Vraiment très peu d'informations en ce moment ...
Envol de l'Hydroptère pour l'Angleterre.
23/05/2002
L'Hydroptère, le drôle de voilier volant développé par Alain Thébault sur une idée et un concept d'Eric Tabarly, a traversé la Manche dans la nuit de dimanche à lundi, ralliant Southampton depuis Douarnenez. Dans des conditions musclées, le premier vol au long cours et long courrier du prototype s'est déroulé sans encombre. Atterrissage réussi. De bon augure pour le bel oiseau...
Nul doute que ce convoyage de 400 miles marque une étape décisive du programme expérimental que représente l'Hydroptère. Se déroulant sans aucun incident, ce premier vol au large a permis de valider les aptitudes du bateau-oiseau à naviguer vite et loin. De quoi réjouir Alain Thébault, qui porte depuis sept ans ce projet visant à pulvériser les records de vitesse. Rappelons que l'Hydroptère est engin unique en son genre : un trimaran "ultra-light" doté de foils de 6,50 mètres de long, conçu pour voler plutôt que naviguer, imaginé pour défier la loi d'Archimède.
Equipage de haut vol
Remis à l'eau en août dernier avec à la clé quelques premières sorties des plus encourageantes en baie de Quiberon, le bel oiseau blanc a alors migré cet hiver à l'abri d'un chantier. Là, il a fait l'objet d'une révision complète et s'est vu installer de nouvelles jauges de contraintes pour suivre, chiffres à l'appui, son comportement lors des ses vols en vitesse stabilisée. Ou mieux encore en vitesse de pointe.
Le trajet Douarnenez-Cowes et la traversée de la Manche, c'était donc l'occasion pour l'engin de faire ses premiers pas au long cours. Et de rejouer à sa manière des vagues et des courants d'air. Pour ce premier galop d'essai au large, après plusieurs années de mise et re-mise au point, Alain Thébault, skipper et pilote, avait, bien sûr réuni un équipage de haut vol. Yves Parlier avait ainsi charge de la navigation et de la météo. Aux côtés de ce duo, Jean-Mathieu Bourgeon, François Cazala et Jean-Pierre Neu, équipiers, ainsi que de deux ingénieurs, Jean Abribat et François Lefaudeux complétaient l' équipage d'essai.
38 noeuds dans le Solent
Après un départ dans la matinée du port breton, la journée de dimanche a été consacrée à des études de comportement dans les parages d'Ouessant et notamment dans le passage du Fromveur, à contre courant. Une houle courte et croisée de l'ordre de 3 à 4 mètres a permis de vérifier le comportement sain du voilier dans une mer formée, où l'Hydroptère a pu solliciter son potentiel de vitesse, à l'occasion de longs bords à une vitesse de 30 noeuds.
La traversée de nuit de la Manche, par mer toujours formée et vent de sud-ouest 20 à 25 noeuds s'est révélée ensuite conforme aux prévisions. Enfin, lundi en milieu de journée, l'arrivée à 38 noeuds dans le Solent, qui sépare l'Angleterre de l'Ile de Wight, a permis de conclure en beauté cette première navigation hauturière de l'Hydroptère. Après un atterrissage réussi, il reste à mettre à plat et analyser les mesures effectuées à bord lors de ce convoyage. Avant de voler vers des tentatives de record en bonne et due forme, notamment celui de la traversée de la Manche entre Cowes et Saint-Malo. Décollage à suivre...
