Education

Message spécialement pour Benoit, notre instit préféré

Comme tu le sais les question d'enseignement m'intéressent au plus haut point, et au risque de choquer, j'ai quand même l'impression que le gouvernement est en train de prendre ça à bras le corps. Je ne sais pas si le débat sur l'éducation va déboucher sur quelque chose mais il y a l'air d'avoir la volonté. Qui plus est, je trouve que Ferry a enfin l'air de trouver ses marques et dans le prochain budget de l'éducation figurent des choses intéressantes.
Plus spécifiquement, un livre est sorti d'une jeune instit qui raconte son expérience et s'interroge sur les IUFM et le discours qui y est tenu : ses propos qui correspondent à ceux tenus par mes amis passés par là sont ahurissants et je commence à comprendre pourquoi les profs gardent un si mauvais souvenir de leur formation là bas. Dasn son bouquin cette instit parle également des méthodes d'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Elle raconte comment elle passe pour une extraterrestre auprès de l'inspection pour avoir abandonné la méthode globale pour revenir à la méthode syllabique (celle avec laquelle les gens de mon âge ont appris à lire et écrire). Elle ne fait même pas de mixte uniquement de la syllabique. Elle évoque l'idée admise depuis par certains que la méthode globale est une idéologie et pas une technique d'apprentissage et qu'elle explique en grande partie la faiblesse en lecture écriture des élèves aujourd'hui.
Au risque de passer pour une réactionnaire dit-elle, je fais de la syllabique et j'obtiens de meilleurs résultats qu'en méthode globale ou mixte. J'imagine que pas mal d'instits ont abandonné le global pour faire du mixte ou carrément du syllabique...
Bref ami skiffeur instit ou instit skiffeur quel est ton point de vu sur ce sujet ? Merci de me renseigner

C'est curieux le syndrome ministériel qui consiste pour chaque ministre de l'éducation d'y aller de sa réforme personnelle....

C'est pathologique?

Oui et non parce qu'on le veuille ou non, il y a quand même depuis trente ans une grande continuité dans les politiques d'enseignement malgré les alternances politiques. Comme au ministère de la culture d'ailleurs.
Sinon cette pathologie est aussi dans la même veine que celle qui consiste pour tout homme médiatique à avoir une reconnaissance par l'écrit, par un livre.

Sinon cette pathologie est aussi dans la même veine que celle qui consiste pour tout homme médiatique à avoir une reconnaissance par l'écrit, par un livre.

C'est bien ça le problème

oh il suffit juste de prendre ce qui est bon dans ce tapage

Tout dépend du nègre...

Bon j'exagère qq uns écrivent eux-mêmes (enfin j'ai la faiblesse de le croire).....

je n'ai eu le message que ce soir, je prépare une réponse pour demain
Le temps de trouver un nègre...
Trève de plaisanterie, je réponds sérieusement demain.

Ca y est on est demain, et il faut que je trouve quelque chose d'intelligent à dire ???
Un grand débat sur l'éducation, pour moi l'idée est très bonne, si ce n'est qu'il ne faut quand même pas oublier de consulter les professionnels, et qu'il ne faut pas que cela soit démago, on écoute tout le monde, mais au final on fera ce que l'on voudra.
Ce qu'il serait interessant de savoir, c'est qui garantit quoi ?
Je m'explique, aujourd'hui, il est reproché à l'éducation nationale de ne pas garantir la réussite du plus grand nombre. Il est vrai que l'on fonctionne toujours sur les mêmes schémas, et que la société a changé beaucoup plus vite que l'école, le collège et le lycée. Même si pour moi, le "maillon faible" (quelle horreur cette émission), au risque de faire hurler, c'est le collège. C'est le seul élément qui n'a quasi pas bougé depuis 30 ans, la preuve on est juste en train d'essayer de se débarasser du collège unique qui date des annéees 70. Mais pour en revenir à mes moutons, on pourrait demander aux parents ce que eux garantissent. En effet, on ne peut pas l'ignorer, et refuser d'en parler, les interactions entre le milieu familial et le milieu scolaire sont importantes.
Dans la série des choses à ne pas dire devant l'enfant ou à ne pas faire quand on est parents :
- "quand j'étais à l'école j'étais nul en ..." Tout faux, l'enfant veut faire plaisir à ses parents, il sera lui aussi nul en ...
- "c'est quoi ça ? Il est con ton instit" (même si c'est vrai !),ou "c'est vraiment n'importe quoi ce qu'il te fait faire" (même si c'est vrai !). Dénigrer l'enseignant devant l'enfant, c'est à coup sûr aboutir à un dénigrement de l'école par l'enfant.
- Laisser son enfant se coucher trop tard. (en moyenne cette année dans ma classe, cela se situe vers 22h... sans commentaires
-etc...

Dans la série des choses à ne pas faire quand on est enseignant :
- refuser de recevoir les parents ("de toute façon ils ne comprennent rien", faux, si les parents ne comprennent rien, c'est souvent que l'on n'a pas pris le temps de leur expliquer correctement)
- surcharger les élèves en travail du soir à faire à la maison. Tous les enfants n'ont pas des parents instits disponibles à 16h30
- prendre en grippe des enfants, parce que l'on ne s'entend pas avec les parents
-etc...

Pour moi le plus important c'est un vrai dialogue entre les parents et l'école. Pour cela il va peut-être falloir allez les uns vers les autres. C'est pas gagné, on n'a jamais eu autant de moyens de communications, et on n'a jamais aussi peu parler à ses voisins...

Quant aux programmes scolaires, là, je suis désolé, mais la façon de faire est propre à chaque enseignant. C'est à l'inspecteur de remonter les bretelles à l'enseignant si ce n'est pas fait correctement. Mais ce n'est pas aux parents de s'immiscer là-dedans.
Quant aux fainéants de l'enseignement, désolé, mais je ne suis pas sûr qu'il y en ait plus que dans les autres corporations...

Un dernier point qui me fait bondir, ce sont les calendriers scolaires. Il faut savoir que cette année entre les vacances de Noël et celle de février, je n'aurai que 5 semaines de boulot
Je sais vous vous dites, il est con de râler. Que puis-je faire en 5 semaines, alors que l'on sait, que le bon rythme pour les enfants, c'est 7 semaines de classe et 2 semaines de congés... Apparemment c'est le tourisme qui régit l'éducation. Quand on entend l'enfant au cœur du système éducatif, ça me fait marrer.
Je ne vous parlerai pas des différentes organisations de la semaine : 4 jours, classe le mercredi matin, classe le samedi matin...

Allez les skiffeurs parents, réagissez...

Bon je ne suis pas encore père et pas trop pressé de l'être mais je suis d'accord avec tout ce que tu dis !
Le collège unique m'apparait vraiment comme le maillon faible et c'est une machine à fabriquer de l'échec scolaire : les voies professionnelles sont complétement dévalorisées en France. Certes ce n'est pas nouveau mais ça a vraiment l'air de vouloir changer sur ce point ! Enfin méfions nous de la démagogie.
Concernant les parents, quand je vois des gamins qui se débrouillent tout seul parce que les parents n'ont pas envie de perdre 20 minutes de sommeil le matin pour s'occuper de leur gamin, on comprend que ces mêmes gamins aient du mal ou oublient de se réveiller pour aller en classe. Et ça ne concernent pas que les milieux socialement défavorisés !

Parent certes, et aussi enseignant dans le supérieur (Ecole d'Archi de Lille)....

Du point de vue de l'enseignant, je trouve que les étudiants ont une attitude de plus en plus consumériste: Je m'inscrit, donc j'ai droit à mon diplome 6 ans plus tard.....


Côté parent:
Les profs sont en général accessibles et contents effectivement de partager, d'échanger sur les difficultés de l'enfant (sauf execption bien sur mais comme dans toute profession)
On parle de collège unique mais je suis pas sur que cela soit vrai dans les faits.
Chaque collège et chaque lycée aprés organise des filières qui permettent de rassembler dans une même classe “l'élite“ (ou supposée telle)
Exemple: la création d'option “rares“ pour permettre de détourner la carte scolaire (Japonais, Hébreu, Etc)

Pour avoir deux enfants au parcours scolaire trés différent (l'ainée avec qq difficultés et la cadette plutôt brillante), il est frappant de voir à quel point dés que les difficultés apparaissent il manque de possibilités au sein du collège pour venir en aide à ces élèves.
Manque de moyens dira t'on? Sans doute.....

Allègre s'est rendu célèbre avec le terme “mammouth“ (terme déformé par la presse d'ailleurs et sort de son contexte), je crois qu'il était dans le vrai et que les syndicats de profs ont vraiment jouer un mauvais cheval en lui faisant le sort que l'on connait.
Je pense que son analyse et ses réformes étaient assez juste.
Il a sans doute pecher par maladresse, mais le jusqu'auboutisme et l'immobilisme de certains syndicats (un vieux relent de troskisme) ont fait le reste.

Allègre s'est rendu célèbre avec le terme “mammouth“ (terme déformé par la presse d'ailleurs et sort de son contexte), je crois qu'il était dans le vrai et que les syndicats de profs ont vraiment jouer un mauvais cheval en lui faisant le sort que l'on connait.
Je pense que son analyse et ses réformes étaient assez juste.
Il a sans doute pecher par maladresse, mais le jusqu'auboutisme et l'immobilisme de certains syndicats (un vieux relent de troskisme) ont fait le reste.

Ton analyse sur Allègre me fait plaisir, et j'en partage les conclusions.
Il est certain qu'il faut dégraisser le mammouth

Tu parlais d'élèves en difficultés, il est vrai qu'au niveau du primaire on est plutôt bien armé. Il y a un réseau d'aide (pas toujours) mais nous en ZEP on en a un, composé de deux instits spécialisés et d'un psychologue scolaire. Au collège, plus rien de tout ça, on se demande pourquoi, puisque cela a fait ses preuves en amont...

Bonne journée

Ça me fait plaisir de rencontrer un Instit qui regrette Allègre, car hormis dans les prof d'Université, on ne peut pas dire qu'il était trés populaire!!!!!

C'est vrai que la rupture entre primaire et collège est forte en ce qui concerne le rapport entre enseignants et élèves/parents ???

De même qu'allègre avait de bonnes idées, il faut savoir que les nouveaux programmes de l'école primaire dont la mise en place est sur 3 ans (l'année prochaine sera la dernière), sont excellents, notamment en ce qui concerne le "français". On introduit enfin la littérature à l'école, et cela en tant qu'étude d'une œuvre, et pas pour faire de l'orthographe et de la grammaire et de la conjugaison avec. Tout ce qu'il fallait pour dégouter les gamins du livre en question. Et on ne passe plus 1 mois ou deux, à faire de la lecture suivie sur une œuvre. En 2 semaines, le livre doit être étudié. L'intérêt des enfants n'en est que plus grand. Bien sûr, les outils n'existent, à l'instit de les inventer. Mais bon c'est super intéressant.
Bon j'arrête, c'est un forum skiff
Cédric arrête de me brancher sur l'enseignement, je pourrai écrire pendant des heures...

Non c'est le forum 5 secondes, et il n'y a pas que le skiff dasn la vie ! C'est toujours intéressant de parler d'autres choses et comme ces problématiques m'intéressent...