Si non, j'utilise la technique de l'esquimau qui consiste à redresser le bateau le mât au vent , puis attraper la dérive à deux mains et se laisser plonger pour finir la manœuvre rapidement du bon coté et finalement ressaler facilement et repartir VITE !
Le solitaire c'est fun mais ca demande un peu d'engagement et zéro peur sur ou encore sous l'eau . La progèssion arrive avec le fait d'anticiper, garder son calme 'zen' et d'adopter les bons gestes au début. Le bateau propose une marge d'évolution sans fin . Si tu maitrises l'engin , l 'idée c'est d'aller vite sans rater les rituelles manoeuvres dans tous les range de vent et de conditions. Sortir la tête du bateau et appliquer une strateigie et de surcroix tactiquer pour défendre une place... C'est là que le joujoux propose un challenge sympa  ... Amène !
 

J'attends une réponse de Gilles, spécialiste de ces 2 bateaux

ggc wrote:

J'attends une réponse de Gilles, spécialiste de ces 2 bateaux

Pas très sympa pour Alex, ça. Alex qui, contrairement à Gilles, pratique toujours le Musto, en plus du RS800. Et j'avoue, à titre personnel, que les apports d'Alex me semblent tout à fait valables, même si d'autres apports, y compris de Gilles, seront également les bienvenus.

Fréd wrote:

ggc wrote:

J'attends une réponse de Gilles, spécialiste de ces 2 bateaux

Pas très sympa pour Alex, ça. Alex qui, contrairement à Gilles, pratique toujours le Musto, en plus du RS800. Et j'avoue, à titre personnel, que les apports d'Alex me semblent tout à fait valables, même si d'autres apports, y compris de Gilles, seront également les bienvenus.

Je pourrai parler du Musto que j'ai possédé 2 ans...ce n'est pas faire offense à Alex que de citer Gilles que je considère comme un vrai professionnel de la voile. Mais je vois que mon message a réveillé Sudiste.
Perso, je remontais en passant devant l'échelle ou entre l'échelle et la coque tout en controlant la voile et la barre type "waterstart" de la PAV pour m'aider à remonter dans le bateau en faisant pression sur celui-ci pour ne qu'il ne dessale pas dans l'autre sens quand je n'avais pas réussi à remonter dedans avant qu'il ressale, car il est très léger et ressale très vite, ça arrive souvent.
Par l'arrière à déconseillé. Sinon il y a beaucoup de place entre le tube et la coque pour remonter directemant. En fait, il faut trouver son truc, avec un peu d'expérience on y arrive vite. 
 

Merci. J'ai l'impression qu'il y a un "consensus" qui se dégage pour la technique de passer entre le tube et la coque, avec effectivement la gestion de l'assiette du bateau par la barre et l'écoute pour éviter de re-dessaler.