source :
www.littoral-ouest.com
Lorient - Gibraltar - Maltes - Nice Voici un beau parcours pour les six multicoques engagés dans cette première édition de l’IB Group Challenge. Face à l’expérience des Desjoyeaux, Le Peutrec, Cammas et autre Duprey, les nouveaux venus que sont Bidégorry et Le Cléac’h vont opposer la fougue et l’attaque à outrance.
Entre Lorient, le cap Finisterre, Gibraltar, l’île de Malte, la Sardaigne, la Corse et Nice - soit plus de 2600 milles - la lutte s’annonce acharnée, permanente et indécise.
Car ces skippers de talent ne sont pas du genre à baisser les bras, à s’avouer vaincus. Fiers, remarquablement entourés et entraînés, ils seront de tous les coups, capables de saisir la moindre opportunité pour revenir au contact et toujours sur leurs gardes.
Etre au départ de l’IB Group Challenge est leur première victoire. D’autres, moins chanceux naviguent sur d’autres horizons.
Pourtant, ces trimarans ORMA sont les plus beaux bateaux du monde, monstres de puissance, de vitesse mais aussi de finesse et d’élégance Jeune organisateur, nous prenons le sillage de Royale Production et de Pen Duick avec la ferme intention de maintenir le niveau de qualité du circuit, tout en apportant une nouvelle vitrine à cette flotte et à ses partenaires. Ceci est possible grâce au soutien total et spontané d’IB Group, qui nous permet d’accomplir pleinement notre mission au service du public et des armateurs solidaires.
Quant à Lorient en Bretagne et Nice en Alpes Maritimes, nous sommes heureux d’y faire escale tant ces collectivités, sauront être le théâtre de cette nouvelle aventure, dont nous espérons tous qu’elle deviendra un rendez-vous incontournable.
Vivement le week-end de l’Ascension et les deux semaines suivantes que nous passerons ensemble.
Présentation avec JY Bernot :
L’IB Group Challenge, de Bretagne en Alpes Maritimes, est une course de presque 2600 milles, soit quasiment l’équivalent d’une transatlantique ( pour mémo, une Route du Rhum, c’est 3.540 milles).
En plus de cette distance sur laquelle il faudra tenir la route, d’autres difficultés sont au programme. Jean-Yves Bernot, spécialiste reconnu dans l’analyse météo, décortique pour nous le parcours…
En premier lieu, il faudra gérer la traditionnelle sortie du Golfe de Gascogne…. Le premier gros problème stratégique sera le passage du Cap Finisterre. Est-ce qu’on passe au large ou au contraire près des côtes ? là, chacun a ses recettes….
Ensuite, il faut s’attaquer à la descente le long des côtes portugaises. Le jeu peut être intéressant selon que l’on ait :
- soit un régime d’été avec un vent fort et portant. Là, les conditions sont agréables et ça glisse sans souci.
- soit un régime de calmes qui est difficile à passer. On est coincé au large entre un anticyclone avec peu de vent et des zones de froid sans vent. Les écarts peuvent être très important entre les concurrents dans ce dernier cas de figure.
Le détroit de Gibraltar : Par vent d’Ouest ou d’Est, c’est l’idéal ! La dernière fois que je l’ai passé à l’occasion d’une course similaire, c’était avec un vent d’Est de 40 n½uds…. Autant vous dire que ce n’était pas agréable du tout. La mer était forte et casse bateau ! Avant et après le détroit, on a souvent entre 15 et 20 noeuds de vent. Et sur les 15 milles pour le passer, on a souvent du 40 n½uds. Le principal problème, c’est la mer qui y est catastrophique. Il y a aussi les courants à gérer : les courants de marée et le courant de surface entrant en Méditerranée qui rend la mer pénible par vent d’Est.
Entrée dans la mer d’Alboran, là se pose la question de savoir si on longe les côtes africaines ou si on se colle aux côtés espagnoles. S’il y a du thermique, ce sera la première option, si le vent est plus perturbé, ce sera la seconde. Rester au milieu n’est pas recommandé car ce n’est jamais par là que ça se passe !
Ensuite, se dessine la longue route le long de l’Algérie. S’il fait beau, ce qui peut être le cas à cette saison, le thermique est à jouer puisqu’il commence à être installé. Si non, il faudra jouer, le long de la côte algérienne, les petites dépressions orageuse que l’on voit souvent.
Le tour de Malte, plutôt joli ! On y trouvera des effets côtiers classiques. Les points les plus hauts culminent entre 150 et 200 mètres. L’effet thermique sera aussi important avec un plateau de Sud qui chauffe bien. Il y a plein de petits coups à faire.
La Sicile à laisser à tribord… Moins on fréquente la côte Sud de cette île, mieux on se porte ! Au large, les conditions sont plus confortables, le vent s’engouffre dans le détroit… A la côte, il n’y a vraiment rien à faire si ce n’est quelques petites brises qui ne sont pas faciles à jouer.
La remontée vers la France en laissant la Sardaigne et la Corse à bâbord : Les concurrents de l’IB Group Challenge vont sans doute tous prier pour qu’il n’y ait pas un mistral à décorner les b½ufs ! Du Nord Ouest de 40 n½uds…. Ça ne fait rire personne ! Si le mistral était de la partie, il faudrait remonter en se cachant derrière la Corse plutôt que d’attaquer dans le dur.
Autrement, c’est une navigation classique en mer Méditerranée… ce qui signifie qu’il faut être alerte et habile dans les petits effets. C’est une course très fine.
L’arrivée sur le département des Alpes Maritimes et le port de Nice s’annonce pétoleuse. Il faudra être réveillé jusqu’au bout ! Or, avec déjà près de 2600 milles dans les étraves, pour peu que le vent ait été variable et faible, ça peut laisser des traces ! Les premiers pourront tomber dans des zones sans vent et voir leurs camarades les passer grâce à un couloir d’air à quelques mètres de là…Effet accordéon garanti et , par la même, tension et suspens !
Sentiment de Jean-Yves sur l’ IB Group Challenge :
« J’adore ce genre de course mi-hauturière, mi-côtière. C’est toute la palette du savoir du navigateur qui y passe. C’est une course de rêve pour un navigateur. Il se joue toujours quelque chose. On peut avoir 100 milles de retard ; en multi, ça signifie cinq heures ; C’est rien du tout ! Il faut être dessus, ce n’est jamais terminé. Le classement n’est jamais acquis. C’est une course active où l’équipage devra être alerte ! »
Un projet interessant pour utiliser les multi ORMA avant qu'il ne soient tous partis dans les pays nordiques!
