Violence et cinema

Mes a priori vis à vis du film Elephant (que je n'ai pas vu) et le malaise qu'en ressends Cedric me donne envie d'ouvrir ce sujet...

Sujet bateau (pour faire la liaison avec le BSP) me direz-vous?

Peut-être... Ou bien suis-je atteind de sensiblerie?? Mais d'autres films se profilent à l'horizon , comme le nouveau Tarentino, qui lui aussi semble tomber dans une esthétique de la violence ...

Alors voilà....

Décidément, le forum BSP, c'est vraiment le dernier salon où on cause!!!!

En lisant entre les lignes, il me semble que tu dénonces un tendance de plus en plus affirmée à esthétiser la violence au cinéma.
Perso, je ne crois pas que le phénomène soit réellement nouveau. Des films comme "West Side Story", "Apocalypse Now", et surtout "Orange Mécanique" (pour ne citer que ceux-là) sont de très bons exemples.

Il me semble d'autre part que le phénomène soit assez nettement anglo-saxon; certains films français récents sont également hyper-violents; je pense à "Baise-moi", ou "Les Nuits Fauves", mais la violence y est traitée de manière réaliste, brute, sans aucune esthétisation. C'est probablement moins pernicieux.

Alors c'est peut-être parce que je vieilli et que je ressent les choses de manière différente??

Ceci étant je n'avais jamais perçu West Side Story comme un film violent ni comme une esthétisation de la violence... Mais oui on peut avoir cette lecture... En tout cas ce n'en est pas l'archétype!!

Il y a peut-être une distinction à faire entre "degré" de violence et "esthétisation" de la violence. Le degré de violence dans West Side Story est infiniment moindre que dans les films actuels; mais la manière dont cette violence est présentée (chorégraphie, cadrages, ...) consiste à la rendre plus esthétique, plus acceptable.

Là où je te rejoins, c'est que le propos de West Side Story n'était pas la violence en tant que telle, alors que ça semble justement être le cas pour bon nombre de films qui sortent aujourd'hui.

Disons qu'aujourd'hui c'est la complaisance et le voyeurisme vis à vis de cette violence qui est aussi insupportable...

Juste une petite intervention au sujet du film Elephant :

Cette violence que vous condamnez a peu être pour objectif de nous lancer un avertissement !! ?.

Mais qui peut donc bien nous donner un avertissement ?
le réalisateur Gus Van Sant est assez clair :

symbolique du ciel qui se noircit longuement et s'éclaircit après la tuerie, petit gadget accroché dans la voiture des tueurs, en forme de visage satanique. Référence au nazisme dans une émission de TV regardée par hasard par les tueurs...
Cette émission sur le nazisme n'est certainement pas choisie par hasard, et ce qu'il m'en reste, c'est que les nazis reconnaissent avec plaisir que c'est la propagande qui les a amené au pouvoir. Propagande, donc séduction, on retrouve là encore le côté obscur de la lumière.....

La violence dans ce film n'est pas seulement gratuite, elle peut être comprise comme une punition. c'est la raison pour laquelle je pense que ce film est un avertissement.


(voir aussi DOGVILLE)

mmmmh... d'accord avec ça... le message est clair dans Elephant (du moins, il devrait l'être). Par contre, dans Gangs of New York je distingue un peu moins bien le message... et dans Kill Bill (futur Tarentino) je ne le vois plus du tout.
Tarentino lui-même reconnaît avoir fait un film purement esthétique, une espèce d'exercice de style sur le thème du film kung-fu, genre classé selon lui "fascinant"...
C'est là qu'il y peut-être dérive.

Là aussi je suis plus que réservé sur le cinéma de Lars Von Trier...

J'ai totalement détesté Dancer in the Dark..... Je suis rarement sorti d'un cinema aussi en colère que ce jour là.....

Pauvre Bjork, qu'a t'elle été faire en cette galère... (Elle l'a d'ailleurs beaucoup regretté..)

Un film est une oeuvre d'art, une création artistique ; il y a donc forcément une dimension esthétique. Il faut donc se méfier de toute réfexion qui consisterait à vouloir trop chercher une fin au sens de finalité à l'égard du public de l'oeuvre d'art et ne pas forcément chercher à savoir s'il est bon ou mauvais de d'esthétiser la violence au cinéma par exemple (on rentrerait là dans des considérations morales). Il s'agit là d'un autre débat qui est lui sans fin : il consisterait à s'interroger sur l'effet produit sur le public suite à la projection du film ou sur la façon dont il est reçu par le public.
Par contre il me semble plus légitime de s'interroger sur certains cinéastes qui se spécialise dasn la "masturbation intellectuelle" pour faire leur film... Lars Von Trier en est un exemple avec son dogme. La technique devient première au détriment du contenu...

Le problèmes avec Von Trier c'est qu'il n'ya que le dogme dans ses films.
En revanche d'autres cinéastres adeptes du "dogma", n'oublient ni le scénario ni la mise en scène... C'est quand même mieux pouir le cinema