Désafection?

Le dernier message de Cedric sur le manque de participation lors du dernier rendez-vous 18 pieds à Frisco, les difficultés d emise ne place du Trophée BSP, le nombre de 29er en vente...

Tous ces éléments me font poser cette question:

Y a t'il désaffection du skiff ou plus généralement des “nouveaux dériveurs“ (expression détestable)??

J'en ai aucune idée... C'est juste pour savoir ce que vous ressentez vous-même ou autour de vous.

Il faudrait aussi se rapprocher des importateurs et revendeur pour savoir leur sentiment.. Nicolas Honor, CAEV et autre Paris-Voile...

Non je ne pense pas qu'il ya ait de désafection pour ce genre de bateau bien au contraire !
Les statistiques du site sont toujours bonnes et nous recevons Nico et moi de nombreux mails pour nosu demander des infos sur les bateaux.
Cet été on a fait quelques baptêmes en 18 Pieds et tous ressortaient enchantés.
La liste des skiffeurs s'est quand même pas mal développée ces derniers temps.
Les 29er en vente sont essentiellement le fait de personnes qui vont racheter des bateaux du même genre et plus il y a de bateaux sur le marché de l'occase plus les prix vont baisser permettant ainsi à des gens d'accéder aux skiffs à des prix compétitifs.
Bref les bateaux sont là et bien là.
Par rapport aux personnes du trophée Breizhskiff certaines ont souhaité prendre de la distance essentiellement pour des raisons personnelles et ou professionnelles.
Maintenant on bute toujours sur les mêmes problèmes depuis 1996 date du vrai début de ces bateaux en France : il y a peu de manifestations sur lesquelles les skiffs se rassemblent et peu de continuité d'une année sur l'autre (les plus vieux événements comme l'armisitice sont ceux qui rassemblent le plus de monde). Les propriétaires préfèrent rester à naviguer dans leur coins et cet aspect là est culturel et sera dure à changer. de la sorte nous nous privons de personnes qui pourraient venir d'autres séries s'il y avait un peu d'activité.
Du côté des importateurs soyons clairs : ils s'en foutent en grande partie. Ce n'est pas la vente de bateaux à des propriétaires qui va faire leur chiffre d'affaire en France mais bien plutôt la vente de bateaux à des écoles de voile ! Si vosu ajoutez à cela que les vendeurs ne sont pas forcément toujours commerciaux : on est pas dasn la vente de voiture ! Ils ne vont pas chercher le client, ils attendent qu'ils viennent.
Encore une fois ce n'est pas en comptant sur les autres que nous nous développerons.
Maintenant à nous de nous prendre un peu en charge : la principale tâche consisterait à ce que des gens nous aident Nico et moi notamment pour trouver des clubs organisteurs de régates en respectant les contraintes de date et de déplacement dont nous avons beaucoup parlé ici !
Allez pour l'année prochaine qu'est-ce qu'on a de certain: La Tranche en juin, La Teignouse à Quiberon en mai et l'armisitice en novembre. Je constate que même sur les régates où il y a peu de bateaux, l'ambiance et bonne et les clubs remettent ça. Sinon Carnac devrait finir par craquer et nosu faire un truc. Ce qu'il faut c'est donc de la stabilité dans les événements et les gens viendront nosu rejoindre c'est certain. Après charge à nous de transmettre les résultats à la presse nautique.
Concrétement, il nous faudrait sélectionner quelques clubs et date tous ensemble et après on négocie avec ces clubs. Mais ça il faut le faire maintenant !

Maintenant tout cela prend du temps !

Je suis tout à fait d'accord avec cédric: pour faire progresser notre pratique, il faut des bateaux, des régates et des personnes motivées !

Les bateaux commencent à pouvoir se trouver d'occaz pas trop cher, et on va en avoir de plus en plus

Maintenant pour ce qui est des régates et de donner envie à plus de monde de participer, il faut bien évidemment s'accrocher et ne pas nous démotiver nous-même...

Je pense au contraire que ces dériveurs intriguent et attirent beaucoup de monde (oim).
Il est par contre indéniable qu'on puisse être rebuté par le manque de compétition et surtout le manque de bateaux.
Je suis par exemple motivé pour m'acheter pour la saison prochaine un i14 mais il y a visiblement 2 équipages en France. Comment voulez vous que je réussisse à progresser et ne ce serais-ce qu'exploiter un tel bateau ? Je pense que je vais le faire quand même.
Il y a trés peu d'endroit pour essayer des skiffs et pour se tirer la bourre le we quand on habite pas Carnac ce n'est pas évident.
De toutes les manières tant qu'il n'y a pas de sponsors, il n'y a pas de bateaux neufs, quand il n'y a pas de bateaux neufs il y a peu d'occasions etc ...
Ce qui me chagrine plus c'est que le yachting en France est en perte de vitesse même si les ventes de croiseurs augmentent. L'angleterre focntionne totalement différement et c'est comme ca qu'ils ont des championnats de trés haut niveau mais également accessibles à tout le monde.

Bref viendez skiffer (et emmenez moi ...)

Je m'attendais à la réponse de Cedric et de toute façon c'était un (petit) peu polémiste..

Ben oui montrons nos bateaux, et allons régater!! N'ayons pas peur de nous inviter aux régates D5... En général les clubs sont accueillant...

Une simple curiosité : Comment c'est dévelopé le dériveur traditionnel à sa naissance (je suppose vaurien/420/470) ? Est-ce que le grand public voileux c'est précipité dessus et les flottes se sont monté en 3/4ans, ou est-ce que les competiteurs/pros/jo(/fédé ) oné été les seuls à en avoir ou presque (comme les skiffs maintenant) puis ont permis de developper le marché de l'ocasion, où des amateurs ont alors pu venir ?

Kib

Je crois que les 420/470 ont connu un succès immédiat en France. Mais c'est peut être parcequ'il n'y avait aucun bateau équivalant à l'époque à détroner.

Aujourd'hui, les skiffs conccurencent des bateaux implantés en France depuis 30 ans. Et on sait que le conservatisme est propre à la mentalité Française.

Les 420/470 n'avaient pas de conccurents. Ils se sont naturellement imposés...

A part ca, je ne pense pas que la participation a la regatte de Frisco est a prendre en consideration. C'est un cas extreme.

La flotte mondiale de 18' est repartie a peu pret comme ca :

Australie : 40 %
Europe : 55 %
US : 5 %

et je suis genereux sur les 5 % ... alors quand tu organises une manches sur le continent americain, faut pas s'etonner d'avoir peu de bateaux ...

Deplacer un skiff aux US coute cher et t'empeche de naviguer a minimum 1 mois (avion) et en general 3 mois (transport par bateau) ... perso je suis pas pret a le faire

Et on sait que le conservatisme est propre à la mentalité Française.

Hop, pour une fois, je défends les français... Il n'y a pas que chez vous que le conservatisme a la vie dure. Dans le petit club d'à côté de chez moi, il est impossible de trouver un nouveau dériveur, pasque le chef des juniors ne veut pas en entendre parler. De manière globale, on peut dire que le dériveur "traditionnel" n'est qu'un moyen de formation pour aller ensuite faire du Dolphin, du Surprise ou du Joker. Les régates "dériveurs" sont immédiatement assimilées à des régates "juniors".

Un autre club de la région, lui, constate que les nouveaux dériveurs sont funs et que ces bateaux intéressent plein de gens, et pas seulement des juniors. Il suffit de voir le nombre de personnes ayant envie de venir tester le 18' pasqu'ils en ont marre de nous voir partir tout seul sous spi lors des inteséries. Le problème de ces clubs, c'est l'argent. Peu de bateaux neufs, donc peu d'occases, comme cela a déjà été dit. Les clubs ne peuvent pas dépenser 50'000 frs d'un coup pour s'équiper en 29er, ou 100'000 pour des bateaux de la classe supérieure. Et pas question de les rentabiliser en location... à ce moment, mieux vaut acheter un Cata F16 que tout le monde est capable d'utiliser, alors que pour un skiff, faut une certaine formation.

Il est plus facile pour les clubs donc d'avoir des 420 ou des 470... et comme c'est eux qui organisent les régattes... :

Pour la région, nous avons 2 projets :

1. La création d'un nouveau club, exclusivement dériveur, et si possible axé nouveaux dériveurs, avec régate d'entraînement 1 fois par semaine. On espère que le 29er, le 18', un laser 4000, un laser EPS, un Class A et quelques ISO (tous présents dans la région) permettront à des gens d'attraper le virus.

2. L'organisation de régates interséries, éventuellement avec ratings, seulement pour les dériveurs (8 ou 9 régates sont déjà organisées chaque année pour les lestés, on aimerait profiter de cette structure). Comme ça, on pourra exhiber nos skiffs et faire envie.

Bon, il restera toujours les 505 à battre...

Je pense qu'il faut mettre à part les 18 Pieds, la culture et l'histoire ne sont pas la même et la pratique reste limitée de part le monde à quelques personnes.
Pour ce qui est des skiffs abordables deux élément de réflexion :
1) Arrêtons la comparaison avec l'Angleterre, la pratique de la voile n'y est pas du tout la même et c'est bien dommage.
2) Arrêtons de trop prendre pour référence le passé français et sa période faste en voile légère : oui les flottes de 420, 470 Vaurien... se sont développées à une vitesse folle. Mon oncle avait un 470 acheté 1 an après la sortie du bateau et c'était le 1581 de la série. L'époque était telle que la demande était énorme après des années difficiles. La voile devenait un phénomène de société et la pratique était libre et pas aussi encadré par une Fédération omniprésente aujourd'hui. Bref si le passé en voile légère française a été glorieux, il explique aussi la désafection actuelle pour la voile légère. Maintenant à nous de comprendre cela. Cependant on ne pourra rien faire pour forcer la Fédé à envoyer les jeunes sur des bateaux modernes plutôt que de les parquer dans de vieilles séries en leur faisant mirroiter une médaille olympique que peu décrocheront. Je reste persuadé que la voile légère française est schlérosée par la Fédération contrairement à la voile légère anglaise qui s'est construite sur la liberté, la multiplicité des séries et en dehors de toute autorité fédérale trop oppressive. Ne soyons pas comme ce que nous reprochons et bougeons nous. La seule chose à faire c'est de trouver des clubs en disant voilà on viendra faire une régate pouvez-vous nous accueillir !Faisons les choses dans notre coin et c'est tout et ne demandons l'aide de personne, et encore moins de la fédé. Je sais ça demande une bonne dose d'abnégation mais il faut aussi savoir ce que nous voulons.

Pas de désafection du tout!
La semaine dernière, j'ai discuté avec mon pote revendeur. Il a fait une bonne saison, lui: 17 dériveurs NEUFS, dont 14 Déclics! (Les trois autres: deux Lasers Standards et un Laser Pico). C'est la première fois depuis dix ans qu'il vend plus de dériveurs que de
catas - et pourtant il représente aussi Matia et Hobie Cat!

Pour les mêmes raisons que celles évoquées plus haut, il est très difficile de trouver des skiffs d'occase en Belgique, et les bateaux neufs coûtent cher - plus cher qu'en France.
La fédé est encore plus sclérosée et frileuse qu'en France, et ne fait
strictement rien pour encourager la pratique du skiff.
A ma connaissance, seul le COIB (Comité Olympique Interfédéral Belge) s'intéresse au 49er, et arrive à plus ou moins tirer son épingle du jeu.

Il est vrai qu'en dehors des grands événements hyper-médiatisés genre Rhum, Jules Verne, Around Alone et compagnie, la compétition en voile intéresse peu de monde dans ce pays, surtout sur dériveur. Pour l'instant, ce serait plutôt le tennis...
Tout le monde sait que Belgacom a repris ses billes, et pas seulement pour ce qui concerne J-L Nélias; c'est tout le sponsoring voile de Belgacom qui est passé à la trappe.

Bref, les gens n'ont à priori aucune raison de connaître les nouveaux supports. Pas plus tard que cet été, un gars qui venait d'inaugurer son vieux 470 retapé après 20 ans de grange, s'est approché de mon bateau, et m'a dit: "Alors, c'est ça, un nouveau dériveur? Je n'en avais encore jamais vu". Et sur les régates amicales, on voit surtout des 420, des 470, des Ponants, et des day-boats.

Il est donc remarquable que, rien que chez mon pote revendeur, 17 particuliers aient décidé, cette année, d'investir de l'ordre de 8000 Euros pour acquérir un objet de loisir qui, s'il n'est pas le plus extrême des skiffs, n'en est pas moins très différent d'un 420, ne fût-ce que dans l'esprit.

D'autre part, l'ADEPS (Association pour le Développement et la Pratique des Sports), qui est la principale filière "loisir" d'apprentissage de la voile en Belgique, vient de décider de
remplacer tous ses 420 par des... Déclics. Ce qui doit quand même faire une flotte de près de 100 bateaux. Les vieilles Caravelles (si si! ça existe encore!) passent également au musée, et seront remplacées par des... Ludics! Rendez-vous dans deux ans pour parler de l'impact de tout ça sur les ventes de skiffs.

Non, je ne pense pas qu'on puisse parler de désafection; il y a un intérêt certain pour ces bateaux, mais principalement dans une optique loisir - en tout cas par ici!
Voilà... quelques news du plat pays!