Le marché français de l'occasion du skiff ?

Puisque Guytoon nous donne l'occasion d'aborder le sujet, en vendant son FRA 012, je me pose la question de savoir si l'on peut vendre un i14 en France... ???
Quand on voit les difficultés que peuvent avoir des gens comme Thierry pour vendre leur skiff et, de manière plus générale, l'image de savonnettes que peuvent avoir nos engins (et contre laquelle BreizhSkiff se bat depuis toujours !), j'irais presque jusqu'à demander : "il y a-t'il un marché français de l'occasion du skiff ?"
Quand je vois également que notre Spice n'a pas été vendu par l'intermédiaire de BreizhSkiff ou de l'un de ses membres, mais "localement", à savoir à l'endroit où nous naviguons (baie de Morlaix), sans que nous ayons eu la moindre "touche" ailleurs, mon questionnement ne fait que croître !
Alors quoi ? Trop cher ? Trop technique ? Trop léger ? Trop lourd ? Trop restreint ? Trop élitiste ? Trop facile... ? Trop tout ça ? ???
Merci de vos avis à tous et merci surtout de me rassurer sur l'avenir du skiff en France, lié au dynamisme du marché de l'occasion... en commençant par acheter l'i14 de Guytoon !!!

Fréd.

En ce qui me concerne, c'est surtout un problème de prix. J'aurais vraiment aimé m'acheter un bon bateau récent, performant et tout et tout, mais mon budget d'étudiant était bien trop maigre pour y accéder (rrraaah, le RS600 d'André... Au moins il a pu le vendre à Eltoniooooo).
Cependant c'est un cercle vicieux: les occasions sont rares donc chères et comme elles sont chères, les occasions sont rares : (c'est bon tout le monde me suit?).
Si on se tourne vers des dériveurs plus traditionnels, on trouve sans problème des bateaux à moins de 2000¤ en bon état. Quand on est sans le sou mais qu'on veut naviguer quand même, on ne se pose pas trop de questions et on opte alors pour le bon vieux 420 des familles ou, comme moi, un fireball...
Le marché décollera enfin quand les occasions seront accessibles à tous, c'est-à-dire quand les bateaux seront dépassés et auront décôté.

Quand je vois également que notre Spice n'a pas été vendu par l'intermédiaire de BreizhSkiff ou de l'un de ses membres, mais "localement", à savoir à l'endroit où nous naviguons (baie de Morlaix), sans que nous ayons eu la moindre "touche" ailleurs, mon questionnement ne fait que croître !
Fréd.

Puisque tu as vendu ton Spice, quelles étaient les motivations de l'acheteur? Quel était son niveau? Pourquoi a-t-il choisi ton bateau? En est-il satisfait ou le trouve-t-il trop technique, trop leger, trop....
Bref as tu des nouvelles de ce nouvel équipage?

Tout simplement parce que les bateaux ne sont pas vendus au prix du marchés.
En me mettant dans la peau d'un acheteur, je regarde le prix en France, je regarde ensuite en angleterre, il y a + de 20% de différence et parfois même 50%. Je ne fais peut être pas le déplacement pour l'acheter à l'etranger mais encore moins en France !!!
Ensuite les gens ne connaissent pas forcemment donc ne recherche pas ce type de bateau.
C'est pour ca que j'ai mis mon bateau au prix du marché approximativement.

Alors quoi ? Trop cher ? Trop technique ? Trop léger ? Trop lourd ? Trop restreint ? Trop élitiste ? Trop facile... ? Trop tout ça ? ???
Fréd.

Trop... inconnu! Parlez de skiff à un pratiquant lambda, il vous répondra "aviron"!
Ouais, BSP a encore du boulot...

Puisque tu as vendu ton Spice, quelles étaient les motivations de l'acheteur? Quel était son niveau? Pourquoi a-t-il choisi ton bateau? En est-il satisfait ou le trouve-t-il trop technique, trop leger, trop....
Bref as tu des nouvelles de ce nouvel équipage?

Plip t'en parlera mieux que moi, c'est lui qui a vendu le bateau... Mais j'ai eu l'occasion de croiser au printemps la famille qui en est maintenant propriétaire, ils sont ravis ! C'est la mère, qui est une ancienne monitrice de l'école de voile locale, qui était la plus motivée pour acheter le bateau, après nous avoir vus naviguer avec une bonne partie de l'été. En plus, il est probable que nous nous soyons fait une petite réputation dans le coin, avec un engin que l'on avait pas l'habitude de voir dans ce coin reculé de la Bretagne Nord. Là-bas, le double-trapèze était jsuqu'alors réservé aux catas ! Et les quelques sorties que nous avons pu faire dans la brise ont montré à tous que ce type de bateau pouvait procurer de très belles sensations, en restant abordable d'un point de vue technique.
Du coup, le bateau est apparu comme un bon compromis pour cette famille, avec des parents encore "jeunes" et pas du tout rebutés par la nouveauté, et des enfants qui vont pouvoir progresser en grandissant sur un support plus "fun" qu'un dériveur traditionnel. Comme le programme est vraiment le loisir avant la régate, tout de monde semble trouver son compte auprès du Spice ! Je les ai vus naviguer à l'Ascension, la mère à la barre et les deux enfants au trap', l'un avec l'écoute de GV, l'autre avec celle du foc. Pas très conventionnel tout ça, mais beaucoup de plaisir sur l'eau pour toute la famille et c'est vraiment là le principal. Pour le reste, notamment les sensations dans la brise, ça viendra avec le temps...
Voilà, j'espère avoir répondu à ta question.
Pour le reste, le bateau est parti à 3 200 ¤, ce qui nous a semblé très en deçà de sa valeur réelle, pour un bateau en parfait état (réellement comme neuf, hormis la GV), avec remorque combinée, taux, etc. Nous l'aurions acheté neuf, il serait encore à vendre à 5 ou 6 000 ¤. Heureusement, c'était un bateau anglais et nous n'avons donc pas perdu d'argent dans l'opération. Mais c'est bien cela qui me fait me poser cette question de notre marché national de l'occasion...

Fréd.

Trop... inconnu! Parlez de skiff à un pratiquant lambda, il vous répondra "aviron"!

Je ne suis pas d'accord avec toi, Claire ! Tous les voileux savent ce que sont les "nouveaux dériveurs", même si leur connaissance des skiffs n'est pas forcément comparable à la nôtre, qui pratiquons et qui tentons de développer...
Regarde les forums de voiles "généralistes", tu verras que nos engins ne sont pas inconnus, mais génèrent cependant une sorte d'appréhension mêlée de convoitise assez étonnante...
Bref, ce n'est pas, pour moi, un problème de méconnaissance, mais peut-être plus de prix comme l'indique Adrian. A moins que ce ne soit un mélange des deux, à savoir que ceux qui ont les moyens (tranche d'âge plus élevée) ne connaissent pas et que ceux qui connaissent (tranche d'âge plus basse) n'ont pas les moyens !
Si c'est cela, il n'y a pas grand chose d'autre à faire que d'attendre une vingtaine d'année et les skiffs pulluleront sur nos plages !

Fréd.

Reste l'attrait d'un trempoline, parfait pour emmener une jeune personne aux îles, voire plus si affinités...

Difficile de lutter !

François

Je ne suis pas d'accord avec toi, Claire ! Tous les voileux savent ce que sont les "nouveaux dériveurs", même si leur connaissance des skiffs n'est pas forcément comparable à la nôtre, qui pratiquons et qui tentons de développer...
Regarde les forums de voiles "généralistes", tu verras que nos engins ne sont pas inconnus, mais génèrent cependant une sorte d'appréhension mêlée de convoitise assez étonnante...
Bref, ce n'est pas, pour moi, un problème de méconnaissance, mais peut-être plus de prix comme l'indique Adrian. A moins que ce ne soit un mélange des deux, à savoir que ceux qui ont les moyens (tranche d'âge plus élevée) ne connaissent pas et que ceux qui connaissent (tranche d'âge plus basse) n'ont pas les moyens !
Si c'est cela, il n'y a pas grand chose d'autre à faire que d'attendre une vingtaine d'année et les skiffs pulluleront sur nos plages !

Fréd.

Eh bien je peux vous dire que c'est pas la peine de prononcer le mot skiff dans les familles où on fait de la voile depuis la nuit des temps sur le 445 défoncé du grand-père! Pour eux, les sensations en voile, c'est la planche à voile, et rien d'autre! Et pour eux, ce n'est pas une question de prix. Ils sont souvent en dehors du circuit des clubs et donc n'ont pas accès aux skiffs.

Pour eux, les sensations en voile, c'est la planche à voile, et rien d'autre!

C'est vrai, c'est une des raisons pour laquelle j'emmène beaucoup plus de planchistes ou autres kitesurfers sur le bateau, que de "traditionnels" voileux..

Proposer à ces publics un bateau:
sur lequel on peut sortir avec sa copine au lieu de la laisser sur la plage, avec lequel on ne se traine pas dans le médium,
Qui a un look d'"objet technologique" auquel un planchiste est sensible..
Dont l'ordre de prix est voisin d'un équipement de planche
Avec lequel on peut passer ses vacances sur l'eau en affirmant que "ça fait plaisir aux enfants"

Tout ça est en général bien mieux reçu que chez le voileux qui restera sur les "valeurs sûres" 420/470...


Phil le prosélyte

Eh bien je peux vous dire que c'est pas la peine de prononcer le mot skiff dans les familles où on fait de la voile depuis la nuit des temps sur le 445 défoncé du grand-père! Pour eux, les sensations en voile, c'est la planche à voile, et rien d'autre! Et pour eux, ce n'est pas une question de prix. Ils sont souvent en dehors du circuit des clubs et donc n'ont pas accès aux skiffs.

C'est marrant, Claire... Ce que tu racontes me semble décrire mon propre parcours ! J'ai fait des années d'école de voile sur "tradi", puis de la planche pour le fun et 10 ans de navigation sur mon vieux 470 Morin pourri (mais culte !). Et puis, comme j'avais toujours rêvé d'un Cinquo, je me suis payé pour mes trente ans (ce n'était pas il y a si longtemps...), avec le vague espoir de pouvoir y coller un deuxième trapèze pour moi, à la barre... Finalement, j'ai préféré aller voir directement auprès des doubles-trapèzes et donc des skiffs. Mais j'ai toujours été en dehors du circuit des clubs, qui ne me semblent d'ailleurs pas le meilleur moyen d'accéder aux skiffs, sauf pour de trop rares exceptions !
Conclusion : serions-nous dans un dialogue de sourds ?

Fréd.

Le vrai problème sur le marché de l'occasion, c'est que personne ne souhaite "perdre" sur son bateau...à la fois cela se conçoit et d'un autre côté pas du tout.

Quand vous achetez une voiture neuve, vous avez à peine franchi les portes de la concession que le dit véhicule à perdus 30 % !!!

Ce n'est pas le cas en France où l'on voit régulièrement des bateaux du type 420 se vendre entre 1500 et 2500 ¤ pour de bateaux de 1975 (certes un peu refait...mais quand même !!!) et cela que ce soit chez les professionnels ou les particuliers.

Même Fred reconnait ne pas avoir trop perdus sur sa vente...Mais est-ce normal ? (c'est pas contre toi Fred...) Le bateau il a été utilisé, il est plus usé etc etc même si vous avez remis du matos dedans...

C'est donc cela le vrai problème, les bateaux ne décôtent pas assez. L'autre solution est c'est le cas en F-18 vous vendez votre bateau vieux d'un an et vous en rachetez un neuf l'année suivante (l'avantage jeux de voile neuf / an et accastillage dernier cris plus éventuellement les dernière évolutions du chantier....) Je connais même des concessionnaires qui font de la reprise garantie au bout d'un an si vous reprenez un bateau (montant de la reprise défini à l'avance...)

Peut-être une solution à envisager

Du coup, le bateau est apparu comme un bon compromis pour cette famille, avec des parents encore "jeunes" et pas du tout rebutés par la nouveauté, et des enfants qui vont pouvoir progresser en grandissant sur un support plus "fun" qu'un dériveur traditionnel. Comme le programme est vraiment le loisir avant la régate, tout de monde semble trouver son compte
Fréd.

C'est peut-être là l'avenir et des skiffs ou "nouveaux dériveurs" (ce dernier terme ou ce qu'il représente étant connu) qu'une pratique familiale et fun. Est ce qu'un passionné de régate trouve son compte avec nos bateaux?

D'où un marché de l'occasion de proximité ??? ??? (peut-être) mais avec un niveau de prix entre 3 et 4000 ¤... Soit un peu plus que les tradi. :

Juste une petite remarque :

les bateaux semblent moins chers en angleterre alors que le niveau de vie est beaucoup plus élevé.

A mon avis il n'y a pas a cherché plus loin le dynamisme du marché anglais, les bateaux sont vraiment moins chers!

Il est trés difficilement possible de comparer le marché francais et anglais.

En effet en terme de consommation les anglais non pas les mêmes habitudes que nous. Il n'ont pas la culture de l'épargne. Ils consomment tout ce qu'ils gagnent (voir plus  ). C'est bien pour leur économie et aussi pour les biens superflus (un dériveur n'est pas encore vital).  Ca ne les dérange donc pas de racheter frequement des bateaux  comme ils le font pour leurs voitures.

Par ailleurs ils savent que perdre de la valeur sur un bateau est normal. En France, nous ne sommes pas à ce niveau de consommation et donc nous ne sommes pas prêt à laisser les mêmes sommes d'argent pour notre simple plaisir. Tu remarqueras par ailleurs que nous essayons tous de revendre notre bateau au prix auquel il a été acheté. D'ou certaines aberrations de bateaux anciens vendus à 20 % du neuf  :o.

Au final ils ont un marché de l'occasion actif mais du coup a des prix plus faibles. La conséquence est une facilité d'accés au bateaux.

Edit : merci arthur pour l'orthographe

Je connais même des concessionnaires qui font de la reprise garantie au bout d'un an si vous reprenez un bateau (montant de la reprise défini à l'avance...)

Peut-être une solution à envisager

cette solution existe chez LDC.
les bateaux sont repris avec une décote de 4000 francs par an sur le prix du neuf.
si vous comptez bien, un gars qui change de bateau tous les ans navigue pour un peu plus de 300f par mois hors mise de départ!!!!!
ça facilite pas mal les choses.
(excusez un vieux qui n'a pas encore intégré la valeur de l'euro...)

Edit : un jour Gilles je t'apprendrai à modifier les citations ... ghi