Transat Anglaise

Depuis 5 jours Loick Peyron, laisse filtrer sur les réseaux sociaux, le teasing de son prochain défi:

La Transat Anglaise (qui renait en Juin 2016 sur le parcours Plymouth/New York www.thetransat.com/ ) sur .... Pen Duick II

Décidément après la Route du Rhum sur le sister ship du trimaran jaune de Mike Birch, Peyron semble désormais vouloir rejouer les transats historiques...

Pour le coup, cette fois-ci, le teasing était plus simple que le dernier. On espère qu'il pourra la faire jusqu'au bout et qu'on ne va pas encore lui demander de remplacer au pied lever un autre coureur ! :cheer:

C'est parce qu'il se lance ce genre de défi, parce qu'il est à la fois ancrée dans la modernité la plus pointue et profondément attaché à l'histoire et à la tradition de son sport que Loick Peyron est sans doute le marin français le plus attachant. Et il est quasiment le seul aujourd'hui encore en activité capable de faire le lien avec Tabarly et les grandes heures de la voile française.

L'occasion aussi de rappeler qu'un bateau avait fait une grande partie des différentes éditions de la transat anglaise depuis la première jusqu'à la transat 2000 me semble-t-il. Ce bateau avait une voile de jonque et s'appelait Jester et avait été mené par deux grands marins anglais dont l'un Blondie Hasler était un héros de la seconde guerre mondiale et des commandos.

Sur le fait de relancer la transat Anglaise, j'allais dire : enfin ! C'est quand même la mère de toutes les transats, l'une des plus dures, l'une des plus fascinantes, celle qui se fait majoritairement contre le vent, celle qui va chercher haut dans le nord, celle qui arrive au Etats-Unis dans le berceau de la voile américaine après avoir quitté le pays où la plaisance est née.

Cédric F wrote: L'occasion aussi de rappeler qu'un bateau avait fait une grande partie des différentes éditions de la transat anglaise depuis la première jusqu'à la transat 2000 me semble-t-il. Ce bateau avait une voile de jonque et s'appelait Jester et avait été mené par deux grands marins anglais dont l'un Blondie Hasler était un héros de la seconde guerre mondiale et des commandos. .

Il me semble qu'il a participé (ou une réplique) à des éditions récentes du Jester Challenge :

www.jesterinfo.org/index.html

Blondie Hasler est aussi un des créateurs de l'OSTAR (le nom original de la transat anglaise) à laquelle la voile française doit tant.

www.voilesetvoiliers.com/course-regate/t...pple/deliaPreview=1/

Dommage qu'on en parle très peu.

Hello All,

Alors que F. Gabart s'apprête à franchir le ligne d'arriver. Il est intéressant de noter la progression du PenduickII piloté par Loic Peyron, et de comparer cette performance à celle de Tarbarly de 1964. ( la cartographie, permet de reconstituer le tracé)

Les conditions météo ne sont évidement pas les mêmes, Par contre le bateau est identique. Peyron est beaucoup plus rapide que Tabarly.
Je ne dirai pas qu'un navigateur est meilleur qu'un autre. Par contre on peut mesurer l'apport des routages par logiciel, ainsi que l'évolution des prévisions météo.

antoinetolosane wrote: Hello All,

Les conditions météo ne sont évidement pas les mêmes, Par contre le bateau est identique. Peyron est beaucoup plus rapide que Tabarly.
Je ne dirai pas qu'un navigateur est meilleur qu'un autre. Par contre on peut mesurer l'apport des routages par logiciel, ainsi que l'évolution des prévisions météo.

Je ne suis pas certain que Peyron utilise de logiciel de routage. Sur la météo mise à part celle du départ (déjà beaucoup plus précise que celle de l'époque) je ne sais pas non plus à quelle donnée il a accès. En fait, je ne sais pas jusqu'où il a joué le jeu du mimétisme avec la transat de 1964.

Je pense aussi que les voiles sont largement plus performantes que les voiles de l'époque.

Cependant, j'ai tendance à penser que, même s'il avait reproduit (ce qui est impossible) tout l'environnement de 1964, Peyron aurait été plus rapide dans tous les cas. Et heureusement d'une certaine manière. Même si la comparaison peut paraitre exagérer, j'allais dire qu'il suffit de regarder un match de foot des années 80 et un match de foot d'aujourd'hui pour se rendre compte que ce n'est plus le même monde et pourtant le terrain fait toujours les mêmes dimension, le ballon la même taille etc.

J'aime la voile parce que c'est un sport qui a encore une forte dimension historique et a conscience de son histoire. La tradition n'est pas rejetée. Pour combien de temps c'est une autre question. Ne nous voilons pas la face Tabarly sera bientôt oublié des jeunes coureurs comme un Yohan Cruyff est oublié des jeunes joueurs de foot, un Lendl oublié des jeunes tennismen.

Toujours est-il que la victoire de Tabarly dans la transat 1964 est un immense moment du sport français et l'acte fondateur du développement de la voile en France. D'une certaine manière on vit encore sur cet héritage là. L'explosion de la voile en France ce sont deux choses, les Glénans et Tabarly. Les Glénans, c'est l'esprit de la Résistance mis au service de l'enseignement de la voile. Tabarly, c'est l'officier de l'armée qui en 1964 gagne une bataille dans la France Gaullienne qui cherche à oublier le traumatisme de 40 et de la défaite. C'est pour cela que la victoire de 1964 a été si instrumentalisée par le pouvoir politique et qu'elle a eu cet impact phénoménal dans la société française.
C'est donc remarquable ce que fait Peyron. Il n'y avait que lui sans doute pour reprendre à son compte l'héritage. Mais c'est sans doute le dernier à pouvoir le faire.

antoinetolosane wrote: Les conditions météo ne sont évidement pas les mêmes, Par contre le bateau est identique. Peyron est beaucoup plus rapide que Tabarly.
Je ne dirai pas qu'un navigateur est meilleur qu'un autre. Par contre on peut mesurer l'apport des routages par logiciel, ainsi que l'évolution des prévisions météo.

Dans toutes ses interviews, Peyron a toujours dit qu'il voulait faire sa transat à l'ancienne, au sextant et sans électronique ni informatique. Je ne pense pas qu'il ait changé d'avis, simplement il n'a pas la même météo et aussi il navigue probablement plus vite, en raison notamment des progrès des voiles comme le dit Cédric, et de son expérience, bien plus grande que celle de Tabarly en 1964.

Cédric F wrote:
C'est donc remarquable ce que fait Peyron. Il n'y avait que lui sans doute pour reprendre à son compte l'héritage. Mais c'est sans doute le dernier à pouvoir le faire.

Potentiellement, Jean Le Cam ou Desjoyeaux auraient aussi pu le faire, chacun ayant naviguer avec Tabarly sur respectivement Bottin Entreprise (tri 60 pieds) et Cote d'Or (Maxi IOR).

peyron fait un journal de bord en ligne si ca vous intéresse :

sailing-legends.com/journal/

erriep wrote:

Cédric F wrote:
C'est donc remarquable ce que fait Peyron. Il n'y avait que lui sans doute pour reprendre à son compte l'héritage. Mais c'est sans doute le dernier à pouvoir le faire.

Potentiellement, Jean Le Cam ou Desjoyeaux auraient aussi pu le faire, chacun ayant naviguer avec Tabarly sur respectivement Bottin Entreprise (tri 60 pieds) et Cote d'Or (Maxi IOR).

Ou bien Henri Chemineau !

punaise ! mais c'est vrai , Henri Cheminot était équipier de pen duick VI !

www.asso-eric-tabarly.org/?titre=brest-2...alerie_photo&id=2810

on en apprend tout les jours sur les skiffeurs ..

froggy wrote: punaise ! mais c'est vrai , Henri Cheminot était équipier de pen duick VI !

www.asso-eric-tabarly.org/?titre=brest-2...alerie_photo&id=2810

on en apprend tout les jours sur les skiffeurs ..

Toi tu n'as pas regardé le formidable documentaire sur le Triangle Atlantique 75 et les "clochards célestes" qui n'étaient pas "sur la route" mais sur la mer.

@Erriep effectivement, Le Cam ou Desjoyeaux ont navigué avec Tabarly alors que Peyron ne l'a pas fait. Le Cam c'est quand même le type qui s'est permis de passer un savon à Tabarly sur la coque retournée de Bottin sur la Transat en double. On pourrait aussi parler du rôle de Mich Dej dans le retour de Tabarly sur la Whitbread et le putch sur le maxi la Poste. Cette anecdote sur le Cam illustre cependant la différence qu'il y a pour moi entre lui et un Peyron au regard de la figure tutélaire de Tabarly. Peyron aspire d'une certaine manière à devenir une figure tutélaire de la voile moderne à exister au delà de ses performances sportives. Pour cela qu'il fait ce retour dans le passé et qu'il continuera sur la prochaine route du rhum. Desjoyeaux et le Cam sont encore dans la stricte compétition, dans l'écriture d'une histoire sportive. Peyron lui maintenant a rendez-vous avec les légendes.

Cédric F wrote: Toi tu n'as pas regardé le formidable documentaire sur le Triangle Atlantique 75 et les "clochards célestes" qui n'était pas "sur la route" mais sur la mer..

non effectivement, tu as un lien ?

froggy wrote:

Cédric F wrote: Toi tu n'as pas regardé le formidable documentaire sur le Triangle Atlantique 75 et les "clochards célestes" qui n'était pas "sur la route" mais sur la mer..

non effectivement, tu as un lien ?

Oui mais il n'aboutit plus à la vidéo citée ici en 2014 :




Thierry devrait pouvoir nous la retrouver

azerty wrote:

froggy wrote:

Cédric F wrote: Toi tu n'as pas regardé le formidable documentaire sur le Triangle Atlantique 75 et les "clochards célestes" qui n'était pas "sur la route" mais sur la mer..

non effectivement, tu as un lien ?

Oui mais il n'aboutit plus à la vidéo citée ici en 2014 :

Thierry devrait pouvoir nous la retrouver

Pas encore mais j'ai retrouvé çà:

www.ina.fr/video/CAA7502175301

Savoureux....

Thierry wrote: j'ai retrouvé çà:

www.ina.fr/video/CAA7502175301

Savoureux....

En effet ! :whistle:

Incroyable!

Thierry wrote:

azerty wrote:

froggy wrote:

Cédric F wrote: Toi tu n'as pas regardé le formidable documentaire sur le Triangle Atlantique 75 et les "clochards célestes" qui n'était pas "sur la route" mais sur la mer..

non effectivement, tu as un lien ?

Oui mais il n'aboutit plus à la vidéo citée ici en 2014 :

Thierry devrait pouvoir nous la retrouver

Pas encore mais j'ai retrouvé çà:

www.ina.fr/video/CAA7502175301

Savoureux....

Cela reste assez soft devant les caméras. En privé Tabarly disait que le Club Med était une "caricature de bateau". Il faut remettre aussi les choses dans leur contexte historique. La rivalité Tabarly Colas de l'époque est médiatisée par la presse ravie de vendre du papier sur deux icones que tout oppose et qu'elle oppose. Il y a Tabarly le maitre, Colas l'élève dont on pense qu'il va dépasser le maître qui reste sur plusieurs gros échecs qui lui ont fait un peu perdre de son aura. Tabarly n'est pas aussi à l'aise et détaché qu'il le dit avec Colas d'autant plus que ce dernier trouve du pognon pour son bateau quand Tabarly galère pour construire le trimaran sur foil dont il rêve et qui deviendra Paul Ricard quasiment trois ans après cette vidéo. C'est tout ce contexte qui fait que la transat 76 restera un des grands moment du sport français et sans doute le sommet de la carrière sportive de Tabarly !

Décidément Peyron a du mal à aller au bout de ses projets "revival". Après avoir joué le joker de luxe sur la route du rhum et donc en ne faisant pas cette course sur le petit jaune, voilà qu'il est contraint d'abandonner la transat après une rupture d'étai. Dommage ! A dans 4 ans.

Sinon victoire d'Armel Le Cléach qui sera à mon sens le grand favori du Vendée Globe. Riou a vraiment été un sérieux concurrent mais il y a quand même eu un avantage important en termes de vitesse pour Banque Pop dans certaines phases de transition.