vagabonde des mers

En mai je parlais de l'article de Voiles et Voiliers consacré à la croisière du Bonita faite par 4 filles sortant quelque peu de l'ordinaire durant l'été 1925.
www.breizhskiff.com/forums/index.php?boa...isplay;threadid=1827

Lundi soir, je cherchais un bouquin à acheter et je me suis retrouvé chez un vendeur de journaux d'une gare parisienne encore ouvert à 23 heures et à ma grande surprise; je suis tombé sur "vagabonde des mers" d'Ella maillard... Je l'ai acheté de suite et ai passé une bonne partie de la nuit à la lire (il me reste encore quelque pages. Cette femme extraordinaire raconte ses différentes croisières, son apprentissage de la voile et de la mer, ses rencontres marines... C'est assez fabuleux, bien écrit et d'une modernité assez intéressante.
Ella maillard poursuivra toute sa vie durant, jusqu'à sa mort à l'âge de 94 ans en 1997, sa carrière de voyageuse de l'Inde à la Chine en passant pas toutes les mers du monde. Pourquoi ne suis-je pas né dans les années folles ?
Elle faisait partie de cette bourgeoisie (Suisse) des années 20 élevée dans une après guerre traumatisante et qui toute sa vie cherchera à échapper à une certaine forme de réalité...

Il y aurait tant à dire sur cette femme exrtaordinaire...

PS je vous conseille tous de lire ses ouvrages : certains sont dasn la petite bibliothèque Payot (le meilleur éditeur de littérature de voyage) en livre de poche donc peu cher... Vous n'aurez pas d'excuse !

Dans la même veine, l'article de V&V de novembre sur Errol Flynn - grand navigateur avant de devenir Hollywood Star...
encore un qui a bien profité des années folles!

Oui il a bien profité des années folles mais dans leur côté décadance ce qui n'était pas le cas de ces charmantes demoiselles...
Ella Maillard parle d'ailleurs des 18 pieds australiens... Il faudra que je retrouve le passage...

Moi ce qui me fascine chez Ella Maillart, c'est l'âge à laquelle elle a commencé toutes ses aventures... Il fallait quand même le faire à l'époque, partir voyager comme ça sans aucun moyen! Même que parfois elle a dû se faire passer pour un mec ou encore passer la frontière Chine-Tibet clandestinement en semant ses guides derrière elle... C'est plus pareil aujourd'hui, tout est tellement bien organisé, calculé... (quoique pour passer au Tibet je pense que ce n'est toujours pas facile!)
J'aurais aussi bien voulu faire partie de son voyage avec ses copines sur son voilier, ça devait être cool!

Sinon pour ce type de bouquins, je ne peux que vous conseiller Alexandra David-Neihl (Une parisienne à Lhassa...) et Nicolas Bouvier bien sûr... et j'ai aussi toute une bibliothèque de livres d'ethnologie pas trop intellectuels à vous proposer...

et j'ai aussi toute une bibliothèque de livres d'ethnologie pas trop intellectuels à vous proposer...

Euh pourquoi ? Pas trop intellectuel parce qu'on est cons ?
Ceci dit je suis totalement d'accord avec toi sur tout. J'aime beaucoup Nicolas Bouvier.
J'ai fini le bouquin hier et à la fin Ella Maillard aborde les raisons qui ont poussé toute une partie de cette jeune bourgeoisie à prendre du recul avec leur milieu bourgeois d'origine. Le cas Gerbault comme celui de ces filles et d'Anita Conti par exemple en sont sans doute les plus significatifs. La grande guerre. Oui mais voilà on aurait voulu qu'elle aille plus loin dans l'analyse. Seul tout petit reproche au bouquin.

L'ethnographe devrait se faire plus souvent ethnologue...

Euh pourquoi ? Pas trop intellectuel parce qu'on est cons ?

Oui mais voilà on aurait voulu qu'elle aille plus loin dans l'analyse. Seul tout petit reproche au bouquin.

L'ethnographe devrait se faire plus souvent ethnologue...

meuh non, pas parce que vous êtes cons... Si t'as envie de lire du Claude Lévi-Strauss où tu comprends rien du début à la fin (vive les grands penseurs qui se sentent obligés d'utiliser des termes hyper savants pour dire des trucs tout simples...) j'en ai aussi.

Je suis tout à fait d'accord pour le manque d'analyse des bouquins d'Ella Maillard, mais ce n'est pas le but de ce genre de livre d'analyser quoi que ce soit. C'est facile à lire, poétique et accessible à tous, ce qui permet aux gens de découvrir d'autres régions ou cultures sans pour autant entrer dans le scientifique ou la politique. Ou de simplement laisser son esprit s'égarer par la beauté des mots...

meuh non, pas parce que vous êtes cons... Si t'as envie de lire du Claude Lévi-Strauss où tu comprends rien du début à la fin (vive les grands penseurs qui se sentent obligés d'utiliser des termes hyper savants pour dire des trucs tout simples...) j'en ai aussi.

J'aime bien Claude Lévi Strauss... Et pourtant dieu sait si toute la pensée structuraliste dont il est en partie à l'origine m'insupporte au plus haut point. Je préfère nettement les approches des sciences humaines anglos-saxonnes et américaines mais qui malheureusement sont un peu occultées dans la sphère, "dasn le champ" des sciences humaines françaises

Bon pendant les soirées d'hiver, je propose des discussions torrides sur Lévi Strauss,, Bourdieu, Barthes, Derrida, Deleuze, Foucault, du Lacan... et puis dans un autre domaine un peu de Debray (Régis) parce que ces dernières théorie et la nouvelle sciences humaines qu'il a inventée ça vaut le déplacement !

Bon pendant les soirées d'hiver, je propose des discussions torrides sur Lévi Strauss,, Bourdieu, Barthes, Derrida, Deleuze, Foucault, du Lacan...

ça marche! mais va falloir que je me cultive un peu plus... Parce que personnellement Bourdieu j'ai encore jamais réussi à finir un de ses bouquins! (en fait j'ai déjà de la peine à les commencer...)

Parce que personnellement Bourdieu j'ai encore jamais réussi à finir un de ses bouquins! (en fait j'ai déjà de la peine à les commencer...)

Je suis bien d'accord!!

Parce que je suis de bonne humeur : "le mystère du ministère, le mysterium du ministérium" est à la base de l'existence du groupe social : "le groupe existe lorsqu'il s'est doté d'un organe permanent de représentation doté de la plena potentia agendi et du silligum authenticum, donc capable de se substituer (parler pour c'est parler à la place de) au groupe sériel, fait d'individus séparés et isolés en renouvellement constant, ne pouvant agir et parler que pour eux mêmes" "Dans le cas limite des groupes dominés, l'acte de symbolisation par lequel se constitue le porte parole, la constitution du mouvement est contemporain de la constitution du groupe ; le signe fait la chose signifiée, qui n'existerait pas sans lui, qui se réduit à lui. Le signifiant n'est pas seulement celui qui expreime et représente le groupe signifié, il est ce qui lui signifie d'exister, qui a le pouvoir d'appeler à l'existence visible, en le mobilisant, le groupe signifie. Il est le seul, qui sous certaines conditions, en usant du pouvoir que lui confère la délégation peut mobiliser le groupe" In Bourdieu Pierre, la délégation et le fétichisme politique, P 49-50...
Vous dormez, votre regard est lourd

As tu cette délégation?

Non je n'ai pas cette délégation car quand on lit plus loin ce bouquin sur la délégation, Bourdieu explique que le délégataire, le porte-parole... doit s'annuler dans le groupe pour que celui-ci existe !
Mais ce passage s'applique parfaitement à la situation des skiffs en France, groupe dominé par la voile légère traditionnelle et les institutions.