Situations difficiles

Bonjour tout le monde,

Je m'appelle Thomas et j'ai 16 ans; c'est la première fois que j'écris sur le forum, mais ça fait pas mal de temps que je le lis et au passage je félicite ses créateurs...

Je navigue en 29er l'été a Cap Ferret sur le bassin d'Arcachon (bonjour a Julien A.).

En fait, je voulais lancer un sujet -qui je crois n'a jamais été vraiment abordé- : c'est à dire les problèmes que l'on peut rencontrer en naviguant (situations + ou - difficiles).
Je reconnais que ce n'est pas très marrant, mais je pense qu'il pourrait être intéressant que ceux qui se sont déjà "retrouvés dans la merde" parlent de ce qui a pu leur arriver, de comment ils s'en sont sortis....

A+
Thomas

Alors là je pense que les situations difficiles, tu vas à avoir des réponses !
D'un point de vue purement technique... Et physiologique (ca c'est une private joke pour nos amis Suisses qui passe trop de temps sur leur 18 :

T'as vraiment envie de voir les cicatrices de tout le monde et entendre les vieilles histoire de loups de mer au coin du bar ?

Tu vas être servi

Je commence :

Quand c'est vraiment trop la baston en 29er, et qu'il faut affaler la GV pour pourvoir ressaler, il suffit de la rouler et de l'enfiler dans le trou sous le pied de mat, en face du sac à spi. Ca tient super bien.

Par contre, faut faire ca tout seul pasque l'équipier doit rester sur la dérive pour empêcher de faire chapeau.

...démâter à un demi mille de la plage, j'ai trouvé ça un peu difficile, ouais...
Surtout que l'équipier était passé à la flotte

C'est là qu'on est content d'avoir une pagaie

Ouarf, je pourrais vous pondre un romand la

- Dematage en tout genre .... couper le carbone dans l'eau glacee ... un regal

- Derive qui casse ... pas facile a ressaler hein

- Coincer sous le bateau par la culotte de trap, failli me noyer et sauve par mon equipier qui me faisait du bouche a bouche depuis la surface

....

C'était pas vraiment une situation critique, pas un début de noyade ni un dématâge, mais bien marrante en tous cas (après coup!).
J'étais au trapèze, sur un 445, et puis j'ai glissé... Je me suis retrouvée suspendue au câble de trapèze, n'arrivant pas à me détacher, ballottée dans tous les sens, et mon frère (à la barre) qui ne voulait pas s'arrêter! C'était limite j'allais faire le tour de l'étai plusieurs fois! Bon, j'ai enfin réussi à me détacher, après m'être cognée partout, et j'ai choppé le tableau arrière, et Julien qui ne voulait toujours pas stopper le bateau! Bon, comme j'arrivais pas à remonter, il a bien voulu s'arrêter au bout d'un certain temps (c'était pas très agréable comme situation), et ça c'est bien fini... sauf qu'avec mon frère on s'est bien engueulés, pour changer!

Depuis, j'évite le plus possible de faire du trapèze...

Attends, je suis rester 5 minutes a 50 cm sous la surface ... et j'ai fini a l'hopital

tout depend de la limite de la situation critique en fait

Bon, comme j'arrivais pas à remonter, il a bien voulu s'arrêter au bout d'un certain temps

...il a du se dire que tu freinais vraiment trop le bateau

Salut Thomas !

Pour ma part, sur le Bassin d'Arcachon
- En 29er, dessalage avec perte de safran, entrainé dans les parcs à huitres par un violant courant... Mat cassé, GV explosée, on a faillit se tuer avec l'hélice du bateau à moteur venu vous chercher.
Conclusion : même si la situation est chaude, TOUJOURS se méfier des gens venu vous aider. Ils sont plein de bonne volonté mais ne connaissent souvent rien à la voile et ne maitrisent pas toutes les manoeuvres !

- En 4000 par 25kts, à l'affalage de spi: Pascale chute sur la dérive relevée et s'assomme à moitié dans une marre de sang... Le spi est toujours dehors et il reste 40mn de près pour rentrer à la plage et aller chez le médecin...

- A Pléneuf, départ de plage face au vent avec des rouleaux de 1m... 1ère vague ok, 2ème vague de travers, 3ème vague : à dégager... Bilan: 1mat et des bleus

Samedi dernier, nous avons désalé a contre, ie dans le mauvais sens si bien que mon équipière s'est retouvé attaché au trap sous les voiles. :o
Pour l'avoir connu une fois, je pense que ca peut devenir critique en cas de panique car tète sous voile+eau attaché à un canot qui peut éventuellement chapeuter, ca peut être moyen moins au final.
Quelles sont vos conseils afin de gérer cette situation? ???

Il y a trois ans maintenant : nous commençons à naviguer en 18 Pieds Australien. On se fait une sortie avec le grand gréement : nous ne sommes pas à l'aise. Vent de 15-16 noeuds de nord est et comme le dit ce vieux dicton breton, carnacois et créole : "par vent de nord est, no rest". Nous sommes au près, à trois au trap à fond mais les sautes de vent sont fortes et difficilement prévisibles. Grosse refusante, j'abats pour suivre la refusante mais j'abats un peu vite et un peu fort, le bateau prend de la vitesse, l'équipier d'avant est littéralement projeté vers l'avant et tombe sur les câbles qui relient le bout dehors aux échelles. Le bateau chavire et je me prends la bôme dans la tête (à ne pas confondre avec le baume au coeur) en tombant du haut de l'échelle. Nico à la GV, euh Nico je ne sais pas où il tombe, je n'ai pas le temps de voir !
Je sors la tête de l'eau et Nico et moi entendons un cri énorme de Ronan qui gueule : "putain mon bras, ah j'ai mal". Les cris résonnent encore dans ma tête. Effectivement son bras droit est tout bleu avec une brûlure bien rouge qui va de l'épaule au coude. On a un mal fou à ressaler le bateau avec Ronan hors service... On y arrive on rentre. Ronan finira aux urgences dans la nuit (malgré les anti-inflammatoires prescrits par son médecin, la douleur s'est réveillée pendant la nuit) Il sera arrêté trois bonnes semaines...
J'oubliais de dire que pour cette navigation, Ronan n'avait pas mis de combinaison intégrale mais une combinaison de plongée lui laissant les bras à l'air libre... Et la chair en contact avec un câble, ça ne fait pas un résultat terrible... Cette histoire nous a marqués (peut être plus Nico et moi que Ronan d'ailleurs) : Dès que le vent montait dans nos sorties suivantes, nous n'étions pas à l'aise et, Nico et moi pensions au fait que quelques mois plus tard, Ronan allait être Papa. C'est con mais on y pensait et il faut bien le reconnaître pour ma part, je suis fasciné par le 18 Pieds mais il y a toujours le cri de Ronan présent au fond de moi... Passé 15 noeuds de vent, je ne peux m'empêcher de dire que ce bateau est un peu trop...

Attends, je suis rester 5 minutes a 50 cm sous la surface ... et j'ai fini a l'hopital

tout depend de la limite de la situation critique en fait

Si tu disais ça pour moi, c'est pas du tout ce que je voulais dire! Je voulais dire que mon histoire n'était pas une situation critique! Non, je me rends bien compte que c'était pas grave ce qui m'est arrivée par rapport à toi!

Mais pourquoi vous faites encore du skiff en fait après tout ce qui vous est arrivé?

Mais pourquoi vous faites encore du skiff en fait après tout ce qui vous est arrivé?

c'est ce que je me disais ... on va pas donner envie aux visiteurs de faire du skiff la

Nico, supprime nous ce thread immédiatement !!!

Mais pourquoi vous faites encore du skiff en fait après tout ce qui vous est arrivé?

La question c'est poruquoi tu fais de la voile ???
Ca m'est déjà arrivé en 470 d'être à donf au planning sous spi et d'avoir le pépin qui ne veux pas descendre avec des rochers à quelques longueurs.
Bah si tu penses pas dans la seconde à sauter sous le vent pour dessaler, t'es dans la m....
Et je ne parle pas de ceux à qui s'est arrivé avec un Gros cul.

Tout sport a ses risques le tout c'est de les connaitre et de tout faire pour avoir la bonne réaction au bon moment et de s'assurer qu'on les limite au maximum.
Typiquement par expérience je n'aime pas naviguer sans combi intégrale car mon bras a déjà une trace indélébile de cadène de 420.
Patrick va te dire qu'il navigue jamais avec un gilet car ca lui a peut-être sauvé la vie quand il était sous l'eau....

Et je ne parle pas de ceux à qui s'est arrivé avec un Gros cul.

J'ai vu ca en angleterre au cours d'une regate autour d'un banc : pleine balle un bateau talonne sur le banc, il a presque coulé. Une fois au sec, la vue est impressionnante, la quille avait fait ouvre boite... :o

Quand on tire sur la machine, il faut etre sur de son état et avoir des issues de secours (sécu, autres bateaux etc)

J'ai également assisté à la tentative d'un équipage de Class 8 de passer par dessus la digue du port de Pornichet plutôt que de prendre l'entrée normale. Euh en fait ils ont eu des problèmes d'affalage de spi à la bouée sous le vent que le comité avait eu la bonne idée de placer, alors qu'il y avait de l'air, tout près de la digue. Et comme c'était en hiver, il n'y avait pas des masses de spectateurs... pour voir le bateau se prendre la digue par le flanc. La SNSM est ensuite venue, a attaché un gros bout au class 8, la vedette l'a dégagé de la digue mais le bateau a coulé en 2 minutes... Le responsable des Class 8 de l'APCC a l'époque, qui a un superbe palmarès en voile légère (420 avec son frère) et connu pour sa capacité à gueuler très fort, avait fait preuve de beaucoup de retenue à l'encontre de l'équipage de lycéen du bateau...

si tu te mets à raconter les histoires de FC8 de l'APCC (et autres clubs ayant de grandes flottes de FC8) tu n'auras pas fini. Vu le nombre de conneries que j'ai vu faire avec ces bateaux ...

ou alors comme le week-end passe sur le leman ... Un 5m JI qui coule, eau a 10 degres ... 3 morts :-[