Je reprends les critiques cinématographiques délaissées depuis quelques temps, non pas que Jean-Michel n'ait pas fait cela bien hier, mais je n'avais pas vu de film très intéressant ces derniers temps (à part le film de Jeanne Labrune, petite chef d'oeuvre d'humour et de finesse).
Je suis allé voir hier soir "Mensonges et trahisons... et plus si affinité...". Petite comédie qui dit beaucoup sur les hommes et les femmes d'aujourd'hui, sur leur petite misère et leur grandeur sans jamais trop forcer le trait. Des dialogues ciselés à merveille et des personnages forts, servis par des acteurs remarquables. Le trublion Edouard Baer trouve (enfin ?) un rôle taillé sur mesure à coté de Marie-Josée Croze découverte dans "les invasions barbares". Prix d'interprétation à Cannes, certains s'interrogeaient sur le choix du Jury de Cannes à l'époque. Avec ce film, ressort son jeu tout en simplicité ou paradoxalement la simplicité permet la gravité. A ce niveau là c'est une performance et on se dit que le jury avait su décerner tout le talent de cette actrice.
L'intrigue du film : Raphaël (Edouard Baer), nègre pour des célébrités qui veulent écrire leur biographie vit avec Muriel (Marie-Josée Croze) architecte. Raphaël écrit la biographie du capitaine de l'équipe de france de football, lequel sort avec une femme brillante dont Raphaël était amoureux en fac. A travers ses interrogations, le nègre deviendra et assumera son désir d'écriture pour lui et non pour les autres. Le tout traité sur un ton de comédie, avec des scènes délirantes (parfois empruntées à la littérature contemporaine (une histoire de sanglier empruntée à Anna Gavalda et à "je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part").
Bien sur ce film reste une comédie et de mauvais esprit trouveront toujours à dire qu'une comédie n'a pas la portée d'un autre genre. C'est sans doute vrai quand les comédies sont mauvaises, mais quand elles sont bonnes... Et de ce côté là on est plutôt gâté en France, ces derniers mois.
Breizh Skiff Project, YCCarnac.
