Veolia/Bilou...

Mauvaise nouvelle annoncée par PYL, le divorce entre Veolia et Roland Jourdain avec, semble t'il, "effet immédiat"...??

Confirmation ici:
www.veolia.com/fr/canyousea.htm

Thierry wrote: Mauvaise nouvelle annoncée par PYL, le divorce entre Veolia et Roland Jourdain avec, semble t'il, "effet immédiat"...??

Confirmation ici:
www.veolia.com/fr/canyousea.htm

Ce qui est étrange dans l'histoire c'est que l'arrêt soit aussi soudain alors que le projet de MOD70 venait juste de commencer.
Plusieurs possibilités : soit c'est un coup de com interne à l'égard des salariés alors que la note de Veolia vient d'être dégradée soit c'est un problème dans la relation avec l'équipe et Jourdain. Après contractuellement, je ne sais pas comment les choses étaient ficelées, qui était propriétaire du bateau etc etc.

Visiblement c'est effectivement une surprise totale pour Jourdain puisqu'il était à Agadir avec le Mod et son équipage pour une session d'entrainement avec l'équipe Gitana.

Le bateau devrait rentrer à Lorient dés ce WE...

Enorme soutien des internautes à Bilou, et beaucoup de réactions à ce coup d'arrêt brutal...

Absolument désolant
Certainement pas du à des divergences avec Bilou, mais malheureusement la pression de l'économie pour couper des coûts de sponsoring
J'espère que Veolia l'accompagnera pour trouver un repreneur

Pas facile de commenter un tel sujet

1> D'un côté, il y a la notion de cohérence du sponsoring et de la valeur pour la société.
Ce qui m'a frappé, c'est que lorsque l'on regarde les publications de Veolia, en particulier son rapport d'activité des dernières années, ce sponsoring voile n'est mentionné nul part ???
C'est généralement très mauvais signe, quand des millions sont investis dans un budget marketing, et que çà ne semble pas faire partie d'un des axes stratégiques de la boite.
Généralement c'est révélateur d'une "danseuse" d'un directeur, qui passe à la trappe dès que la personne est écartée, ou comme fusible dès que les résultats de sa division sont en danger.

2> Veolia ... sans porter un jugement de valeur à l'emporte pièce, est en train de bazarder tout un tas de filiales et d'activités à l'étranger. Ces grandes restructurations (souvent la conséquence d'une équipe de direction stérile incapable de développer la société dans des activités rentables), sont malheureusement accompagnées d'une chasse aux coûts drastique quitte à détruire petit à petit la boite.
Zéro = Zéro est toujours une solution possible d'équation.

C'est hélas très courant actuellement (ma boite est en plein dans une telle démarche, et je constate les dégâts jour après jour ... çà va mal se terminer, (à tel point que je vais probablement partir dans quelques semaines).
Bref dans un tel climat (renforcé par une dégradations des résultats et du cours de bourse), tout ce qui n'est pas vital/stratégique passe à la trappe (retour au point n°1).

3> La Course au large ... Je ne pense pas que la voile de haut niveau de la course au large ne puisse se passer d'un examen critique sur ses pratiques de développement.
Quand on cherche des info. sur un programme MOD70, il est très dur de trouver des chiffres. Les skippeurs disent que çà n'est pas leur problème (ce qui est tout bonnement scandaleux), et les managers d'équipe sont muets. On parle de 20M€ sur 5 ans. :o
Même pour des grosses boites comme Véolia, 5M€/an est énorme en coût de comm (pour quel retour), (coûts commerciaux du rapport annuel = 600M€).
Aujourd'hui il n'y a plus que les secteurs vivants dans une certaine opulence insouciante, (banques, assurances) pour pouvoir engloutir de tels programmes de sponsoring.
Et on peut se poser la question de savoir si çà va durer face aux "write off" des dettes souveraines que certaines boites financières vont devoir faire.

Bref, l'industrie "vache à lait" d'une voile atteinte de gigantisme est un modèle en danger. La prolifération des skippeurs, des courses, des formats, des séries etc etc ... ne pouvant que nuire à notre sport (A l'époque il y avait LA transat, voir LE Vendée globe, L'América Cup (avec une vrai notion de nationalité) et basta.
Et çà regroupait plus que 5-6 bateaux qui se battent en "duel", dont la moitié abandonnent in fine ;evil;

C'est clair qu'avec le peu d'information qui circule, difficile de se faire une idée précise.
Néanmoins dans les derniers communiqués, on apprend que le bateau est la propriété de Veolia et non pas du skipper via une société comme c'est (malheureusement?) le cas de plus en plus souvent.
Le bateau qui venait juste d'arriver au Maroc pour les entrainements avec Gitana rentre en France. La rupture est donc sans préavis et "l'équipage sera traité conformément à nos valeurs"...
www.leparisien.fr/flash-actualite-sports...-02-2012-1855331.php
L'équipage (une partie en tout cas) était donc a priori salarié du sponsor... Enfin c'est ce que je comprends ou plutôt déduis.

Je ne crois plus au projet de sponsoring comme "danseuse" d'un Directeur. Cela a pu parfois être le cas (et encore) à une époque mais cela fait longtemps que c'est terminé : aujourd'hui un projet de sponsoring ce sont des coûts, des charges d'un côté et ce que cela rapporte de l'autre. Les opérations de sponsoring ne sont plus des coups de coeur et ou des approches de type mécénat, surtout pour des groupes comme Veolia.

La voile est le sport qui bénéficie d'un rapport investissement/retombées plutôt très intéressant même si les coûts sont en trop grosse augmentation ces dernières années écartant beaucoup de PME par exemple, lesquelles avaient été à l'origine du développement de la voile comme sport professionnel. Et du côté des retombées, elles sont plutôt en augmentation (le sport voile par exemple bénéficie énormément du développement de l'internet et des réseaux sociaux) mais elles restent trop ponctuelles. Il y a un manque de régularité si bien que la nature de la com d'un sponsor reste trop de nature événementielle et pas assez "corporate". Pas pour rien que la plupart des gros groupes engagés dans la voile (Groupama -pour combien de temps encore?- Veolia hier etc) le sont aussi dans d'autre actions de communication sportive. Et quand en termes de com on a besoin d'une variable d'ajustement c'est le sponsoring voile qui va en pâtir en premier du fait de sa nature événementielle. Hier chez Veolia, c'est le service communication financière qui l'a emporté sur le service communication sponsoring. D'autant plus facile qu'en termes d'image, le bateau était au chaud, au soleil. Difficile pour le service com-sponsoring de défendre le projet voile quand il faut se serrer la ceinture...

Plus globalement, il est clair que tous les acteurs de la voile professionnelle ferait bien se de poser des questions aujourd'hui... Notamment face à l'augmentation des coûts... Et comprendre que certaines réponses (exemple la monotypie) n'en sont pas.

On est globalement d'accord donc thumbsup;

Un point intéressant que tu soulève est que l'augmentation des coûts des programmes les rend inaccessibles aux PME (ou à un budget de département dirigé par un mécène ou passionné).

Il y a 15 ans, je pouvais facilement débloquer un budget pour sponsoriser la garde robe d'un bateau, mais aujourd'hui les "delegation of autority" dans les grands groupes sont de plus en plus contrôlé.

De plus la voile a surement un rayonnement national qui était particulièrement adapté aux PME en recherche de notoriété (souvent régionale) (KerCadelac, Kriter, FleuryMichon, Henaf ...) , aujourd'hui pour les grands groupes Areva, Veolia ... qui travaillent en B2B on peut se demander la logique ?
Reste ceux qui sont en B2C et qui peuvent espérer recruter des clients dans les couches aisées, sur l'image produite (Corum, BMW, Rolex ...)

Je partage ton avis sur la monotypie ... il vaudrait mieux se focaliser sur des épreuves open qui font rêver ... plutôt qu'une pseudo monotypie sous couvert de contrôler des coûts, qui sont déjà prohibitifs ;rolleyes;

Rémi P wrote: On est globalement d'accord donc thumbsup;

Un point intéressant que tu soulève est que l'augmentation des coûts des programmes les rend inaccessibles aux PME (ou à un budget de département dirigé par un mécène ou passionné).

Il y a 15 ans, je pouvais facilement débloquer un budget pour sponsoriser la garde robe d'un bateau, mais aujourd'hui les "delegation of autority" dans les grands groupes sont de plus en plus contrôlé.

De plus la voile a surement un rayonnement national qui était particulièrement adapté aux PME en recherche de notoriété (souvent régionale) (KerCadelac, Kriter, FleuryMichon, Henaf ...) , aujourd'hui pour les grands groupes Areva, Veolia ... qui travaillent en B2B on peut se demander la logique ?
Reste ceux qui sont en B2C et qui peuvent espérer recruter des clients dans les couches aisées, sur l'image produite (Corum, BMW, Rolex ...)

Je partage ton avis sur la monotypie ... il vaudrait mieux se focaliser sur des épreuves open qui font rêver ... plutôt qu'une pseudo monotypie sous couvert de contrôler des coûts, qui sont déjà prohibitifs ;rolleyes;

Désolé je suis peu rompu à la "technolangue"

B2B ??
B2C ??

B2B : Business To Business
B2C : business To Consummer (ou Customer)

Pardon pour le jargonnage ;embarassed;
Je voulais différencier les sociétés qui vendent leurs produits à d'autres sociétés (B2B), par opposition de celles qui vendent au grand public (B2C).

On peut se demander la logique du sponsoring voile pour une société comme Véolia qui signe des contrats avec d'autre sociétés, avec des collectivité locales, pour le traitement des eaux, pour des systèmes de production d'énergie, ou système de transport ???
(Idem pour Areva, Oracle ... par exemple).

A l'opposé des sociétés qui sont dans la vente au grand publique (B2C), peuvent modifier ou créer une image publique pour convaincre des clients. (Equipement de sport : Nike, Adidas etc ....), Produit de technologie ou de prestige : Rolex, BMW, Corum, Louis Vuiton ...)
Là le sponsoring d'un sport de pointe peut rejaillir sur la perception qu'a le grand public (ou la cible visée, puisque la voile est apparemment un sport idéal pour les professions libérales, et cadres supérieurs même s'il ne pratiquent pas).

Pour les grands groupes qui sont uniquement sur du B2B, on est plus dans une logique de communication corporate avec des déclinaisons de com interne. Et même pour des groupes B2C, le sponsoring est de plus dans dans cette logique corporate que produit/vente. Le spnsoring c'est avant tout maintenant de la com globale et moins du marketing, une approche globale et régulière dans le temps. Et c'est justement un des problèmes aujourd'hui car les organisateurs, les coureurs ne vendent finalement à des sponsors que du produit (une course, une épreuve etc) ce qui réduit le temps d'exposition et le rend aléatoire. En parallèle, il y a des circuits, des programmes qui visent à augmenter la durée d'exposition (Extrême 40, AC45 etc) mais tout cela à des coûts de plus en plus prohibitif rendant le sponsoring voile moins rentable et inaccessible à des PME alors que finalement ce sont elles qui ont fait l'histoire de la voile en France. Bref il faut naviguer plus à moins cher et travailler sur la cohérence et la coexistence des différents programmes.
Au delà de ce programme, il y a bien évidemment le problème des couts qui aujourd'hui n'a pas été abordé frontalement ou alors avec de fausses réponses. Ex la monotypie sur le Vendée Globe ou sur les MOD70. A priori cela semble moins cher et, soyons clairs, les études montrent que la dimension technologique, le grand public n'en a rien à foutre... Mais la monotypie est à mon avis une mauvaise réponse à une vrai problème économique. La construction des bateaux et l'achat ne sont finalement pas grand chose par rapport aux coûts de fonctionnement et à la recherche. Et en monotypie pour essayer de gagner un chouia de performance, il va falloir faire de la recherche pointue et extrêmement couteuse. Il va aussi falloir dépenser énormément sur le plan humain. Et si à une époque l'équipier en ORMA 60 était à 150 euros la journée aujourd'hui les mecs ne se déplacent à moins de 500 euros et encore pas pour les tops barreurs, tacticiens, navigateurs ou performers.
Le MOD70, j'aimerais connaître les moyens mis par Gitana en frais de fonctionnement rien que pour le stage au Maroc et la masse salariale des équipes en MOD70 ou en IMOCA ? Pour la classe IMOCA, aujourd'hui les mecs se prennent le choux pour mener des études de plus en plus complexes et chères pour gagner trois fois rien. Et la monotypie n'y arrangera rien en plus de priver la course de certains aspects de com très orientée "story telling" qui est est la nature même de la com en voile. Avec la monotypie, on raconterait autant de fois la même histoire que de concurrents alors que la non monotypie permet de raconter autant d'histoire que de compétiteurs finalement.
Sur cette question des coûts enfin, je pense qu'il faudrait arriver d'une manière ou d'une autre à avoir un organisme qui puisse certifier et limiter les coûts de chaque équipe dans chaque pratique. Cela commence à se voir par exemple dans certaines séries mais il faut aller encore plus loin.

www.sports.fr/cmc/voile/201209/jourdain-...1917.html?covervoile

Première réaction de Jourdain. J'aime vraiment cette attitude positive. Je me doute bien que contractuellement il ne peut tirer à boulets rouges sur Véolia et que la rupture a dû donner lieu à des indemnités qui permettent à la structure de continuer encore un peu, mais je pense vraiment qu'il est sincère.
EN voilà un qui ne gueulera pas sur le grand capital, sur les multinationales qui ont plein de frics etc...

Cédric F wrote: EN voilà un qui ne gueulera pas sur le grand capital, sur les multinationales qui ont plein de frics etc...

T'as pas pu t'empêcher, hein ? ;rolleyes;

Fréd wrote:

Cédric F wrote: EN voilà un qui ne gueulera pas sur le grand capital, sur les multinationales qui ont plein de frics etc...

T'as pas û t'empêcher, hein ? ;rolleyes;

Ne me dites pas que Jean-Louis BORLOO va prendre la place de JOURDAIN à la barre de VEOLIA ?
(Les pères-la-morale ont eu assez de problèmes comme celà avec Philippe MONNET.... ;evil; :-* )

après Alphand chez DCNS, c'est Douillet qui s'y colle chez Veolia...