A quand un marché national de l'occasion mature ?

Nos récentes recherches pour trouver un bateau conforme à notre cahier des charges (et dans nos prix) me laisse à penser que nous sommes loin d'avoir toutes les conditions pour permettre au Skiff de se développer en France....

Trois niveaux de bloquage

- La formation : condamnées à former en permanence (!....) des débutants les structures "Ecole de voile" ne proposent que très ponctuellement des stages de perf sur NDériveurs.
Lorsque ceux-ci existent le constat est presque toujours le même : stagiaires trop faibles (eh oui même sur Buzz....)

- En amont (ou en aval) la filière sportive Fédérale ne propose rien pour remplir ce vide.... Pour finalement constater le manque de représentant de haut niveau en Forty (et peut être bientôt sur un nouveau Skiff solitaire au J.O ?....) et la désafection progressive des jeunes pour le dériveur en double traditionnel....(8 ou 10 D1 en Bretagne en 420....)

- Les écoles de voile ne revendent donc que peut de bateaux, les coureurs fédéraux pratiquement pas.... Le marché national se cantonne à quelques amateurs éclairés (cf nous) pour la plupart éternels précurseurs, qui remettent leur engins sur le marché pour passer à un plus beau, un plus fun, ou un plus technique.

A côté de cela quelques (?) revendeurs qui flairent le bon coup auprès de clients (de moins en moins ) mal informés.

Et quelques aventuriers qui franchissent le Chanel....

Depuis quelques mois on assiste (?) à une accéleration des transaction trans-manche, cela devrait permettre dans le futur proche une régulation , Internet et un accès à une information
plus large devrait accélèrer la tendance....

Cela pourrait être bien aussi que les revendeurs arrêtent leurs
délires (qui existent aussi en cata et en dériveur traditionnel)


Je propose que Breizh Skiff se mette à réfléchir à un "ARGUS" des Skiffs en France pour contribuer à faire murir le marché national.

Très intéressant tout ce que tu dis...

Pour revenir ce que tu disais :

Effectivement ces trois blocages sont un réel handicap :
l'occasion de réfléchir un peu.

Pour ce qui est de la formation, il s'agit d'un réel problème et les solutions ne sont guère faciles à trouver. Le dériveur est largement dévalorisé dans les écoles de voile par rapport aux catamarans et à la planche. La notion de cours de perfectionnement en école de voile est également de moins en moins existante pour deux raisons à mon avis : les écoles de voile ne savent pas forcément vendre à leur client un suivi, une progression et ne savent pas forcément bien enseigner pour cela et deuxièmement, les clients eux mêmes ont tendance à penser savoir naviguer très vite. L'achat du cata pour le plaisir a souvent lieu à ce moment là : le client pense savoir naviguer parce qu'il peut partir et revenir et le cata se prête bien à ce genre de truc avec un côté fun.
Maintenant, sur ce point là nous (breizhskiffeur) ne pouvons guère intervenir sauf à nous investir dans la vie de nos clubs et essayer de faire passer des messages à leur direction. Par exemple, j'essaye de me battre à Carnac pour que les cours sur Buzz demeurent au programme et qu'ils ne soient pas sacrifiés sur l'autel de la rentabilité. Sur ce cas précis j'ai bon espoir...

La filière sportive fédérale : pour le moment ils ne proposent rien mais le constat que tu fais commence à se diffuser auprès des instances : à l'AG de la ligue Bretagne, l'année dernière, le Président a constater une baisse sensible du nombre de régatiers en 420 et avait affirmé qu'il faudrait bien se pencher sur ce sujet. Nous pouvons donc espérer que cela bouge et que les clubs et le lobby 420 ne bloqueront pas les démarches. Il serait bien que sur ce point les breizhskiffeurs se bougent auprès de la FFV et l'interpelle. Sous quelle forme et par quels moyens c'est à définir !

Face à ce constat, et même si aucune série de skiff ne s'impose totalement en France, cela viendra peut être plus tard, il faut poursuivre ce que nous faisons et notamment l'intersérie.

Les revendeurs ont effectivement pour certains senti les quelques bons coups qu'il y avait à faire mais sans plus : à mon avis, ils ne s'investissent pas auprès des coureurs, des particuliers intéressés. Et effectivement comme ceux-ci sont de mieux en mieux informés, le fossé se creuse et l'incompréhension mutuelle augmente. Qui plus est aujourd'hui aves les mutations sociales et techniques au niveau global, même le tout petit marché du dériveur se mondialise et plutôt que de gueuler parce qu'on va chercher des bateaux en Grande-Bretagne ou ailleurs, et de gueuler après leur monopole, certains auraient plutôt intérêt à réfléchir avec nous. D'ailleurs même si ces derniers temps le nombre de transactions trans-manche augmente, depuis le début de breizhskiff un bon nombre de personnes ont ramené des bateaux ! Là c'est clairement à nous d'y inciter en repérant les bonnes occasions dans nos classes respectives, en informant de nos déplacements en GB... Bref en communicant ici.

Très intéressant ce que vous dites

Juste un petit point sur l'argus :

Je pense que la notion d'argus s'adapte mal à un marché ou le nombre d'occasion est faible. les bateaux peuvent etre dans des états tres différent d'une occasion a une autre et il n'est pas facile de fixer des criteres.

quand on se pose une question sur un prix, un post sur ce forum et la communauté se penche sur le sujet et on a rapidement une réponse. Meme sur les annonces des membres Breizskiff, la communauté n'hésite pas a trancher.

Trés interessant comme sujet, je n'ai pas le temps de développer maintenant mais cependant au contraire je trouve l'idée d'Argus à développer.
Il est toujours possible de donner une sorte de prix vrai.

Contrairement aux voitures, les dériveurs sont très peu utilisés. Il est à mon avis impossible de determiner un taux d'usure moyen en fonction d'une année de construction, et donc un argus.

En plus il n'y a pas 2 bateaux avec le meme inventaire.

Plutôt effectivement qu'un argus (trop peu de ventes par série/par année) l'idée de " fourchette de prix" est peut être plus appropriée (fonction de l'inventaire, de l'état de conservation et d'entretien du bateau).

En tout cas il y a des aberrations complètes dans les prix observés....Je pense que certains vendeurs tente le coup...Pour finalement déchanter, attendre, attendre et baisser ou garder.....
Les revendeurs je n'en parle pas car ils n'assument que rarement l'immobilisation de la valeur du bien.
Au moins en GB quand un prix est annoncé c'est pour vendre de suite !

Une autre idée, qui semble pouvoir être facilement mise en place et qui semble s'amorcer dans le forum : que tout ceux qui ont un avis circonstancié ou spontané simplement s'expriment sur ce qui est mis en vente, le futur acheteur, par croisement d'infos fera sa propre synthèse.

Une veille systématique (avec commentaires) sur les occasions en Europe de l'Ouest peut se mette en place ( ex : e-bay )

Je pense qu'il faut jouer, pour une fois, sur le principe d'une communauté d'entraide, de conseil et d'orientation.

Effectivement pour les raisons évoquées par La Marmotte, un argus est impossible à mettre en place en France.
Par contre il est tout à fait possible à certains membres qui connaissent bien le marché et les séries de donner une fourchette de prix ou du moins un avis. L'acheteur potentiel aura ainsi plus d'éléments en main pour faire son choix.
Pour ce qui est de la veille, effectivement, il faut le faire. Ceci dit certains d'entre-nous le font et n'hésite pas à poster des messages quand une occasion semble intéressante.

Un petit graphique réalisé par Alain Guillaume sur le marché de l'occasion des laser 4000 et des 29er.
Ce graphique pour le 4000 a une réelle siginification dans la mesure où il y a quelques bateaux en France et beaucoup en GB en ce début de saison.
Le constat est affligeant sur la différence de prix : un laser 4000 en Angleterre est non seulement beaucoup beaucoup moins cher mais possède plusieurs jeux de voile ce que n'ont aucun des 4000 en vente en France ! Rien de nouveau me direz-vous : sauf que ce petit graphique formalise les choses et que les professionnels qui vendent des 4000 en France ferraient bien de le regarder un peu.
On rappelera enfin que juste avant le début de la saison en GB, il y a un grand nombre de bateaux à vendre en Angleterre.