Bon vous commencez à le savoir, je suis plutôt un gros consommateur d'actualité, de culture, et de cinéma, presque autant que de skiff et de voile. C'est pour cela que lors de la création de breizhskiff, j'ai tenu à ce qu'il y ait sur les forums une petite porte ouverte sur le monde pour donner à ce site cette petite touche si particulière et dont je suis assez fière. Ceci dit, je ne raconte quand même pas tous les films que je vais voir, certains sont de trop mauvais goût. Non non ne me remerciez pas...
Ce soir, je suis allé voir "Lord of war" en me disant que je n'en parlerai pas ici. Les critiques étaient dans l'ensemble mitigées et, il y a quelques semaines, à la vue de la bande annonce, je m'attendais à un spectacle divertissant, un de ses films d'action que vous regardez parce qu'ils vous permettent de sortir un peu du quotidien (des divertissements au sens strict). La sortie de ce film tombait bien, j'avais envie de spectacle, d'action et de ne surtout pas réfléchir. Ce film, j'en étais certain, allait être ce genre de truc que vous êtes honteusement content de faire mais dont vous ne vantez pas...
Qu'est-ce qui me pousse donc à en parler ? D'abord, dès le générique, j'ai reçu un premier coup de poing dans la gueule. Une accroche parfaite qui vous fait rentrer dans l'histoire sans qu'il y ait le moindre élément objectif d'identification à ce qui joue sur l'écran. Au générique de fin, les applaudissements d'une salle quasiment pleine résonnent quand la lumière se rallume... Je suis sur le cul... Il y a la quelque chose d'invraisemblable qui s'est passé dans mon esprit... Plus que le film en lui même, le fait que les gens applaudissent me trouble...Mais plus encore, j'ai le sentiment que les autres spectateurs sont troublés d'avoir été troublés par ce film...
Réalisé par Andrew Nichols (auteur de bienvenue à Gattaca et scénariste de The trumman show et du terminal) ce film raconte l'irrésistible ascension d'un trafiquant d'armes international américain d'origine ukrainienne. Sur tous les conflits du monde, les plus abjects (les références au Libéria sont évidentes), les plus pourris ou l'horreur est une banalité, ce personnage joué par Nicolas Cage deale ses armes de poing qui sont aussi dangereuses que des armes de destruction massives tout en menant une vie de bon père de famille et en étant pourchassé par un pur flic ou un flic pur. Film de fiction, il possède néanmoins pas mal d'éléments qui renvoient au documentaire. Inspiré de faits réels, il n'est pas si éloigné que cela de l'univers d'un Michael Moore (humour notamment) sans en avoir les défauts. Je précise qu'il ne s'agit pas non plus d'un docu-fiction, ce nouveau genre marketing qui a tendance à trop se développer ces derniers temps... Ce mélange "détonnant" rajouté à scénario parfaitement maîtrisé et surtout à un montage de haute voltige, contribuent à provoquer chez le spectateur l'état dans lequel il se trouve à la fin et que j'ai décrit un peu plus haut. Les acteurs sont tous très bons mais Nicolas Cage est au dessus du lot. Il prouve qu'il est sans doute l'un des plus grands acteurs américain à l'heure actuelle.
Je suis persuadé que certains n'aimeront pas ce film. S'il a été pour moi une surprise tellement remarquable je ne peux que penser qu'il sera aussi pour d'autres une mauvaise surprise mais en aucun cas une indifférence.
Breizh Skiff Project, YCCarnac.
