le calme pour Ellen, ça bombarde pour Kerso

LE VENT EST ENFIN REVENU PAR LE SUD-EST, MAIS PAS AUSSI FORT QUE PRÉVU pour des alizés. Il souffle actuellement à 12-13 noeuds, ce qui est assez pour pousser KINGFISHER2 à 15-16 noeuds, mais trop peu pour rattraper le retard sur le record...

LA BATAILLE ENTRE KINGFISHER2 ET LE RECORD DE PEYRON ne peut pas être plus serrée. Quelques minutes d'avance hier, 3 heures de retard ce matin et 54 milles sur la distance... LA PROGRESSION DE GERONIMO (qui compte 3 jours d'avance) est toujours rapide avec une vitesse moyenne comprise autour de 20 noeuds. Mais Kersauson et ses hommes sont contraints de naviguer autour du 45e degré de latitude sud, contrairement à Orange qui, au même moment, suivait une route le long du 50e degré, donc plus courte

"AU MOINS NEPTUNE NOUS A LAISSÉ SORTIR DU POT AU NOIR". Curieusement, le vent est revenu très peu de temps après le bizutage de Kevin et Andrew pour le passage de l'équateur. Les 2 équipiers ont été attachés à l'avant du bateau et recouverts d'une mixture de jus de poissons volants et d'huile de moteur, puis ils ont du avaler un terrible mélange de nourriture avariée ! Mais apparremment, ça a marché... le vent est revenu peu à peu dans les voiles. "Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour avoir du vent !"

EMAIL D'ELLEN hier soir : On avance ! !

Ce matin, après notre petite cérémonie avec Andrew et Kevin, le vent est revenu comme par miracle... Maintenant on navigue vers le sud, avec un peu d'ouest dans notre cap. C'est difficile à décrire le bonheur d'entendre le bruit le l'eau qui défile le long de la coque lorsque je suis dans la station de navigation. La nuit est superbe, le ciel est clair et les étoiles brillent très fort. Tout le monde semble avoir le moral à la hausse et moi j'ai réussi à passer un peu plus de temps sur le pont dans chacun des quarts ce soir, ce qui est génial.

La situation météo devant nous est atroce, et c'est difficile de considérer cela comme des sytèmes 'normaux' ; ce qui nous tient, Meeno et moi, en alerte permanente. Pour l'instant la porte n'est pas ouverte. En fait, cette soi-disant porte, n'est même pas là pour être fermée !

Maintenant c'est l'heure de dormir un peu. Et une fois encore, une nuit d'à peine 2 heures. Au moins la température descend un peu... mais bon, on est toujours en short !

Information Kingfisher Challenges

LES CHIFFRES : à 07h00 GMT le 08.02.03
05 46' S / 28 46' W (381 milles au nord-ouest de la pointe du Brésil)

AVANCE / RETARD sur le record : 3 heures 21 minutes de retard sur Orange
AVANCE / RETARD sur Geronimo : 28 heures et 2 minutes de retard sur Geronimo
DISTANCE PARCOURUE en 24 heures JOUR 8 : KF2 357 milles / Orange 397 milles / Geronimo 407 milles
DISTANCE DE L'ARRIVÉE : KF2 21324m / Orange 21270m / Geronimo 20875m

VITESSE moy / maxi BATEAU (sur la dernière heure) : 12.4 / 18.8 nds
VITESSE moy / maxi VENT (sur la dernière heure) : 11.7 / 15.7 nds
Direction du vent : 160
Distance du WayPoint4 35 00'S / 24 00'W Anticyclone de Sainte Hélène : 1775 milles (distance théorique la plus courte)

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Geronimo continue d'approcher la Tasmanie, toujours dans des conditions de mer difficiles : une houle de Sud-Ouest, croisée avec des vagues d'Ouest Nord-Ouest levées par le vent. Ce dernier, étant établi aux alentours de 30 noeuds dans l'axe de l'avancée du bateau, contraint l'équipage à de nombreuses manoeuvres d'empannage depuis 72 heures (un multicoque n'est pas performant au plein vent arrière).

En effet, si Geronimo avance à plus de 19 noeuds de moyenne, entre deux points espacés de 24h, cela veut dire qu'il navigue en réalité à beaucoup plus de 20 noeuds de vitesse réelle. Le trimaran doit affronter une mer cassante, avec plus de 7 mètres de creux relevés par satellite, qui rend délicate sa progression et oblige son équipage à le ménager. Différents facteurs déterminent l'amplitude, la période et la longueur d'onde de la houle. L'effet du vent sur l'état de la mer dépend de la distance sur laquelle le vent souffle sans rencontrer d'obstacles.

Cette distance est appelée le « fetch ». Au large, celui-ci est généralement déterminé par la taille de la dépression qui produit le vent. Un temps pendant lequel le vent souffle de façon continue à une force donnée. Ainsi, pour une vitesse de vent donnée, il faudra un certain temps pour que les ondes créées atteignent un état d'équilibre. Ensuite, même si le vent continue à souffler, la houle et le clapot ne grossiront plus.

Des études montrent que des vagues de 10 mètres de hauteur et de période 11 secondes peuvent être produites localement par un vent soufflant à 45 noeuds (81 km/h) pendant 20 heures et sur une distance (fetch) de 250 km et qu'une houle de deux mètres de hauteur et de période de 14 secondes peut être produite par un vent soufflant à 36 noeuds (65 km/h) à 2000 km de distance et 62 heures plus tôt.

C'est la raison pour laquelle Geronimo subit une mer aussi difficile. Elle est agitée par au moins deux phénomènes, dans une zone où rien n'arrête les vagues. Les prévisions pour la nuit donnent un renforcement des creux exactement dans le Sud de la position du bateau, l'obligeant à rester Nord.

Dans les prochaines heures, les hommes de Cap Gemini et Schneider Electric devraient laisser à bâbord la Tasmanie, île découverte par Tasman en 1642, séparée par le détroit de Bass de l'Australie dont elle constitue le plus petit état fédéré.

Information www.grandsrecords.com

Position de Geronimo : Jour 28
Position du bateau à 15H00 TU ce jour (16H00 locale) : 44°29S - 139°38E
Distance parcourue en 12 heures : 239,37 milles
Vitesse moyenne sur les 12 dernières heures : 19,95 nœuds


source : seasailsurf !

La pétole continue pour Ellen qui accuse plus de 50 heures de retard sur Geronimo....

Peut-être devrait elle renoncer, faire demi-tour et reprendre une nouvelle fenêtre météo...

Bon,.. facile à dire d'ici...