Arthaud: Le retour?

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21 years 8 months ago #12513 by Thierry
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Source Sail online

Florence Arthaud : l'appel du large
Sail Online (P.E) - 05/03/2003
 
C'est à la barre de l'ancien trimaran d'Olivier de Kersauson ("Trophée Jules Verne") que Florence Arthaud compte s'élancer en solitaire autour du monde.
   Treize ans après sa retentissante victoire dans la Route du Rhum, Florence Arthaud a encore soif d'embruns. Son rêve ? : "90 jours de solitude sans une âme qui vive autour de moi", répond-elle. A 46 ans, elle veut repartir à la conquête des océans.

Celle que les médias avaient surnommé la "fiancée de l'Atlantique" a toujours du sang salé qui lui coule dans les veines. Depuis qu'elle a gagné le Rhum en 1990, Florence Arthaud n'a cessé de naviguer.
Ici sur Figaro (deux participations à la Solitaire et trois à la Transat Lorient - Saint-Barth') en solo ou avec ses potes Jean Le Cam et Philippe Poupon, là sur des catamarans de sport avec Yves Pajot. A chaque fois, elle s'est, dit-elle, "bien éclatée".

"Je rame, mais rien ne bouge"

Mais aujourd'hui, elle a envie d'autre chose : "Là, je sens que j'ai besoin de naviguer en solitaire". Loin et longtemps.
Alors, après avoir cherché -en vain- un financement pour se lancer à l'assaut du Trophée Jules Verne -course en équipage qu'elle a imaginé avec Titouan Lamazou-, voilà qu'elle s'est lancé un nouveau défi : être le marin le plus rapide autour du monde, en solitaire à la barre d'un multicoque. En clair, s'offrir un Jules Verne, mais sans équipier. Le pari est osé : "Mais j'aime quand c'est difficile".
Le bateau ? Il l'attend sur un quai à Brest.
"Trophée Jules Verne" est l'ancien trimaran de Kersauson. Et, ODK n'a nullement envie de voir ce fidèle compagnon finir ses jours en charter aux Antilles, rempli de touristes en mal de sensations.
"C'est un bateau encore très performant, notamment pour ce type de tentative. Il y a des trucs à revoir, mais c'est un bon bateau".
Pour l'acquérir, elle remue ciel et terre : "Je rame mais rien ne bouge. J'ai la moitié du budget pour l'acheter, mais il faut que je trouve le reste". Et vite, car elle espère prendre la mer l'année prochaine.
"Mais entre le 11 septembre, la récession économique, la guerre qui menace en Irak, la situation n'est pas propice à la recherche de sponsors".
Des entreprises lui ont fait les yeux doux -elle ne citera pas de nom-, mais elle a refusé de les rencontrer, car, "je tiens à défendre mes idées".

Véritable troubadour

Naviguer certes, mais pas pour n'importe qui. Se définissant elle-même comme un "véritable troubadour, un jour ici, le lendemain ailleurs", Florence Arthaud éprouve le besoin de se "retrouver seule au large", comme une longue paranthèse dans sa vie : "J'ai besoin de ça, c'est presque vital pour moi : ce sera mon tour du monde charismatique".
Vivant à Paris avec sa fille, elle vit de "trucs à droite à gauche" : "Je suis à sec et je squatte souvent, mais j'arrive à gagner de l'argent. Argent que j'utilise pour payer les billets d'avions qui nous emmènent ma fille et moi dans les plus beaux endroits de la planète".
Même si elle n'a rien gagné en voile depuis près de 13 ans, la navigatrice jouit encore d'une grande cote de popularité auprès du public. "Pourquoi les gens ne m'ont pas oublié ? Peut-être parce j'ai représenté une certaine liberté de la femme à une époque où j'étais jeune et jolie (rires). Je pense également que le grand public ne s'intéresse pas seulement aux exploits des sportifs, mais aussi à leurs âmes. Il faut avoir une histoire à raconter pour capter les gens".
Très proche dans sa démarche d'Olivier de Kersauson, marin qu'elle qualifie volontiers de "dernier des Mohicans", Florence Arthaud a, elle aussi, besoin de liberté. Donc de mer, de vent.


*   Dans le sillage de Colas, Monnet et Kersauson

Posé sur un quai au port de Commerce à Brest, le trimaran "Trophée Jules Verne" (27 m), dessiné par le duo d'architectes Van Peteghem - Lauriot-Prévost, a connu plusieurs vies : "Poulain", "Un Autre Regard", "Charal", "Lyonnaise des Eaux - Dumez", "Sport Elec" et enfin "Trophée Jules Verne". Pendant près d'un an et demi, cette plate-forme revue et corrigée a été utilisée par Kersauson pour la sélection des équipiers de "Géronimo". C'est la barre de ce bateau que Florence Arthaud espère s'attaquer au record du tour du monde en solitaire sur multicoque. Avant elle, seuls trois marins ont tenté l'aventure. En 1974, Alain Colas à la barre de "Manureva" (l'ex-"Pen Duick IV") s'élance de Saint-Malo pour y revenir 169 jours plus tard après avoir fait une escale en Australie. En 1987, Philippe Monnet boucle le tour en 129 jours avec le trimaran "Kriter". Un an plus tard, Olivier de Kersauson s'élance à la barre de "Un Autre Regard" : 125 jours plus tard, il est de retour à Brest.

Lyman N°55055 - 1958
Guépard N°114 - 2012
Site Web: www.tgmp-architectes.fr

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