Radiohead
21 years 5 months ago #15409
by pchanez
Le jour ou l'homme a decouvert le lait, que cherchait-il exactement a faire a la vache ?
Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
Je faisais parti des 4000 elus qui ont pu assiste au concert de Radiohead dans le cadre du Festival Jazz de Montreux... concert exceptionnel puisque c'etait un show concu exclusivement pour cette date ...
Critique de cette soiree parfaite
En 1973, le critique musical Yves Adrien signait dans Rock&Folk un fameux article qui enterrait avant leur mort programmée les velléités progressives de l’époque. Contre les épures cérébrales de Pink Floyd et de Yes, son papier manifeste, Je chante le rock électrique, prêtait allégeance au rock tuméfié, impulsif et passionnel, souterrain et sans artifice, celui des Stooges et du Velvet Underground.
Très exactement trente ans plus tard, un groupe d’Oxford clôt enfin trois décennies de malentendu. La scène se passe à Montreux, samedi soir, dans la salle bondée de l’Auditorium Stravinski, devant une foule palpitante, raisonnablement vrombissante comme si un trop fort murmure allait tuer le charme. Depuis le temps qu’on en parle, depuis tant d’albums captivants, sinon sans failles. Enfin retrouver live ceux que l’on a peut-être aperçus en 1993 au... Balelec! De l’EPFL au Stravinski, ce groupe a changé la face du rock, lié urgence et exigence, action et contemplation, joint les biscotos au cervelet, prouvé que l’on pouvait toucher l’essentiel sans sacrifier à l’emphase, ni snober le complexe. Légataires rock et alchimistes electro, Radiohead débarque sur scène.
5X1=1
Un sourire au centre, deux mèches qui volent sur les côtés. Tandis que Thom Yorke avance presque goguenard vers un public soufflé, Ed O’Brian et Jonny Greenwood troquent leurs guitares contre des percussions. C’est There There du nouvel album, martial, compulsif, aux nappes amalgamées et bouillonnantes. 2+2=5 lance ensuite sa rhétorique orwelienne dans un Strav’ en apesanteur: le son est puissant, limpide malgré ses basses charnues; les musiciens forment un tout homogène, le public est aux anges. Morning Bell version Amnesiac étrenne le profil électronique de Radiohead "entrez dans la transe", semblent dire les yeux révulsés d’un Yorke possédé. Fabuleux de précision et de frappe contenue, Phil Selway reproduit live l’architecture rythmique des albums, épaulé presque physiquement par la basse stoïque de Colin Greenwood. Devant ce duo inamovible, la paire d’artilleurs assure les flancs: Jonny Greenwood virevolte d’une six cordes à un clavier Moog, d’un xylophone à ses pédales d’effets; Ed O’Brian, imperator serein, assure les fondations et double avec maestria les échafaudages vocaux.
Et Thom Yorke de faire face au public. Exit sa réputation d’autiste en retrait. Il joue avec les premiers rangs, vrille la salle d’éclats punk, sales et tranchants, qu’il adoucit ensuite au baume d’un Sail To The Moon joué au piano. Jamais la même configuration entre deux chansons guitare acoustique ou électrique, sampler, clavier classique orné d’une photo de son jeune fils dont il abandonne le regard au refrain de Pulk/Pull Revolving Doors pour donner le tempo à la langueur complice de la salle. Rieur entre les morceaux, il retrouve une limpidité religieuse lorsqu’il visite ses plus aériennes mélopées comme No Surprise ou How To Disappear Completely. Dans une torpeur relative, Paranoid Android rate son rendez-vous avec l’apothéose du concert paradoxalement atteinte lors des trois premiers morceaux?
Premier rappel, versant electro. Les fans de transe son ravis et s’agitent frénétiquement. The Gloaming et Myxomatosis, à la puissance monstrueuse.
Second rappel, versant pop. Les fans de rock sont ravis et s’agitent frénétiquement. Just et My Iron Lung de The Bends, débridés. Puis, conclusion obligée à deux heures sans faute, les arpèges de Street Spirit déroulés à la guitare acoustique de Thom Yorke, démiurge éclairé, bâtisseur d’une passerelle entre force et apaisement où la grandiloquence n’est jamais vaine, la technique jamais démonstrative. Comme un clin d’œil (torve) au passé, cet homme chante véritablement le rock électronique, là où l’exigence rencontre l’essentiel sans se perdre en chemin. Et de boucler la boucle.
Je faisais parti des 4000 elus qui ont pu assiste au concert de Radiohead dans le cadre du Festival Jazz de Montreux... concert exceptionnel puisque c'etait un show concu exclusivement pour cette date ...
Critique de cette soiree parfaite
En 1973, le critique musical Yves Adrien signait dans Rock&Folk un fameux article qui enterrait avant leur mort programmée les velléités progressives de l’époque. Contre les épures cérébrales de Pink Floyd et de Yes, son papier manifeste, Je chante le rock électrique, prêtait allégeance au rock tuméfié, impulsif et passionnel, souterrain et sans artifice, celui des Stooges et du Velvet Underground.
Très exactement trente ans plus tard, un groupe d’Oxford clôt enfin trois décennies de malentendu. La scène se passe à Montreux, samedi soir, dans la salle bondée de l’Auditorium Stravinski, devant une foule palpitante, raisonnablement vrombissante comme si un trop fort murmure allait tuer le charme. Depuis le temps qu’on en parle, depuis tant d’albums captivants, sinon sans failles. Enfin retrouver live ceux que l’on a peut-être aperçus en 1993 au... Balelec! De l’EPFL au Stravinski, ce groupe a changé la face du rock, lié urgence et exigence, action et contemplation, joint les biscotos au cervelet, prouvé que l’on pouvait toucher l’essentiel sans sacrifier à l’emphase, ni snober le complexe. Légataires rock et alchimistes electro, Radiohead débarque sur scène.
5X1=1
Un sourire au centre, deux mèches qui volent sur les côtés. Tandis que Thom Yorke avance presque goguenard vers un public soufflé, Ed O’Brian et Jonny Greenwood troquent leurs guitares contre des percussions. C’est There There du nouvel album, martial, compulsif, aux nappes amalgamées et bouillonnantes. 2+2=5 lance ensuite sa rhétorique orwelienne dans un Strav’ en apesanteur: le son est puissant, limpide malgré ses basses charnues; les musiciens forment un tout homogène, le public est aux anges. Morning Bell version Amnesiac étrenne le profil électronique de Radiohead "entrez dans la transe", semblent dire les yeux révulsés d’un Yorke possédé. Fabuleux de précision et de frappe contenue, Phil Selway reproduit live l’architecture rythmique des albums, épaulé presque physiquement par la basse stoïque de Colin Greenwood. Devant ce duo inamovible, la paire d’artilleurs assure les flancs: Jonny Greenwood virevolte d’une six cordes à un clavier Moog, d’un xylophone à ses pédales d’effets; Ed O’Brian, imperator serein, assure les fondations et double avec maestria les échafaudages vocaux.
Et Thom Yorke de faire face au public. Exit sa réputation d’autiste en retrait. Il joue avec les premiers rangs, vrille la salle d’éclats punk, sales et tranchants, qu’il adoucit ensuite au baume d’un Sail To The Moon joué au piano. Jamais la même configuration entre deux chansons guitare acoustique ou électrique, sampler, clavier classique orné d’une photo de son jeune fils dont il abandonne le regard au refrain de Pulk/Pull Revolving Doors pour donner le tempo à la langueur complice de la salle. Rieur entre les morceaux, il retrouve une limpidité religieuse lorsqu’il visite ses plus aériennes mélopées comme No Surprise ou How To Disappear Completely. Dans une torpeur relative, Paranoid Android rate son rendez-vous avec l’apothéose du concert paradoxalement atteinte lors des trois premiers morceaux?
Premier rappel, versant electro. Les fans de transe son ravis et s’agitent frénétiquement. The Gloaming et Myxomatosis, à la puissance monstrueuse.
Second rappel, versant pop. Les fans de rock sont ravis et s’agitent frénétiquement. Just et My Iron Lung de The Bends, débridés. Puis, conclusion obligée à deux heures sans faute, les arpèges de Street Spirit déroulés à la guitare acoustique de Thom Yorke, démiurge éclairé, bâtisseur d’une passerelle entre force et apaisement où la grandiloquence n’est jamais vaine, la technique jamais démonstrative. Comme un clin d’œil (torve) au passé, cet homme chante véritablement le rock électronique, là où l’exigence rencontre l’essentiel sans se perdre en chemin. Et de boucler la boucle.
Le jour ou l'homme a decouvert le lait, que cherchait-il exactement a faire a la vache ?
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21 years 5 months ago #15410
by Cédric F
Breizh Skiff Project, YCCarnac.
Replied by Cédric F on topic Re:Radiohead
Enfoiré !!!!!!!!! J'espère que tu mesures ta chance !!!
Breizh Skiff Project, YCCarnac.
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21 years 5 months ago #15412
by Bertrand
Mieux vaut une fille au pair qu'un homme à la mer... (pfff)
Replied by Bertrand on topic Re:Radiohead
Si tu savais le nombre de personnes qui l'ont traité d'enfoiré, ce soir-là...
Mieux vaut une fille au pair qu'un homme à la mer... (pfff)
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