[33rd AC] - Branlée n°2

Je ne suis pas certain que l'on puisse réduire cela à une simple question de budget. Ellison voulait la coupe ; il s'est donné TOUS les moyens de la gagner, y compris financiers, mais pas que (juridique aussi pas mal...).
Bref, le mot a été employé à plusieurs reprises, tout cela est assez pathétique à mon sens. Encore plus que lors du défi néozed contre Denis Conner, car ce dernier avait réussi à garder la coupe et on était ensuite reparti comme avant. Alors que là, difficile de dire ce qu'il adviendra... ???

J'aurais tendance à penser que ces 2 monsieurs sotn autant responsable l'un que l'autre de la situation. (cf tous les jugements gagnés par oracle). Ils ont voulu joué à la plus grosse, c'est Larry qui a gagné (et au moins lui n'a pas la pretention de barrer).

Bertarelli est un bon navigateur ... faut pas non plus dire n'importe quoi.

Maintenant c'est clair que tout ca est triste et que c'est le resultat d'une dispute entre deux milliardaires a l'ego surdimensionne

pchanez écrit:

Bertarelli est un bon navigateur ... faut pas non plus dire n'importe quoi.

Je suis d'accord avec toi. D'autant qu'il a beaucoup plus d'expérience que Peyron (par exemple) de ce type de bateau, même s'il n'a sans doute pas tout à fait les mêmes qualités à la barre pour autant (pas facile de s'y retrouver, dans tout ça... ).
Bref, tout cela est un faux débat, d'autant plus que ça s'est joué sur les bateaux pas sur les équipages (en gros, tu échangeais les équipages des deux bateaux, le tri était devant ; tu mettais Ellison à la barre de BOR, il gagnait aussi ; tu le faisais pêcher au chalut, il arrivait toujours devant... ;rolleyes;). Du coup, on en vient presque à se réjouir qu'il n'y ait eu que deux petites manches... ;evil;

pchanez écrit:

Finalement la difference s'est jouee a un seul point : Budget illimite (Oracle) contre budget limite (Alinghi).

Bertarelli s'etait fixe des limites financieres et a decide de ne pas repondre a la construction de l'aile

C'est plus un problème d'excès de confiance que de budget. Alinghi était persuadé d'avoir construit l'arme fatale et considérait Oracle comme un trimaran préhistorique. Quand l'aile d'Oracle est sortie, il était trop tard pour réagir, sinon je n'ai aucun doute qu'ils en auraient construit une aussi.

Quand peyron a repris la barre, les perfs se sont nettement améliorées...ce qui laisse penser que la manche aurait pu etre beaucoup plus serrée.

pchanez écrit:

Bertarelli est un bon navigateur ... faut pas non plus dire n'importe quoi.

Je ne sais pas précisément qui barrait vendredi, ni ce qui avait changé dans les réglages du bateau (à part un GV plus creuse), mais Alinghi naviguait de manière beaucoup plus fluide dimanche.
Si une partie de la différence vient du barreur, ça aurait pu influer sur le résultat en cas de match serré, mais le match n'a pas été serré...

Peyron n'a pas gardee la barre tres longtemps ... et Bertarelli gagne regulierement devant Peyron en D35 ...

Score final de l'"America 'shame' Cup" 2010

Bank of America 2 - UBS 0

C'est pas faux.

Il parait que [strike]les Suisses[/strike] Alinghi n'a pas d'aile pour des questions budgétaires.

François M. écrit:

Il parait que [strike]les Suisses[/strike] Alinghi n'a pas d'aile pour des questions budgétaires.

Et bien fallait pas qu'il se lance dans la coupe de l'America.
Ces considérations budgétaires me font bien rigoler. Par rapport à leurs fortunes, le budget d'un défi (avec ou sans aile) représente moins que l'achat d'un skiff (même d'occase) pour la plupart d'entre nous.

En fait ils ne croyaient pas qu'une aile apporterait une telle amélioration, c'est à la suite d'un arbitrage budgétaire qu'ils ont repoussé l'idée de Gautier qui leur proposait une aile.
Donc pas un pur problème de sous, mais tout de même ils ne pouvaient pas étendre leur équipe et leurs recherches dans tous les sens.

Ca ne essemble pas à une mauvaise évaluation du cout d'opportunité ???

Pourquoi serait-elle mauvaise? Il n'est pas idiot de se fixer un maximum à partir duquel il n'est plus rentable de continuer à investir, quel qu'en soit le résultat.
J'imagine que développer une aile coute énormément d'argent, et que dépenser beaucoup plus pour se retrouver avec les même ennuis que ceux qu'ils avait avant sa défaite (attaques légales, etc..) peut ressembler à du masochisme. D'autant plus qu'après quelques procès perdus, il avait peu de chance de conserver la coupe même s'il avait gagné sur l'eau. On aurait pu faire confiance aux avocats de BMWO pour trouver le bon procès qui fait mal...

Son bateau est très beau et intelligent, et ça aurait eu de la gueule qu'il arrive à tenir tête à BMWO.
L'histoire a été moins jolie, je le regrette. Il ne reste plus qu'à espérer que les ricains fassent quelque chose de bien de cette coupe.

Heu... qu'est-ce qui vous laisse penser que BOR, sans aile, n'aurait pas dévoré Alinghi à peu près de la même manière ? ??? Cela reste tout de même un facteur parmi beaucoup d'autres... ;rolleyes;

Aux vitesses atteintes la finesse du gréement est primordiale et une voile rigide est la meilleure manière de réduire la traînée. Le gain est énorme.
Définitivement l'aile a été le facteur déterminant de cette victoire.
Pour les coques, le bateau suisse est très certainement plus performant avec une coque en moins et une structure pour rigidifier très étudiée, son poids est certainement moindre. Bref, avec un système de propulsion équivalent A5 aurait été devant.

Bon, d'accord... suisse;

Quand on voit les 2 bateraux l'un à coté de l'autre Alinghi parait netement plus massif, ce qui en terme d'aero ne doit pas etre top !

Plusieurs remarques après quelques jours off de breizhskiff.com.

Sur le plan technique, je pense que l'aile a joué un grand rôle mais je suis persuadé que même avec un gréement classique BOR aurait su tirer son épingle du jeu. Il n'aurait peut être pas gagné quoique... Si l'on regarde l'histoire des multicoques de régate, c'est à dire feu les formules 40, les formules 28 etc, on s'aperçoit que les catamarans avaient complètement disparu de la circulation au profit des tris : ils sont plus complet à toutes les allures et plus manoeuvrant. Un cata va peut être plus vite en ligne droite mais il est plus dur à faire marcher pour rester sur une coque. Bertarelli a voulu s'inspirer des catas des lacs Suisses mais il a oublié que ces bateaux venaient au départ des anciens formules 40 mofifiés. Les tris étaient devant jusqu'à ce que Bertarelli sorte un catamaran. Mais il n'y avait pas de concurrence et sans doute qu'un tri conçu à la même époque aurait tout gagné.

Les Américains ne sont pas restés dans leurs certitudes : ils ont su faire appel aux Français dont on peut penser ce qu'on veut mais en matière de multicoques ils ont une expérience énorme.

Sur le plan juridique, les Américains ont été super forts. Bravo à eux et aux avocats. On ne peut gagner la coupe sans des Avocats de haut niveau.

Le Match race en multicoques, cela ne marche pas. Les bateaux sont trop lents à la manoeuvres. Vivement qu'on revienne à du monocoque mais plus performants que les AC qui étaient issus finalement du dog match entre les Néozed et Conner en 1988.

Il se murmure que la COupe pourrait avoir lieu à Newport. Le retour aux sources...

François M. écrit:

Aux vitesses atteintes la finesse du gréement est primordiale et une voile rigide est la meilleure manière de réduire la traînée. Le gain est énorme.
Définitivement l'aile a été le facteur déterminant de cette victoire.
Pour les coques, le bateau suisse est très certainement plus performant avec une coque en moins et une structure pour rigidifier très étudiée, son poids est certainement moindre. Bref, avec un système de propulsion équivalent A5 aurait été devant.

Je ne suis pas sûr car la portance de l'aile est plus importante, et il n'est pas sûr que Alinghi moins large et peut-être plus léger pouvait fournir le couple de redressement pour encaisser la puissance supplémentaire.
Et si on parle de trainée, je pense que la plateforme d'Oracle plus fine et plus épurée en générait moins que celle d'Alinghi.