Breizhskiff sur adonnante

Les fanas des sites d'infos vélique n'auront certainement pas manqué l'article sur les skiffs publié dans l'excellent adonnante.com :

www.adonnante.com/cdp.php?id_article=2231

Vous reconnaitrez facilement le ton et le contenu émanant de notre maître à penser : Cedric F. :

Ouh là là... j'ai vraiment pas l'impression d'appartenir à une contre-culture! En quoi les normes et valeurs liées au skiff s'opposent-elles aux normes et valeurs de la voile? ??? Je dirais plutôt personnellement "sous-culture".

sacrée claire, elle hésite pas.
Je suis sur que les vieux de la vieille de ce site en on discuté depuis des années, mais je trouve qu'il est assez aisé de trouver comme Claire que le terme contre-culture
et meme le terme culture est mal choisi.
Ca va faire rire, mais je lance:
"Le glissement sémantique appliqué sur le mot culture est je trouve mal choisi, ou plutot comme d'habitude avec les mots dans les langues, incomplet, inexact et donc erroné et rejetable."
Surtout avec 2 particularités de ce cas ci:
d'abord, il y a une complaisance béate dans ce glissement, suivi d'un essai de justification de celui ci: essayer de trouver en quoi le skiff est une culture et trouver certains arguments pour cela, ce n'est pas comme ca que se définit une culture. Normalement elle se définit d'elle meme. Si ces derniers temps, il est d'usage de procéder de pareille manière, on peut montrer que les différentes expériences sont telles que si on gratte un peu, la soit disant culture est assez artificielle, au sens originel. Et pas besoin de donner d'exemples, ils seront mis en doutes, de par le fait meme de l'argument ci développé.
Ensuite parce que justement ce glissement sémantique est appliqué à un mot d'origine sociale: un peuple ou une communauté. Pour accepter le glissement sémantique appliqué au mot culture, il faut donc tout d'abord que la personne accepte faire partie de la dite culture, ce qui est d'autant moins aisé.

Permettez que l'auteur donne ici rapidement (malheureusement) son point de vue.
Cet article n'est que la partie visible d'un article plus long et qui était une tribune avec ce que cela implique en terme de ton et d'écriture. Dès que j'ai un peu de temps, j'essaierai de la publier en intégralité sur Breizhskiff.
Maintenant pour aller vite et parce que je n'ai pas le temps (certains comprendront) de m'apesantir trop longtemps sur les théories sociologiques de la culture, disons qu'il me semble impossible de dire d'une culture "qu'elle se définit d'elle même". C'est une hérésie en terme de théorie sociologique et anthropologique de l'affirmer; En effet si tel était cas, affirmer ceci, traduirait une conception essentialiste de la culture avec toutes les dérives que cela peut avoir. Il faut plutôt voir dans ce que j'appelle la culture skiff (qui n'est contre-culture que parce qu'elle est minoritaire par rapport au référent voile légère), une construction sociale de la réalité et un processus en train de se faire. Breizhskiff en est l'illustration la plus évidente. D'autre part une culture n'est pas une. Nous venons d'horizons sociaux différents, nous avons une histoire différente mais nous nous retouvons à un moment donné à faire du skiff, à en parler, à débattre et échanger, à nous inventer une histoire, un passé, des normes et des valeurs...
Si je me suis mis au skiff, c'est aussi parce que je ne me retrouvais pas dans la voile légère traditionnelle, j'ai eu suffisamment l'occasion de le dire ici : je ne cherche pas la mort de la voile légère traditionnelle, je n'échauffe pas les esprits, j'essaye juste de montrer en quoi je ne me retrouve pas dans cette voile légère traditionnelle française. Peut être suis-je le seul à avoir le sentiment d'appartenir à un ensemble en train de se constituer en culture skiff, mais je ne le pense pas... En tous cas, il y a maintenant derrière breizhskiff une bonne bande de copains et c'est peut être ça le plus important.
bon j'arrête parce que j'ai l'impression de sans cesse revenir sur les mêmes choses...

Euh... je suis désolée, LarDon, mais la culture est un système de normes et de valeurs qui se transmettent par un processus de socialisation, et ce n'est pas forcément régional ou national, on parle aussi de culture populaire, la culture bourgeoise, de culture de gauche, culture maritime... Et donc il peut très bien y avoir une culture skiff, je ne le conteste pas.
Par contre, je ne suis pas d'accord avec cette notion de contre-culture. Une contre-culture n'est pas une culture partagée par une minorité, ou en tous cas, ce n'est pas suffisant pour qualifier de contre-culture une culture. En France, la culture jeune est une sous-culture de la culture française, mais ne s'oppose en aucun cas à la culture française, même si elle est minoritaire. Au contraire, la culture, je sais pas... mafieuse, pour prendre un exemple extrême est une contre-culture car ses normes et valeurs sont en totale contradiction avec les lois françaises.
Si Breizhskiff est une bande de copains, je ne vois là rien de très subversif comme l'est une contre-culture.

Somme toute, je suis d'accord avec vos remarques.
Je me suis mal exprimé quand j'ai voulu expliquer le mot culture.[ finalement les mots sont des traitres, ca j'en suis sur]
Ce n'étais surement pas mon intention de concevoir le terme culture sous un jour essentialiste. Cependant, je m'acharne et essaie quand meme de reexpliquer ce que je voulais dire à ce moment précis: la construction sociale de la réalité "d'une culture" ne peut pas etre consciente à mon sens, car sinon elle y est aidée par des artifices et des justifications inadéquates.

Ce n'était également pas mon intention de concevoir le mot culture uniquement sous l'aspect national ou régional, j'aurais du etre plus général comme tu l'a fait, Claire, cependant, c justement sur le coté social que je voulais appuyer: quel que soit le processus de socialisation, il faut un sentiment d'appartenance.

Poursuivons: ce n'était pas mon intention non plus d'affirmer que tu étais, Cédric, le seul a penser que tu appartenais à une nouvelle contre culture[en étant obligé d'utiliser les memes mots], mais plutot de montrer qu'il est facile de ne pas le penser, comme claire semblait le penser au début: je doute de l'impact d'un tel texte, entre autre parce que la personne qui ne se sent pas déja dans le move, ne se sent pas concerné plus oultre après l'avoir lu.

Enfin, je ne remettait pas en cause le fait que breizhskiff ai formé une bande de copain, et bien plus autour.


Une chose me parait évidente, je suis très bien dans ma polytechnique, et le littéraire,ce sera jamais pour moi.

et on remet ça aujourd'hui...
www.adonnante.com/cdp.php?id_article=2250

Bon par contre Cedric, je suis étonné du chiffre concernant la population de skiff en France. Je suis persuadé qu'il y a plus de 150 bateaux.
- 30 29ers
- 40 49ers
- 50 Lasers 4000
- 30 Toppers
- 15 B14
- 5 RS600
- 3 i14, 3 RS800, 1 RS700 quand même il faut le dire
- j'en passe et des meilleurs ....

C'est vrai que c'est dur à dire. Il faudrait faire un recencement de ce qu'on croise dans les clubs  .

On oublie quelques Laser 5000 ( j'en ai 7 à ma connaissance en France)

Mais c'est sur qu'avec des "vieux" bateaux comme le 4000, 5000 et ISO, il y en a un paquet qui ont changé de propriétaires plusieurs fois et dont on a perdu la trace...

Maintenant que Breizhskiff sort de l'anonyma, on pourrait essayer de lancer un grand recensement des skiffs en France. Pas facile, mais faisable (à condition de faire de la pub dans les magazines).

Il doit y avoir 130 skiffeurs recensés sur le site... Evidemment il ya des doublons (équipages) et d'autres qui n'ont pas de bateaux..

Finalemnt c'est pas loin de 200 non?

Effectivement, le chiffre de 150 me parait bas. Si les estimations de Guytoon sont assez vraisemblables, le chiffre des Toppers est largement sous-estimé, il y a 4 ou 5 ans, on recensait dejà une bonne 40aine d'Iso, si l'on ajoute une bonne quantité de Buzz (je ne compte pas ceux qui naviguent en école) 5 ou 6 Boss, autant de Spice (j'en connait 5 surs) on arrive je pense autour de 80 canotte dispersés un peu partout. Je conviens qu'il y en a un certain nombre qui servent de jardinière au fond d'un parking :'(

Gaël

Je conviens qu'il y en a un certain nombre qui servent de jardinière au fond d'un parking :'(

au CNBPP , La Baule
-l'ISO qui servait de reservoir d'eau au fond du CNBPP a été vendu
-le proto d'Yves Loday est toujours là
- le 29er d'Adrien C. devrait revenir avec les beaux jours

c'est à peu près tout ce que le club compte de skiffs

pour recenser les FD en France, je suis passé par le forum voile légère, l'effet de reseau des pratiquants d'un forum permet en quelques semaines d'avoir un estimatif assez proche de la réalité, surtout pour recenser les bateaux actifs,
les jardinières devant plutot etre recensées via le forum "ma maison, mon jardin"
www.plantes-et-jardins.com/catalogue/cat...6&id_variations=7225

Bravo pour l'article sur Adonnante, on retrouve assez fidèlement l'esprit BSP !

- j'en passe et des meilleurs ....

Quel invitation ! Je ne resiste pas à ajouter...

13 International Moth plus 3 en chantier

C'est un peu hors sujet mais pourquoi avec 13 moths qui plus est situés majoritairement au même endroit vous n'essayez pas de relancer la classe et d'organiser des régates ou activités propres ?

C'est un peu hors sujet mais pourquoi avec 13 moths qui plus est situés majoritairement au même endroit vous n'essayez pas de relancer la classe et d'organiser des régates ou activités propres ?

C'est exactement ce que je faisais aux Sables d'Olonne. Première année une regatte avec 8 bateaux, quatres pays. Deuxième année une coupe d'europe et troisième année le Championnat du Monde.

La motivation d'un club (dans ce cas le SNS) demande pas mal de temps et d'application, mais avec la possibilité d'amener des compétitions homologués, on y arrive. C'est bon pour le club et la série en même temps. Curieusement, la motivation des autres barreurs est beaucoup plus difficile. Lien évident avec la nature des individus qui ôse monter sur le Moth, mais déprimant quand même. En 2004 je fait autre chose, et l'activité de la série n'existe plus, même si les individus vont sur l'eau. Aucun bateau français aux Championnat d'Europe l'été dernier !

Je diffuse la liste des courses BSP aux Mothistes. J'espère qu'on viendra plus nombreux que dans le passé. On verra pour une autonomie si la motivation est là.

Une chose me parait évidente, je suis très bien dans ma polytechnique, et le littéraire,ce sera jamais pour moi.

Il en faut dire ça : ce que tu dis est très intéressant et finalement assez proche de ce que Claire dit, de ce que je dis... Et puis le débat est super intéressant quoiqu'il en soit.

Sinon, je suis totalement d'accord le post de Claire sur ce sujet de contre culture à quelques nuances près : contre-culture ne signifie pas forcément une attitude subversive dans le processus de socialisation mais ce dernier contient en germes une violence intrinsèque : on se pose en s'opposant : c'est une constante des phénomènes identitaires et culturels.

Pour mes estimations sur le nombre de skiffeurs, je aprlais dans l'article de ceux qui pourraient s'impliquer dans le développement de ces bateaux. A mon avis, si on fait le tour des skiffs vendus en France on arriverait à beaucoup, beaucoup de bateaux...

www.adonnante.com/cdp.php?id_article=2358
Et un nouvel article publié sur Adonnante consacré au skiff.
je remercie encore adonnante.com pour l'accent qu'ils acceptent de mettre sur ce genre de bateau surtout à un moment ou l'actualité vélique est forte.

Bravo, bravo, et en plus en ce jour de grande activité vélique :

J'ai bien aimé cet article, comme les deux autres. Mais je me posais une question de vocabulaire: pourquoi mettre une majuscule à "Classe"? ??? Est-ce que c'est une personnification allégorique en référence à Baudelaire (ça va peut-être loin mon interprétation...) ou simplement une marque de respect face à une instance importante, oeuvrant pour la cause skiff?

Plus modestement, pour reprendre un mot qui s'applique au monde de la mer et à la presse, il s'agit d'une coquille :